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Consommer autrement

La consommation de produits industriels conduit à la maltraitance animale dans les élevages intensifs en Europe 

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Aujourd’hui, de plus en plus de personnes s’interrogent sur notre mode de consommation, ce qu’elle entraîne, et quelles en sont les conséquences. Ici, nous allons évoquer la cause animale en analysant les conditions de vie des animaux au sein d’un élevage intensif, l’essence de son existence puis en étudiant la partie législative. 

En 2020, au sein de l’Union Européenne, la consommation de viande s’élevait à environ 38 millions de tonnes. Pour répondre à cette demande qui ne cesse d’augmenter, la production animale utilise l’élevage intensif : plus rapide et plus efficace. Cependant, ce mode de production amène de plus en plus d’européens à débattre sur la question de maltraitance animale dans ce type d’élevage. Cet article vise donc à montrer le poids de la consommation de produits alimentaires industriels face aux conditions de vie que sont exposés les êtres vivants afin de répondre aux besoins de la population tout en étudiant la reconnaissance, la considération juridique de l’animal.  

Maltraitance animale   

Avant d’analyser les conditions de vie des animaux en élevage intensif, il est important de rappeler que les animaux ont une conscience et qu’ils peuvent ressentir la douleur. Ceci est prouvé scientifiquement avec l’aide d’études d’études neurobiologiques, physiologiques et comportementales. Cela a même été reconnu dans la Charte nationale concernant l’expérimentation animale dans laquelle il est inscrit que « les animaux sont des êtres sensibles, susceptibles de souffrir, dotés de capacités cognitives et émotionnelles, et ayant des besoins physiologiques et comportementaux propres à chaque espèce ; […] ». 

 Maintenant que nous avons défini cela, prenons un exemple concret de la vie d’un canard durant la période de conception de foie gras en élevage intensif. Dès la période de pré-gavage les canards sont traités avec des substances chimiques irritantes ce qui provoque une inflammation sous forme de petites taches au niveau du proventricule et une irritation au niveau de l’œsophage. Ensuite, en phase de gavage, les animaux ingèrent énormément d’aliments afin d’atteindre un poids d’au moins 300g en très peu de temps. Par conséquent, ce fonctionnement augmente les blessures de l’œsophage, les pododermatites sur les pattes et fait apparaître des lésions caractérisées par des dermatites augmentant les cellules anormalement dans les tissus, provoquant un épaississement anormal de la partie la plus superficielle de l’épiderme. De plus, les palmipèdes sont en situation de stress thermique évacuant de l’extra chaleur afin de pouvoir respirer ce qui réduit le temps qu’ils s’accordent pour prendre soin de leurs plumes. Pour finir, l’hébergement dans lequel les canards se trouvent entassés les uns contre les autres et le déplacement des animaux pour les amener à l’abattoir sont à l’origine de lésions au poitrail, d’hématomes et d’arthrites au niveau du tibia et de blessures vers les ailes. Nous constatons donc que les oiseaux sont exposés à de nombreuses blessures sûrement très douloureuses tout le long du mode de production de foie gras. On remarque aussi qu’en élevage extérieur des milliers de canards ont été exposés à l’influenza aviaire via les oiseaux sauvages en contact avec eux dans les champs. Ce qui entraîne les animaux à vivre ainsi c’est la consommation. C’est ce que nous allons développer par la suite. 

Une tendance à la surconsommation 

Rien qu’en France la consommation représente 74% de la consommation mondiale de foie gras. En dehors du foie gras la consommation générale de viande est relativement élevée. En effet, en 2018, la consommation de viande des européens s’élevait à environ 70 kg par an et par habitant. Or, les politiques nutritionnelles conseillent 500 g de viande rouge par semaine et dans le cas de la viande transformée, de limiter voire d’en éviter la consommation. Ce qui fait qu’avec ces recommandations nous devrions consommer au total environ 26 kg de viande par an et par habitant ce qui est largement inférieur aux 70 kg évoqués précédemment. Nous constatons alors ici une tendance à la surconsommation qui est aujourd’hui au cœur de nos discussions.  

Face à la pression des consommateurs, la production à plutôt tendance à maximiser ses profits pour satisfaire cette demande afin d’avoir les prix les plus rentables possible. De plus, en termes de concurrence, il faut aussi produire un maximum pour inciter le consommateur à acheter ; ce qui amène également à des chiffres très élevés, dans notre cas, de la production de produits transformés c’est-à-dire : industriels d’animaux. Ainsi, d’après les statistiques publiées dans le rapport FAO-OCDE 2021, sur une période de deux ans (2018-2020) l’Union Européenne a produit 48,2 millions de tonnes de viandes. Pour produire autant et rapidement l’élevage intensif en est un acteur principal. Sans oublier que la publicité mensongère montrant par exemple un cochon vivant paisiblement dans sa prairie alors qu’en réalité plus de la moitié sont élevés dans un bâtiment clos, n’aide en rien.

Nous allons étudier ultérieurement, en comparant la vie quotidienne des animaux dans un élevage intensif énoncé précédemment, ce qui est évoqué dans la partie législative établit pour l’animal et qui fait polémique.

La loi et les conditions de vie en élevage intensif ne se corrèlent pas.

Par rapport aux normes reconnues mondialement pour assurer le bien-être animal les conditions de vie que nous avons vues précédemment font débat au sein de la société. La loi du 10 juillet 1976 reconnaît dans son article L214-1 du Code rural que « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Cette reconnaissance a permis d’établir des critères définis pour assurer le bien-être animal (définition au début du lien) avec les cinq libertés reconnues mondialement car elles sont reprises par les codes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qui consiste à ce que les animaux ne manquent ni de nourriture ni d’eau, n’aient pas de blessures ni de maladies, ne doivent pas avoir peur et ne doivent pas développer un stress physique et/ou thermique. Il faut également s’assurer que l’animal puisse exercer un comportement normal avec ses congénères, qu’il puisse faire son nid ou sa toilette – signe de bien-être – pour cela, un environnement confortable et espacé doit être mis à disposition.

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Néanmoins, nous avons étudié avec l’exemple des canards qu’ils développent des comportements ne correspondant pas avec leur mode de vie biologique et ce ne sont pas les seuls. Les truies sont élevées dans des cages non adaptées à leur corpulence et sans litière car des systèmes sur caillebotis ont été mis en place pour évacuer leurs excréments, la cage est si petite qu’après l’accouchement elles ne peuvent pas s’occuper de leurs petits. En revanche il existe tout de même des méthodes qui ont été mises en place pour diminuer la conscience de l’animal comme étourdir un porc avant de se faire abattre.   


 Certes, la surconsommation animale entraîne aussi des problèmes environnementaux basés sur le changement climatique et la consommation d’eau utilisée pour produire, sur la santé humaine liée à l’injection d’antibiotiques sur les animaux en élevage intensif.  Mais à noter que de plus en plus d’individus font attention à leur mode de consommation (végétarisme, flexitarien …) par conséquent la consommation de viande est en baisse. Reste à savoir si cela va durer ? Comment allons-nous gérer notre mode de consommation à l’avenir ? Allons-nous vraiment manger et vendre des insectes en grande surface ?

Bibliographie 

  • Litt, Joanna. Leterrier, Christine. Fortun-Lamothe, Laurence. Conditions d’élevage des palmipèdes à foie gras : des demandes sociétales à une démarche de progrès. La revue INRAE Productions Animales [en ligne], 12 janvier 2021, 33(3), 203-222 [consulté le 2 décembre 2022]. Disponible sur : https://doi.org/10.20870/productions-animales.2020.33.3.4500 
  • Guyomard, Hervé. Bouamra-Mechemache, Zohra.  Chatellier, Vincent. Delaby, Luc. Détang-Dessendre, Cécile. Peyraud, Jean-Louis. Réquillart, Vincent. Pourquoi et comment réguler la production et la consommation de produits animaux ? Le cas de l’Union européenne. La revue INRAE Productions Animales [en ligne], 10 décembre 2021, 34(3), 191-210 [consulté le 20 décembre 2022]. Disponible sur : https://doi.org/10.20870/productions-animales.2021.34.3.4912
  • Genet Roger. AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif au « Bien-être animal : contexte, définition et évaluation ». L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation [en ligne], février 2018, n°« 2016-SA-0288 », [consulté le 8 décembre 2022]. Disponible sur : https://www.anses.fr/fr/system/files/SABA2016SA0288.pdf 

COSTANTINI Solenne

Article très intéressant et détaillé. Avec des exemples précis sur le sujet. Egalement, je trouve que les différentes parties abordées sont cohérentes les unes avec les autres ainsi que complémentaires, ce qui permet de bien comprendre la problématique.

PERNOT Noémie

Cette article est vraiment très intéressant et très complet. Il est bien écrit et les différentes parties se complète bien.

CHAVANNE Prune

Un article bien écrit qui démontre des problèmes actuels liés à la surconsommation. Il explique que nous devons changer notre méthode de pensée et nos habitudes qui nuit aussi bien à la planète qu’aux animaux. C’est un article intéressant.

Stanislas Gaudin

Cet article est très bien organisé; nous pouvons voir le travail fourni en amont. Les différents aspects de ce sujets sont cernés. Nous pouvons comprendre les enjeux qui reposent derrière la surconsommation de viande et l’élevage intensif.

HOUMBOUY Loba

Un article intéressant qui traite un sujet d’actualité. Cette article nous fait donc comprendre l’importance de modifier notre manière d’élevé les animaux.

Romain Fortes

Un article très touchant, le sujet peut être sensible pour certain mais reste tout de même un bon article. Je pense qu’il va ouvrir les yeux de personnes qui consomment de la viande. 

BADER Tom..