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Plongez au coeur du Darknet

L’internet est un espace social, regroupant aujourd’hui 40% de la population de la planète, dont les trois quarts de celle des pays occidentaux. Cependant, toutes ses faces ne sont pas visibles. Il existe des zones d’ombres où l’on trouve le Darknet. Représenté comme un internet libre, le Darknet abrite également des lieux obscurs et clandestins.
Peut-on expliquer le fait que cet internet parallèle soit toujours accessible ?
Pour tenter d’y répondre, nous expliquerons dans un premier temps la notion du Darknet, puis nous observerons sont fonctionnement et ses utilisateurs, avant de nous intéresser à la place des autorités face à ces réseaux anonymes.

Les nombreuses confusions autour du Darknet

Tout d’abord, pour un très grand nombre de personne, la différence entre l’internet et le web est floue. Ce sont deux concepts différents.
L’ancêtre d’internet est apparu en 1967, sous le nom d’APRAnet, tandis que le web fut créé seulement en 1989. Les premiers navigateurs graphiques comme Google Chrome n’apparaîtront qu’en 1992.
Internet est le réseau informatique mondial, c’est une infrastructure avec de nombreux services tels que les e-mails, la messagerie instantanée, mais aussi le web. Internet est basé sur le protocole IP.
Le web représente l’ensemble des sites web et il utilise internet pour fonctionner. Internet est donc le réseau et le web est un service qui est contenu dans l’internet.

Le web se partage en deux zones. La première est le « web surfacique », ce sont toutes les pages web indexées par les moteurs de recherche traditionnels (FireFox, GoogleChrome, Yahoo), la seconde partie est appelée le DeepWeb, les sites de ce web ne sont pas indexés par les moteurs de recherche, soit parce que des algorithmes ne permettent pas son indexation soit parce qu’il est protégé, néanmoins il reste accessible. Le DeepWeb ferait cinq cents fois la taille du web traditionnel d’après une étude publiée en 2001.
Le Darknet, bien plus difficile à quantifier, est un internet parallèle, sans limites ni protection. Il existe plusieurs Darknet, étant chacun un ensemble de réseaux permettant un échange de fichiers entre particuliers de confiance dans l’anonymat le plus total. Seuls des logiciels spécifiques permettent d’y accéder.

Le meilleur et le pire coexistent sur le Darknet

Pour accéder au Darknet il suffit de télécharger gratuitement et librement via le web traditionnel un logiciel d’accès qui chiffre et sécurise chaque action réalisé.
Un des plus télécharger est Tor « The Onion Router », représenté comme une des portes d’entrée du Darknet. C’est un réseau d’anonymisation où la connexion transite d’un serveur à une autre dans le monde entier de manière aléatoire. Lorsqu’un ordinateur est camouflé dans le réseau Tor, il est impossible pour l’opérateur téléphonique ou la police de localiser la connexion car l’adresse IP change en permanence. Contrairement à l’internet classique où l’on se connecte à un serveur unique clairement identifié par notre fournisseur d’accès, le réseau Tor rend toutes nos activités intraçables ne permettant pas de savoir d’où je viens et où je vais, en faisant transiter le trafic par plusieurs « noeuds », comme à travers les couches d’un oignon.
Une fois connecté au Darknet, les sites ne se terminent plus en .fr ou .com mais en .onion . Pour faciliter les recherches, un portail portant le nom de The Hidden Wiki, propose un panorama des ressources du Darknet afin de trouver ce que l’on est venu chercher. On se rend alors compte de la grande diversité de personne utilisant ce réseau.

The Onion Router

Logo du logiciel The Onion Router
Source: http://commons.wikimedia.org

A l’origine, le Darknet est un projet lancé par l’armée américaine dans les années 2000 pour sécuriser leurs communications internes, mais aussi pour être utilisé comme refuge par les dissidents des régimes totalitaires qui souhaitent échapper aux dictatures. Il permet d’une certaine façon d’exporter le modèle démocratique américain et de promouvoir la démocratie dans le monde entier. Le Darknet est donc considéré comme un outil au service de la liberté d’expression qui aide à lutter contre la censure de certains régimes politiques. Nous avons pu le voir avec le printemps arabe où la révolution des peuples a été possible avec la présence du Darknet, permettant aux opposants de communiquer et de mettre en place des actions. Se fût également le cas en Syrie, où la cyber répression du régime de Bachar Al-Assad a pu être contournée.
Cet internet parallèle est donc la base arrière des défenseurs des libertés individuelles, comme les cyberdissidents mais aussi ceux qui combattent la surveillance des réseaux menée par l’Etat, Google ou Facebook. D’après les membres du Tor Project, ce réseau de la résistance face à cette société de surveillance, regroupe un million d’utilisateurs, avec en moyenne 6000 utilisateurs quotidiens en Syrie, environ 20 000 en Iran et près de 120 000 en Russie. Cependant, cet anonymat total que propose le Darnet a attiré d’autres types d’utilisateurs mal intentionnés.

En effet, la criminalité et l’illégalité sont présentes sur ces réseaux. Les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont été les premiers dans ce domaine à s’en servir dans le but de pouvoir communiquer entre eux plus facilement. Les terroristes s’en servent également encore aujourd’hui pour diffuser leurs vidéos.
Parmi les activités illégales on retrouve différents trafics: la drogue, les armes, les faux billets et les faux papiers d’identités, mais aussi l’accès à des sites aux contenus pédophiles. Un site nommé The Skill Road, organisé comme un véritable site de e-commerce, proposait l’achat de stupéfiant en tout genre où les acheteurs pouvaient laisser des avis, positifs ou négatifs, sur le vendeur concerné par la transaction. Pour certains, le Darknet est donc perçu comme un supermarché du crime, dans lequel les utilisateurs ne peuvent pas être géo localisés par les autorités, notamment grâce à une monnaie intraçable: le bitcoin.

Aperçu du site The Skill Road

Aperçu du site The Skill Road   

Source: http://motherboard.vice.com

Le bitcoin rend le commerce illégal opaque, mais cette monnaie anonyme et virtuelle reste légale, on peut l’acheter sur des sites spécialisés depuis le web traditionnel comme un bureau de change en ligne. Il suffit ensuite de déposer la somme sur un compte bancaire électronique qui fonctionne en utilisant des séries de chiffres et de lettres non reliées à notre identité. Cette monnaie virtuelle décentralisée fût crée en 2009 pendant une crise financière et est vite devenue une monnaie spéculative, sa valeur peut doubler en l’espace de quelques semaines.
Selon une étude menée par une université israélienne, 55% des bitcoins ne seraient pas utilisés et dormiraient sur les comptes de leurs propriétaires.
Le premier avantage que voient les utilisateurs du bitcoin sur le Darknet, est qu’il ne laisse aucune trace des transactions illicites sur le relevé bancaire, compliquant fortement le travail des autorités.

Le bitcoin

Le Bitcoin est une monnaie virtuelle décentralisée
Source: http://pixabay.com/fr

Les autorités face au Darknet

La tâche des forces de polices, de gendarmerie ou encore de la douane n’est pas évidente sur le Darknet. L’anonymat total que garantissent ces réseaux parallèles rend le travail des enquêteurs quasiment impossible. Néanmoins, des mesures ont tout de même été prises, comme la mise en place d’un poste de douane dans le centre de tri de La Poste à Chilly-Mazarin, plate-forme où transitent toutes les marchandises de France, représentant plus de 90 000 colis par semaine. Les colis sont passés au scanner ainsi qu’inspectés par des chiens douaniers, mais pour des raisons de moyens, seul 2% des colis peuvent être contrôlé.
Aux Etats-Unis, le FBI a réussi à faire fermer le site The Skill Road, considéré comme un véritable supermarché de la drogue, après l’arrestation de son fondateur présumé qui aurait commis lui-même une erreur permettant de l’identifier. Cependant, moins d’un mois après, un site du même genre prenait sa place sur le réseau.
Face aux difficultés rencontrées, les autorités n’ont d’autre choix que de se rendre eux même sur le Darknet.

Les forces de polices, la douane ou encore l’armée sont présentent sur le Darknet. Infiltrer cet internet parallèle leur permet de pouvoir remonter des filières liées aux trafics en tout genre, mais aussi de démasquer des délinquants sexuels se rendant sur le Darknet uniquement pour ses contenus aux caractères pédophiles.
De plus, jusqu’en 2001, le projet Tor était financé à 60% par Washington, tandis que paradoxalement la NSA met tout en oeuvre pour le supprimer. Mais que ce soit en France ou n’importe où dans le monde, les autorités restent très discrètes sur le sujet, leurs missions étant déjà bien assez compliquée.

Pour conclure, le Darknet est un internet parallèle où la confusion avec le DeepWeb et le DarkWeb est fréquente, notamment dans les médias.
Cet internet parallèle et anonyme où l’accès se fait par des logiciels adaptés, est encore aujourd’hui accessible car il fût créé à la base dans le but de préserver la vie privée des utilisateurs, ainsi que de promouvoir la liberté d’expression à travers le monde entier. Cependant, tout ce que l’humanité a créé de pire est également présent sur le Darknet, mais cela n’en fait pas un lieu dangereux, dans la mesure où l’on trouve sur ces réseaux uniquement ce que l’on est venu chercher. Pour faire face à cette cybercriminalité, des autorités spécialisées dans la cyber délinquance ont été mise en place, mais elles n’ont aucun contrôle et doivent faire face à l’anonymat total que propose le Darknet.
Au jour d’aujourd’hui, supprimer le Darknet est une chose impossible tout comme surveiller ces utilisateurs, il impose donc de tolérer l’intolérable au nom de la sauvegarde la liberté d’expression.

BEGRAND Dylan  –  MOUGEY Clément

BIBLIOGRAPHIE:

8 réponses sur « Plongez au coeur du Darknet »

Votre article est intéressant. Le titre est très évocateur et donne envie au lecteur de lire la suite.
Vous arrivez bien à expliquer les différences entre des notions qui semble assez similaires.
Cependant, il aurait peut être fallu mettre les notions importantes un peu plus en évidence.
Mais dans l’ensemble vous avez fait un très bon travail !!

Votre article est super intéressant. De nombreuses notions sont abordées et bien expliquées, cela nous permet de mieux comprendre votre sujet. Bonne présentation, très bon travail ^^

Je trouve le sujet très intéressant car le darknet et peu connu des internautes. Et il est pourtant nécessaire e se rendre compte que le web est aussi utilisé à des fins criminel.
Le titre de votre article est très accrocheur, le ton employé et la structure respecte , pour moi, les codes d’un article de blog. Très bon travail !

Vous nous expliquez bien les différentes notions et le sujet que vous avez choisi de traiter est très intéressant selon moi. En lisant le mot « darknet », je m’attendais à quelque chose de « négatif » où la criminalité règne comme vous l’avez écrit. Mais aujourd’hui vous m’avez appris que le darknet peut avoir de bons effets comme passer au travers de la censure et permettre la liberté d’expression.
Votre article est bien structuré et expliqué. Je pense que le sujet est claire pour toutes les personnes qui l’ont lu.
Bravo pour votre travail.

Je trouve ce blog très intéressant. J’aime tout particulièrement le sujet sur lequel il traite. Jusqu’à présent je ne savais pas la différence entre le darknet et le deepweb, ce blog explique vraiment dans sa totalité, la dimension que prend le darknet, le côté sombre ou le trafic en tous genres est présent et le côté liberté d’information. Bonne présentation, quelques images pour faire vivre et susciter l’envie de lire ce blog. Très bon travail.

Sujet très intéressant qui nous permet de mieux connaître cette face caché d »internet, vous nous expliquer clairement les aspects positifs et négatifs du darknet, le blog est bien construit et très clair, bon article !

Le blog nous explique de façons simple la différence entre le deep web et le darkweb, qui met en avant la face « obscure » et insaisissable du naviteur TOR a ces utilisateurs

Votre article est vraiment trop généraliste et n’aborde que la notion du darknet sans vraiment expliquer les conséquences d’un tel outil. De plus je n’ai pas apprécier la manière dont votre plan est tourné et ne semble pas très clair.

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