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Le tourisme de la drogue aux Pays-Bas

Aujourd’hui, la drogue, et sa consommation, est devenu banale en Europe, 75,5 millions des Européens ont déjà consommés du cannabis dans leurs vie. Aux Pays-Bas : une personne sur 6 a déjà utilisé du cannabis, un quart des utilisateurs actuels en consomment quotidiennement (0,7 % de la population au Pays-Bas). Près de la moitié des personnes de 16 à 19 ans ont déjà utilisé du cannabis et en prennent encore. La consommation de drogue dans les écoles augmente chaque année (l’utilisation chez les étudiants est passée de 3% en 1988 à 11% en 1996). Les drogues sont quasiment accessibles en  « libre service » dans les coffee-shops où ils accueillent environ 2 millions d’étrangers par an. 80% des clients de coffee-shop ne sont pas résidant aux Pays-Bas, ces derniers pouvaient acheter jusqu’à 5 grammes de cannabis, la plupart d’entre eux en ramène dans leur pays où il y a des peines plus lourde vis-à-vis des drogues. Ainsi, comment les Pays-Bas pourront ils gérés les problèmes liées aux touristes de la drogue ? Pour répondre à cette problématique, nous avons consulté des articles de presse écrit par l’Agence France Presse comme : Sale temps pour les champignons hallucinogènes aux Pays-Bas et Les touristes ne seront pas chassés des coffee shops à Amsterdam. Yves Eudes a publié dans Le Monde: Pays-Bas : la bataille des coffee shops. Certains articles comme : Aux Pays-Bas : la consommation de cannabis sera interdite aux étrangers de Marc Josemans, Pays-Bas : les coffee shops font à nouveau débat  de Jerry  Lampen ou encore Aux Pays-Bas, les touristes étrangers bientôt interdit dans les coffee shops de Jean-Pierre Stroobants ; témoigne des restrictions faite aux touristes de la drogue. Il y a aussi un article sur les go-fasts : Embarqués avec les Go Fast de Karim Baouz. Un film de Nicky Taylor : Expérience cannabis, et des documents du Comité spécial sur les drogues illicites rédiger par Benjamin Polin dans Divisions des affaires politiques et sociales  et Dirk. J. Korf dans Tendance et modèles d’utilisation du cannabis aux Pays-Bas. Nous aborderons alors la décriminalisation du cannabis au Pays-Bas, les différents types de réglementation en vigueur contre les touristes étrangers en Hollande, puis la lutte des pays de l’Union Européenne face à ce problème.

La libre consommation aux Pays-Bas

L’utilisation de drogue chez les néerlandais, est due à différents facteurs, dont le principal est la situation historique des Pays-Bas face à celle-ci. La colonisation des Indes au XIXème siècle a permis de voir arriver des drogues comme l’opium aux Pays-Bas. Ceux-ci sont devenus les plus grands producteurs de cocaïne, le gouvernement néerlandais vendait des drogues à la population de leurs colonies. Les médecins et pharmaciens étaient les seuls vendeurs dans la métropole. Mais en 1919, la loi sur l’opium a été rédiger, elle interdit la consommation et la vente d’opium et de cocaïne. En 1953, la marijuana s’ajoute à la liste des produits illicites. Mais suite à la révolte étudiante, les arrestations sur la détention de cannabis n’étaient pas sérieusement appliquer. En 1968, deux commissions ont lieu (la commission Hulsman et la commission Baan), celle-ci règlemente la consommation, la possession et la vente de drogue. Il classe aussi les drogues dans 2 annexes : l’annexe 1 concernant les drogues « dures », l’annexe 2 concernant les drogues « douces ».

Les néerlandais peuvent posséder jusqu’à 5g de cannabis. Cette réglementation permet aussi la commercialisation de marijuana et d’autres psychotropes comme les champignons hallucinogènes (qui sont interdis aujourd’hui). Les coffee-shops sont des commerces où l’on peut acheter et « fumer » du cannabis de façon légal. Cette consommation de cannabis, augmente le nombre de dépendant, ceux qui provoque une hausse des traitements cliniques contre la dépendance à ce psychotrope. Les adolescents et jeunes adultes consomment de la marijuana de façon récréative (permet de s’amuser) ou expérimental : « Deux utilisateurs sur trois de cannabis en ont consommé moins de vingt-cinq fois » indique  Dirk. J. Korf ; il dit aussi que : « l’utilisation du cannabis se produit surtout chez les adolescents et les jeunes adultes. La pointe des personnes qui ont déjà utilisé du cannabis se situe entre 20 et 29 ans; et celle des personnes qui en utilisent actuellement se situe entre 16 et 24 ans. »

Jason Dunn : http://jasondunn.smugmug.com/gallery/4272513_RFza8/1/250261910_5cZEk#!i=250264014&k=6srKzJD

D’après Benjamin Polin, 47% des « jeunes » (en 1999) obtiennent le cannabis de leurs amis, 32% en achètent dans les cafés, le restent en achète à des vendeurs. Ceci montre que les coffee-shops accueillent aussi de jeunes adultes.  Ces magasins et autres boutiques de produit dérivé vendent plusieurs autres produits dérivés pour la consommation de drogue comme des pipes à eau ou « bang », des boites pour transporter du cannabis,  …

Jason Dunn

Dans le film Experience Cannabis de Nicky Taylor, on voit que la consommation et la vente de cannabis est interdit aux Pays-Bas comme tous les autres pays de l’Europe, mais elle est tolérée uniquement dans les coffee-shops et dans les logements des néerlandais. On ne peut pas prendre de la drogue dans la rue par exemple. Les policiers contrôles tous les coffee-shops ce qui prouve que les gérants ne vendent pas de « l’herbe » de mauvaise qualité.

Jason Dunn

Beaucoup de touristes comme les anglais, français, belges et allemands (qui sont les plus fréquents dans les points de vente) viennent uniquement pour consommer de la drogue en toute liberté dans les cafés. Ce qui développe l’économie local dans ces lieux. Ainsi, ces touristes qui consomment du cannabis sortent parfois dans un état second car d’après Nicky Taylor, les différents types de variétés de chanvre sont comparés par la vendeuse à  des boissons alcoolisées comme le « Super Silver » qui est l’équivalent d’un vin rouge « capiteux », l’ « Ocean’s Twelve » qui est comme un « bon Cognac ». Ces touristes créent de nombreux tapages nocturnes, des dégradations, des violences, …

La réglementation de la drogue pour les touristes étrangers

Suite aux nuisances créées par les touristes, le gouvernement Néerlandais a décidé de mettre en place plusieurs projets de loi.

En 2007, les Pays-Bas décident d’interdire la vente de champignons hallucinogènes due au danger liée à ça consommation car cela rend agressif ou paranoïaque. C’est en grande partie à cause des touristes qui ont eu des accidents notamment une jeune Française de 17 ans qui après en avoir pris, c’est jeté d’un pont (en Mars 2007).

"Headshop", Photo de Vicci

Vicci : http://moonstarsandpaper.blogspot.fr/2008/12/some-friendly-blokes-in-amsterdam.html

Suite à cette interdiction, les dirigeants Néerlandais ont voulu interdire l’entrée des touristes dans les coffee-shops. Il a été décidé à la fin de l’année 2011, que les gérants de « coffee »  devaient contrôler l’identité de toutes les personnes entrantes dans celle-ci, notamment avec un guichet à l’entrée. Ces établissements devront être à plus de 250 mètres d’un établissement scolaire. De plus, le gouvernement voulaient mettre en place une carte cannabis (en anglais : « wietpas» ou « weed-pass ») pour permettre aux personnes résidant aux Pays-Bas d’acheter et de consommer du cannabis dans les coffee-shops. Mais le problème de ce passeport cannabis est que les néerlandais ne résidant pas dans leur pays ne peuvent pas obtenir celui-ci. De plus, les coffee-shops devaient être limité de 1000 à 2000 membres maximum pour chaque établissement. Il y a aussi la peur d’être vu comme un « fumeur d’herbe » qui peut être un facteur de rejet social comme explique Joseph (dans l’article de Yves Eudes, Pays-Bas : la bataille des coffee-shops) : « ça peut être dangereux d’être catalogué officiellement comme fumeur d’herbe, mais si il n’y a pas d’autre solution … », son épouse explique aussi : « S’ils n’en profitent pas pour augmenter les prix, je prendrai un wietpass. Sinon, il y a les dealers de rue ». D’après Jerry Lampen, 60% de la population s’opposent à la « carte cannabis ». Ainsi, la fermeture des coffee-shops près des écoles et l’instauration du « weed-pass » provoque une augmentation des dealers qui vendent « n’importe quoi à n’importe qui », ce qui permet de vendre de grosse quantité et des drogues « dur » comme la cocaïne, le LSD, … Cependant, les néerlandais ne sont pas de gros consommateurs de drogue malgré la facilité de s’en procurer. Mais, les établissements qui permettent de consommer de la drogue étant limiter à un nombre bien défini d’abonné, les « non inscrits » seraient obligés de s’en procurer dans les rues.

En plus, les coffee-shops accueillent plus de 2 millions d’étrangers par an, qui font marcher les autres commerces du pays : « Les étrangers qui viennent pour le cannabis dépensent plus de 115 millions d’euros par an dans les autres commerces de la ville. S’ils disparaissent, le manque à gagner sera rude pour tout le monde », selon Marc Josemans dans l’article d’Yves Eudes. En effet, interdire l’accès des coffee-shops aux étrangers serait un « suicide économique », car il faut du personnel pour produire, transformer et vendre du cannabis. Certaine ville comme Maastricht (qui a été une des premières a appliqué la réglementation) est devenue « une ville fantôme ».

Mais certaine ville comme Amsterdam, avec l’accord des forces de police, ont décidés de ne pas empêchés les touristes a acheté et possédé du cannabis car ils permettent de faire vivre leur économie. Les étrangers représentant deux tiers de la clientèle des coffee-shops (AFP).  De plus, d’après les autorités d’Amsterdam : « la réforme n’aboutira qu’à déplacer le commerce des drogues douces vers la rue, où il deviendra encore plus difficilement contrôlable ».

Ainsi, certain touristes étrangers viennent directement s’approvisionner dans les rues et dans certain coffee-shops où ils peuvent trouver de la drogue douce et dur en grosse quantité et à des prix avantageux qu’ils pourront ensuite ramener chez eux.

Comment les pays Européens réagissent face aux problèmes de la drogue ?

L’omniprésence de substance illicite aux Pays-Bas a permis le développement de nombreux trafics avec ces pays voisins. En prenant l’exemple de la France, plusieurs « jeune de banlieue » viennent s’alimenter en cannabis, cocaïne, … pour ensuite la revendre. Ils font le voyage uniquement pour cela, comme le montre Karim Baouz dans « Embarqués avec les Go Fast » où il y décrit un « go-fast » : « voyage express en voiture pour aller chercher de la drogue. Kévin et sa bande en font presque chaque week-end ». Les « Go Fast » sont devenus très courant dans le milieu car ceci permet de transporter de grosse quantité pendant un temps très court. Le principe est simple, il faut 2 voitures : une qui ouvre la voie pour s’assurer qu’il n’y a pas de force de l’ordre, l’autre qui achemine la drogue. Il suffit de trouver un revendeur dans la rue ou dans les commerces pour procédé à la transaction, comme le décrit Karim Baouz : « Slimane en profite pour remettre très discrètement les 30000€ au propriétaire des lieux […] La drogue sera remise plus tard, à l’abri des regards indiscret ». Dès que la drogue et l’argent ont été échangé, les receleurs repartent dans leur pays en faisant très attention au policier qui peuvent contrôler certain véhicule suspect. On constate que les dealeurs des pays voisins viennent se fournir aux Pays-Bas (qui  est une plateforme de l’économie mondial), ceci engendre beaucoup de flux de courte durée entre les pays. Les forces de l’ordre saisissent d’importante quantité de drogue, surtout en France, car le pays est (avec le Danemark) l’un des plus gros consommateurs de cannabis.

Statistiquement les Pays-Bas ne consomment pas plus de drogue que les autres pays de l’Union Européenne, surtout en matière de  drogues « dures ».

La lutte des pays Européen se fait par des amendes et des peines de prison, sachant que certain pays ne font pas la distinction entre drogue douce et drogue dur. D’après le tableau sur les infractions criminelles et peines maximales de Benjamin Dolin : l’importation et l’exportation de drogues dures conduit à une peine de 12 ans de prison et 100000 florins, tandis que les drogues douces aboutissent à une peine de 4 ans de prison et 100000 florins. Se défendre face à l’importation de drogue venant d’Europe est très difficile car il n’y a plus beaucoup de contrôle douanier à cause de l’Accord Schengen. Le seul moyen de limiter ceci étant de faire appliquer les lois sur les drogues aux Pays-Bas : ils ont signé des conventions sur la drogue des Nations Unies et dans le cadre du Traité de l’Union européenne. Le problème majeur aux Pays-Bas est que le gouvernement n’applique pas les lois au sujet des drogues « douces », ainsi la possession de cannabis doit être normalement sanctionnée d’une amende si la personne en possède plus de 5 grammes.

En conclusion, nous venons d’analyser les différents moyens pour lutter contre le tourisme de la drogue. Même si les Pays-Bas sont un pays où l’on peut posséder une certaine quantité de cannabis sans avoir de problème avec les forces de l’ordre, où il y a des établissements (coffee-shop) pour acheter et consommer du cannabis. Mais le problème majeur est l’apparition de nombreux touristes venant uniquement pour ceci. Ainsi, les mesures étaient de fermer les coffee-shops aux étrangers (même si ça n’a pas été appliqué dans toutes les villes) et un « passeport cannabis » pour éviter les fraudes. Toutes ces lois ont provoqués une augmentation du nombre de « dealer » dans les rues, c’est pour cela que certaines municipalités n’ont pas voulu appliquer fermement ces réglementations. La  seul façon de limiter l’export de drogue des Pays-Bas aux autres pays de l’Europe, est la prévention, l’augmentation des contrôles douaniers et la surveillance de véhicule suspect (ceci est difficile à cause de l’Accord Schengen).

Les Pays-Bas veulent surtout diminuer le nombre de nuisance des étrangers perturbant la population local, tout en gardant le même nombre de touriste qui permettent de faire fonctionner l’économie du pays.

MAULE Julien

LAGER Matthieu

Bibliographie :

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Baouz, Karim. Embarqués avec les Go Fast, ParisMatch [en ligne], 03/11/2012, [consulté le 05/01/2013]. Disponible sur : http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Actu/Embarques-avec-les-Go-fast-443091/

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