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Partir-Venir

Le Brain Drain, un système organisé

Le 12 Janvier 2010, Haïti fut frappé par un tremblement de Terre, il a été ravageur. En effet ceci a engendré plusieurs conséquences désastreuses dont une majeure et évidente : la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. Une autre plus insidieuse et méconnue, survenue quelques semaines subséquemment : la fuite des cerveaux (aussi appelée Brain Drain). Le pays étant à présent sinistré, une partie de la population Haïtienne fait le choix de migrer, en particulier les personnes « hautement » qualifiée, à la recherche de conditions de vie plus attrayantes.

Cependant ce phénomène n’est pas seulement observable dans ce cas particulier, mais à travers le monde entier. Ce phénomène étant d’actualité, nous l’avons sélectionné pour traiter du thème qui nous a été imposé : Partir-Venir. Commençons donc par définir ce terme.  Le Brain Drain signifiant « Drainage des Cerveaux » correspond à l’ensemble des flux migratoires d’individus qualifiés (scientifiques, docteurs, …) de leur pays natal vers des pays plus attirants  pour diverses raisons, telle que le salaire, les conditions de vie, …

Nous nous sommes demandé, ainsi, si la fuite des cerveaux était un système organisé. Pour y répondre nous fragmenterons une réponse en trois parties, tout d’abord une présentation générale du Brain Drain, le système organisé. Nous poursuivrons par les différents avantages et inconvénients concernant la fuite des cerveaux. Enfin nous terminerons par les enjeux de l’exode des cerveaux.

Nous nous sommes appuyés pour fonder cette étude sur plusieurs auteurs tels que : P. Papin qui a écrit : « Fuite des cerveaux, « Brain Drain » et  « Brain Gain » » ainsi que S. Paivandi qui a réalisé « Fuite des cerveaux : la France est-elle en train de perdre ces talents ? » ou bien encore S. Huet et P. Smith.

Les facteurs & organisations du brain drain 

Pour débuter, d’un point de vue géographique, le brain drain touche la grande majorité du monde. L’Afrique est le continent le plus marqué par le brain drain. Ceci et d’autant plus gênant car ce continent étant en grande partie en voie de développement, il a besoin des hauts cadres pour relever les défis du développement. En 1980, les flux migratoires étaient axés des pays du Sud (continent Africain) vers les pays du Nord (Union Européenne et USA). Cependant aujourd’hui, on aperçoit une modification majeure de ces flux. En effet, ce phénomène est plus complexe et multilatéral. L’Union Européenne (ensemble de quinze pays) forme 600 000 diplômés scientifiques par an, tandis que les USA en forment 370 000 par an et le Japon 230 000 par an. De plus, au niveau du doctorat en sciences, l’UE décerne 5,5 doctorats pour 10 000 habitants chaque année, les USA 4,1, le Japon 2,7 et la France 6,5. Alors qu’il y a 5,7 chercheurs pour 1 000 actifs dans l’UE (7 en France), 8 aux USA et 9,1 au Japon. Ainsi, le continent Africain n’est pas le seul touché par le brain drain.

Les principales raisons de ce déplacement des cerveaux sont :

  • d’un point de vue économique : les salaires sont souvent plus attrayants : un chercheur en France gagne en moyenne 30% de moins qu’un chercheur en Amérique. Par exemple, Stéphanie, titulaire d’une thèse en biochimie, lors de sa recherche d’emploi, a obtenu des réponses rapides venant des Etats-Unis alors qu’en France les réponses étaient rares et indéterminées. De plus elle perçoit annuellement 31 000 dollars où elle travaille actuellement, à l’université du Massachusetts au lieu des 25 000 dollars qu’elle devrait toucher annuellement en France. Enfin l’inflation dans de nombreux pays incite certains étudiants à partir vers des horizons tels que des îlots où ce système n’est pas présent.
  • d’un point de vue social : les individus cherchent de meilleures conditions de vie et de sécurité loin des catastrophes naturelles, de la pauvreté, des famines. De plus le taux de chômage se voyant augmenter dans les pays en voie de développement entraine les élites nés dans ces pays à partir.
  • d’un point de vue politique : certains régimes dans des pays tels que les pays Africains, les dictatures sont mal vue aux yeux des étudiants Africains qui ont soif de liberté et d’indépendance. Ainsi, ils se retrouvent totalement dans les idéologies étasuniennes où le droit d’expression est présent.
  • d’un point de vue carrière : certains ingénieurs, chercheurs, cadres supérieurs ou bien même étudiants cherchent des perspectives de carrière meilleures que dans leur pays d’origine ; ainsi certains pays peuvent proposer des promissions « rapides » et très avantageuses.
  • d’un point de vue du travail : les émigrants du brain drain recherchent des conditions de travail plus avantageuses. En effet, certains scientifiques ne pouvant poursuivre leurs recherches, sont obligés de quitter leur pays natal. Cette incapacité de poursuivre des recherches provient communément d’un défaut financier du pays source.

De plus certains pays instaurent des politiques qui auront pour but d’intégrer au sein même de leur pays certains « types » de populations bien spécifiques, en particulier des personnes qualifiées. En effet, prenons le cas de la France qui a mise en place la carte « compétences et talents » et l’immigration choisie en 2007. Puis certain gouvernements tels qu’en Angleterre établissent des quotas d’immigrés non ressortissant de l’Union Européenne tout en soulignant bien « qu’ils sélectionnent les meilleurs » dans ces quotas. Aussi, la France, cherchant à freiner cette « fuite des cerveaux » met en place plusieurs directives visant à aider de jeunes chercheurs en manque d’argent pour poursuivre leur thèse soutenu moins de cinq ans auparavant. Par exemple le programme « retour postdoc », apparu en 2009, doté de 11.5 millions d’euros avait pour but de répartir en aides financière cet argent pour les thésards élus par un jury. Ces aides financières n’étaient pas moindre puisqu’elles pouvaient atteindre jusqu’à 700 000 euros sur 3 ans de recherche.

Enfin, une des facettes les plus marquantes du brain drain est qu’il touche des zones géographiques bien spécifiques telles que Haïti qui est le pays le plus atteint par la fuite des cerveaux en terme de pourcentage. Ou bien même le Ghana qui, d’après une étude émise par la Banque Mondiale, est le deuxième pays le plus concerné par l’exode des cerveaux à cause de ces 47%  de diplômés d’université qui partent chaque année hors de leur pays natal. Cependant, seule ne sont pas les zones géographiques les plus touchées par le brain drain mais aussi les différents secteurs d’activités. En effet toutes zones confondues, certaines ressortent plus que d’autres au niveau des pertes des élites dans le pays natal telles que la Santé, l’Éducation et les technologies de pointe. Les pays riches, eux, arrivent à compenser cette perte bien spécifiques de certains secteurs, mais les pays en voie de développement, en revanche, ne peuvent compenser ces pertes, car contrairement, aux pays riches, les pays en voie de développement n’instaurent pas de politiques qui visent à emmagasiner des élites immigrantes grâce à par exemple le concept d’immigration choisi (cité quelques ligne auparavant).

Avantages et inconvénients du brain drain

Le brain drain va influer sur deux parties : le pays d’accueil et le pays natal.

Tout d’abord, au niveau du pays d’accueil, différents avantages sont observables :

Le pays d’accueil des cerveaux, va en conséquence, optimiser son progrès technique grâce à l’apport d’individus « hautement » qualifiés. En effet la concentration de ces cerveaux va permettre l’élaboration de nouvelles techniques et d’inventions technologiques. Ainsi la Sillicon Valley est le parfait exemple de cette concentration avec l’arrivée d’ingénieurs asiatiques et européens chaque année, ce qui a permis le développement rapide d’entreprises.

Puis une diversité culturelle due aux cerveaux venant de multiple pays est un avantage pour le pays d’accueil. Certaines techniques sont totalement différentes en fonction des pays d’où provient le cerveau en question. Le Canada est un des cas observable car 1,8 millions d’individus vivant dans ce pays en 2003 étaient des immigrants arrivés au cours des 10 années précédentes. Plus de la moitié étaient des personnes nées en Asie (58%) et 20% originaires d’Europe.

Enfin ces cerveaux n’étant pas nés dans le pays d’accueil, auront plus tendance à prendre des initiatives que des individus nés sur le territoire même. Ceci est dû à l’investissement financier et temporel qui a coûté à ces cerveaux pour s’installer dans le pays d’accueil. Ils auront un esprit novateur par rapport aux travailleurs « locaux », ce qui va permettre l’élaboration d’innovations qui n’étaient pas prévue à la base pour remplir les demandes des individus du pays d’accueil. Puis cet esprit d’initiative et d’activité constitue des qualités requises pour être un « bon » entrepreneur. En effet en prenant l’exemple de grandes firmes telles qu’Intel qui a été fondée par un Hongrois ou bien même Google, créée par Sergueï Brin qui est originaire de Russie.

 Enfin, du côté du pays natal, quelques inconvénients sont à noter :

D’abord au niveau économique, beaucoup d’investissements sont mis en place dans le domaine de l’éducation pour former ces cerveaux. En partant, ils créent une perte d’investissement car ce dernier n’a pas fourni de bénéfice au pays natal. En effet, ce savoir investi sous forme d’argent va être réutilisé mais non dans le pays natal car le cerveau a émigré. Ce phénomène est d’autant plus marquant en Afrique car ces pays qui sont souvent en voie de développement investissent beaucoup d’argent dans l’éducation par rapport au pays développés. Par exemple l’enseignement supérieur public dans les pays africains coûte ainsi en moyenne 4 à 5 fois plus cher que dans les pays non africains. L’Etat Indien dépense près de 2 milliards de dollars par an pour former des Indiens qui vont à terme partir de leur pays natal suite à leurs études.

Un autre inconvénient est le suivant : à la suite de leur départ, ils vont poursuivre leurs recherches dans le pays d’accueil, et peut être faire de nouvelles découvertes. Ainsi ils mettront en place un brevet pour la protéger. Donc ces brevets ne seront pas acquis par le pays natal alors que c’est celui-ci qui a donné l’enseignement pour arriver à cette découverte. Par exemple Luc Montagnier, biologiste de profession, d’origine française, a écrit plusieurs brevets mais étant à ce moment aux Etats-Unis, ces brevets ont été acquis par des firmes américaines et non françaises.

Les enjeux du brain drain

Un des enjeux majeurs de la fuite des cerveaux correspond à la stratégie de développement de certains pays. En effet, certaines stratégies sont mises en place dans des gouvernements pour que leur pays obtienne un développement rapide. Par exemple, la Chine et l’Inde, ont utilisés la stratégie suivante ces dernières années pour se développer : ces deux pays ont expatriés beaucoup de futurs cerveaux à l’étranger, pour effectuer leurs études, puis ceux-ci sont revenus à leur pays natal pour utiliser leur savoir au bénéfice du développement chinois.

Ensuite, certains pays n’auraient pu dominer dans une grande diversité de domaine sans la concentration intensive de cerveaux. En effet, dans la Sillicon Valley, l’apport important d’ingénieurs a permis aux États-Unis de garder sa place de leader mondial pendant ces vingt dernières années. Les États-Unis ne sont pas les seuls à utiliser ce stratagème, le Canada n’est pas à plaindre dans ce domaine tout comme l’Allemagne et la France qui se répartissent des domaines bien particuliers, respectivement, Europe de l’Est et Afrique.

Silicon Valley

De plus un enjeu marquant serait au niveau géopolitique, ainsi la détention de cerveaux entraine la possession de technologie de pointe et par conséquent l’obtention d’une puissance militaire sans précédent. Par exemple, lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne aurait perdu la guerre en partie à cause de la fuite de ces cerveaux entre 1930 et 1940. Et au contraire ces cerveaux se réfugiant aux États-Unis, ces derniers ont pu élaborer la bombe atomique à l’aide d’Enrico Fermi qui fut le déclencheur des études sur l’énergie nucléaire.

Cependant, certains événements comme par exemple la chute des tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001 ont rendus certains pays plus méfiants par rapport aux années précédentes au sujet des immigrations d’individus. Par conséquent le brain drain a été touché légèrement, ces événements ont augmenté la vigilance, particulièrement au niveau des cerveaux, qui grâce à leurs compétences pourraient être un danger potentiel pour le pays.

Ainsi, les enjeux du brain drain sont de plus en plus importants car plus le temps s’écoule et plus les technologies se développent et deviennent performantes, celles-ci ne peuvent évoluer sans les cerveaux qui proviennent en partie des flux migratoires du brain drain.

Pour conclure, au cours de cette étude, nous avons pu observer différents points qui décortiquent une grande partie du système organisé : le brain drain. D’abord plusieurs raisons motivent les cerveaux à partir de leur pays natal : sociales, économiques, politiques mais surtout les conditions de vie sont le facteur principal qui justifie le départ des cerveaux. Puis deux pays sont touchés à chaque exode d’un cerveau, le pays d’accueil va pouvoir obtenir des évolutions de technologies et des apports en brevets alors que le pays d’origine lui va perdre un investissement et des développements hypothétiques qui auraient pu par la suite exister dans le pays natal. Enfin, ajoutons à ceci des enjeux principaux comme les stratégies de développement utilisé majoritairement par la Chine ou encore tels que la concentration des industries de pointe dans la Sillicon Valley. Par conséquent de par ces différents facteurs cités précédemment la fuite des cerveaux constitue un système organisé.

  Matthieu VINOT & Sylvain GALMICHE

Bibliographie :

-Papin, Pierre. Fuite des cerveaux, « Brain Drain » et « Brain Gain ». Fondation Res Publica, 21 septembre 2004. Disponible sur : http://www.fondation-res-publica.org/Fuite-des-cerveaux-Brain-Drain-et-Brain-Gain_a30.html

-Huet, Sylvestre. Des emplois au compte-gouttes. Libération, 7 avril 1998. Disponible sur : http://www.liberation.fr/economie/0101244272-des-emplois-au-compte-gouttes-le-nombre-de-thesards-a-presque-double-en-dix-ans

-Paivandi, Saeed. Fuite des cerveaux : La France est-elle en train de perdre tous ces talents ?. Atlantico, 7 novembre 2012. Disponible sur : http://www.atlantico.fr/decryptage/fuite-cerveaux-france-est-elle-en-train-faire-perdre-talents-saeed-paivandi-534157.html?page=0,0

-Commission Européenne [en ligne]. L’aimant américain. RDT info, août 2003. Disponible sur : http://ec.europa.eu/research/rtdinfo/special_rh/print_article_138_fr.html

-Mboungou, Vitraulle. La Fuite des cerveaux : le coût pour les pays d’origine. Afrique Expansion magazine, 22 mars 2011. Disponible sur : http://www.afriqueexpansion.com/component/acymailing/archive/view/mailid-73/key-79e1f62115a3675dc94d3100f97ec0ca.html

-Smith, Peter. Fuite des cerveaux : perdre pour gagner ?. UNESCO, janvier 2007. Disponible sur : http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001477/147739f.pdf

-Meyer, Jean- Baptiste. Les Diasporas du savoir. Annuaire suisse de politique de développement, 2008. Disponible sur : http://aspd.revues.org/167

-Mennessier, Marc. Le gouvernement jugule la « fuite » des cerveaux. Lefigaro.fr, 14 juin 2010. Disponible sur : http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/06/14/01030-20100614ARTFIG00763-le-gouvernement-jugule-la-fuite-des-cerveaux.php

-Linternaute.com [en ligne]. La Fuite des cerveaux. Disponible sur : http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/recherche-francaise/0.shtml

-Wanner, Philippe. Les migrants hautement qualifiés. Relevé structurel de la Suisse, août 2005. Disponible sur : www.bfs.admin.ch/bfs/portal/…/publikationen.Document.68339.pdf

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Le tourisme de la drogue aux Pays-Bas

Aujourd’hui, la drogue, et sa consommation, est devenu banale en Europe, 75,5 millions des Européens ont déjà consommés du cannabis dans leurs vie. Aux Pays-Bas : une personne sur 6 a déjà utilisé du cannabis, un quart des utilisateurs actuels en consomment quotidiennement (0,7 % de la population au Pays-Bas). Près de la moitié des personnes de 16 à 19 ans ont déjà utilisé du cannabis et en prennent encore. La consommation de drogue dans les écoles augmente chaque année (l’utilisation chez les étudiants est passée de 3% en 1988 à 11% en 1996). Les drogues sont quasiment accessibles en  « libre service » dans les coffee-shops où ils accueillent environ 2 millions d’étrangers par an. 80% des clients de coffee-shop ne sont pas résidant aux Pays-Bas, ces derniers pouvaient acheter jusqu’à 5 grammes de cannabis, la plupart d’entre eux en ramène dans leur pays où il y a des peines plus lourde vis-à-vis des drogues. Ainsi, comment les Pays-Bas pourront ils gérés les problèmes liées aux touristes de la drogue ? Pour répondre à cette problématique, nous avons consulté des articles de presse écrit par l’Agence France Presse comme : Sale temps pour les champignons hallucinogènes aux Pays-Bas et Les touristes ne seront pas chassés des coffee shops à Amsterdam. Yves Eudes a publié dans Le Monde: Pays-Bas : la bataille des coffee shops. Certains articles comme : Aux Pays-Bas : la consommation de cannabis sera interdite aux étrangers de Marc Josemans, Pays-Bas : les coffee shops font à nouveau débat  de Jerry  Lampen ou encore Aux Pays-Bas, les touristes étrangers bientôt interdit dans les coffee shops de Jean-Pierre Stroobants ; témoigne des restrictions faite aux touristes de la drogue. Il y a aussi un article sur les go-fasts : Embarqués avec les Go Fast de Karim Baouz. Un film de Nicky Taylor : Expérience cannabis, et des documents du Comité spécial sur les drogues illicites rédiger par Benjamin Polin dans Divisions des affaires politiques et sociales  et Dirk. J. Korf dans Tendance et modèles d’utilisation du cannabis aux Pays-Bas. Nous aborderons alors la décriminalisation du cannabis au Pays-Bas, les différents types de réglementation en vigueur contre les touristes étrangers en Hollande, puis la lutte des pays de l’Union Européenne face à ce problème.

La libre consommation aux Pays-Bas

L’utilisation de drogue chez les néerlandais, est due à différents facteurs, dont le principal est la situation historique des Pays-Bas face à celle-ci. La colonisation des Indes au XIXème siècle a permis de voir arriver des drogues comme l’opium aux Pays-Bas. Ceux-ci sont devenus les plus grands producteurs de cocaïne, le gouvernement néerlandais vendait des drogues à la population de leurs colonies. Les médecins et pharmaciens étaient les seuls vendeurs dans la métropole. Mais en 1919, la loi sur l’opium a été rédiger, elle interdit la consommation et la vente d’opium et de cocaïne. En 1953, la marijuana s’ajoute à la liste des produits illicites. Mais suite à la révolte étudiante, les arrestations sur la détention de cannabis n’étaient pas sérieusement appliquer. En 1968, deux commissions ont lieu (la commission Hulsman et la commission Baan), celle-ci règlemente la consommation, la possession et la vente de drogue. Il classe aussi les drogues dans 2 annexes : l’annexe 1 concernant les drogues « dures », l’annexe 2 concernant les drogues « douces ».

Les néerlandais peuvent posséder jusqu’à 5g de cannabis. Cette réglementation permet aussi la commercialisation de marijuana et d’autres psychotropes comme les champignons hallucinogènes (qui sont interdis aujourd’hui). Les coffee-shops sont des commerces où l’on peut acheter et « fumer » du cannabis de façon légal. Cette consommation de cannabis, augmente le nombre de dépendant, ceux qui provoque une hausse des traitements cliniques contre la dépendance à ce psychotrope. Les adolescents et jeunes adultes consomment de la marijuana de façon récréative (permet de s’amuser) ou expérimental : « Deux utilisateurs sur trois de cannabis en ont consommé moins de vingt-cinq fois » indique  Dirk. J. Korf ; il dit aussi que : « l’utilisation du cannabis se produit surtout chez les adolescents et les jeunes adultes. La pointe des personnes qui ont déjà utilisé du cannabis se situe entre 20 et 29 ans; et celle des personnes qui en utilisent actuellement se situe entre 16 et 24 ans. »

Jason Dunn : http://jasondunn.smugmug.com/gallery/4272513_RFza8/1/250261910_5cZEk#!i=250264014&k=6srKzJD

D’après Benjamin Polin, 47% des « jeunes » (en 1999) obtiennent le cannabis de leurs amis, 32% en achètent dans les cafés, le restent en achète à des vendeurs. Ceci montre que les coffee-shops accueillent aussi de jeunes adultes.  Ces magasins et autres boutiques de produit dérivé vendent plusieurs autres produits dérivés pour la consommation de drogue comme des pipes à eau ou « bang », des boites pour transporter du cannabis,  …

Jason Dunn

Dans le film Experience Cannabis de Nicky Taylor, on voit que la consommation et la vente de cannabis est interdit aux Pays-Bas comme tous les autres pays de l’Europe, mais elle est tolérée uniquement dans les coffee-shops et dans les logements des néerlandais. On ne peut pas prendre de la drogue dans la rue par exemple. Les policiers contrôles tous les coffee-shops ce qui prouve que les gérants ne vendent pas de « l’herbe » de mauvaise qualité.

Jason Dunn

Beaucoup de touristes comme les anglais, français, belges et allemands (qui sont les plus fréquents dans les points de vente) viennent uniquement pour consommer de la drogue en toute liberté dans les cafés. Ce qui développe l’économie local dans ces lieux. Ainsi, ces touristes qui consomment du cannabis sortent parfois dans un état second car d’après Nicky Taylor, les différents types de variétés de chanvre sont comparés par la vendeuse à  des boissons alcoolisées comme le « Super Silver » qui est l’équivalent d’un vin rouge « capiteux », l’ « Ocean’s Twelve » qui est comme un « bon Cognac ». Ces touristes créent de nombreux tapages nocturnes, des dégradations, des violences, …

La réglementation de la drogue pour les touristes étrangers

Suite aux nuisances créées par les touristes, le gouvernement Néerlandais a décidé de mettre en place plusieurs projets de loi.

En 2007, les Pays-Bas décident d’interdire la vente de champignons hallucinogènes due au danger liée à ça consommation car cela rend agressif ou paranoïaque. C’est en grande partie à cause des touristes qui ont eu des accidents notamment une jeune Française de 17 ans qui après en avoir pris, c’est jeté d’un pont (en Mars 2007).

"Headshop", Photo de Vicci

Vicci : http://moonstarsandpaper.blogspot.fr/2008/12/some-friendly-blokes-in-amsterdam.html

Suite à cette interdiction, les dirigeants Néerlandais ont voulu interdire l’entrée des touristes dans les coffee-shops. Il a été décidé à la fin de l’année 2011, que les gérants de « coffee »  devaient contrôler l’identité de toutes les personnes entrantes dans celle-ci, notamment avec un guichet à l’entrée. Ces établissements devront être à plus de 250 mètres d’un établissement scolaire. De plus, le gouvernement voulaient mettre en place une carte cannabis (en anglais : « wietpas» ou « weed-pass ») pour permettre aux personnes résidant aux Pays-Bas d’acheter et de consommer du cannabis dans les coffee-shops. Mais le problème de ce passeport cannabis est que les néerlandais ne résidant pas dans leur pays ne peuvent pas obtenir celui-ci. De plus, les coffee-shops devaient être limité de 1000 à 2000 membres maximum pour chaque établissement. Il y a aussi la peur d’être vu comme un « fumeur d’herbe » qui peut être un facteur de rejet social comme explique Joseph (dans l’article de Yves Eudes, Pays-Bas : la bataille des coffee-shops) : « ça peut être dangereux d’être catalogué officiellement comme fumeur d’herbe, mais si il n’y a pas d’autre solution … », son épouse explique aussi : « S’ils n’en profitent pas pour augmenter les prix, je prendrai un wietpass. Sinon, il y a les dealers de rue ». D’après Jerry Lampen, 60% de la population s’opposent à la « carte cannabis ». Ainsi, la fermeture des coffee-shops près des écoles et l’instauration du « weed-pass » provoque une augmentation des dealers qui vendent « n’importe quoi à n’importe qui », ce qui permet de vendre de grosse quantité et des drogues « dur » comme la cocaïne, le LSD, … Cependant, les néerlandais ne sont pas de gros consommateurs de drogue malgré la facilité de s’en procurer. Mais, les établissements qui permettent de consommer de la drogue étant limiter à un nombre bien défini d’abonné, les « non inscrits » seraient obligés de s’en procurer dans les rues.

En plus, les coffee-shops accueillent plus de 2 millions d’étrangers par an, qui font marcher les autres commerces du pays : « Les étrangers qui viennent pour le cannabis dépensent plus de 115 millions d’euros par an dans les autres commerces de la ville. S’ils disparaissent, le manque à gagner sera rude pour tout le monde », selon Marc Josemans dans l’article d’Yves Eudes. En effet, interdire l’accès des coffee-shops aux étrangers serait un « suicide économique », car il faut du personnel pour produire, transformer et vendre du cannabis. Certaine ville comme Maastricht (qui a été une des premières a appliqué la réglementation) est devenue « une ville fantôme ».

Mais certaine ville comme Amsterdam, avec l’accord des forces de police, ont décidés de ne pas empêchés les touristes a acheté et possédé du cannabis car ils permettent de faire vivre leur économie. Les étrangers représentant deux tiers de la clientèle des coffee-shops (AFP).  De plus, d’après les autorités d’Amsterdam : « la réforme n’aboutira qu’à déplacer le commerce des drogues douces vers la rue, où il deviendra encore plus difficilement contrôlable ».

Ainsi, certain touristes étrangers viennent directement s’approvisionner dans les rues et dans certain coffee-shops où ils peuvent trouver de la drogue douce et dur en grosse quantité et à des prix avantageux qu’ils pourront ensuite ramener chez eux.

Comment les pays Européens réagissent face aux problèmes de la drogue ?

L’omniprésence de substance illicite aux Pays-Bas a permis le développement de nombreux trafics avec ces pays voisins. En prenant l’exemple de la France, plusieurs « jeune de banlieue » viennent s’alimenter en cannabis, cocaïne, … pour ensuite la revendre. Ils font le voyage uniquement pour cela, comme le montre Karim Baouz dans « Embarqués avec les Go Fast » où il y décrit un « go-fast » : « voyage express en voiture pour aller chercher de la drogue. Kévin et sa bande en font presque chaque week-end ». Les « Go Fast » sont devenus très courant dans le milieu car ceci permet de transporter de grosse quantité pendant un temps très court. Le principe est simple, il faut 2 voitures : une qui ouvre la voie pour s’assurer qu’il n’y a pas de force de l’ordre, l’autre qui achemine la drogue. Il suffit de trouver un revendeur dans la rue ou dans les commerces pour procédé à la transaction, comme le décrit Karim Baouz : « Slimane en profite pour remettre très discrètement les 30000€ au propriétaire des lieux […] La drogue sera remise plus tard, à l’abri des regards indiscret ». Dès que la drogue et l’argent ont été échangé, les receleurs repartent dans leur pays en faisant très attention au policier qui peuvent contrôler certain véhicule suspect. On constate que les dealeurs des pays voisins viennent se fournir aux Pays-Bas (qui  est une plateforme de l’économie mondial), ceci engendre beaucoup de flux de courte durée entre les pays. Les forces de l’ordre saisissent d’importante quantité de drogue, surtout en France, car le pays est (avec le Danemark) l’un des plus gros consommateurs de cannabis.

Statistiquement les Pays-Bas ne consomment pas plus de drogue que les autres pays de l’Union Européenne, surtout en matière de  drogues « dures ».

La lutte des pays Européen se fait par des amendes et des peines de prison, sachant que certain pays ne font pas la distinction entre drogue douce et drogue dur. D’après le tableau sur les infractions criminelles et peines maximales de Benjamin Dolin : l’importation et l’exportation de drogues dures conduit à une peine de 12 ans de prison et 100000 florins, tandis que les drogues douces aboutissent à une peine de 4 ans de prison et 100000 florins. Se défendre face à l’importation de drogue venant d’Europe est très difficile car il n’y a plus beaucoup de contrôle douanier à cause de l’Accord Schengen. Le seul moyen de limiter ceci étant de faire appliquer les lois sur les drogues aux Pays-Bas : ils ont signé des conventions sur la drogue des Nations Unies et dans le cadre du Traité de l’Union européenne. Le problème majeur aux Pays-Bas est que le gouvernement n’applique pas les lois au sujet des drogues « douces », ainsi la possession de cannabis doit être normalement sanctionnée d’une amende si la personne en possède plus de 5 grammes.

En conclusion, nous venons d’analyser les différents moyens pour lutter contre le tourisme de la drogue. Même si les Pays-Bas sont un pays où l’on peut posséder une certaine quantité de cannabis sans avoir de problème avec les forces de l’ordre, où il y a des établissements (coffee-shop) pour acheter et consommer du cannabis. Mais le problème majeur est l’apparition de nombreux touristes venant uniquement pour ceci. Ainsi, les mesures étaient de fermer les coffee-shops aux étrangers (même si ça n’a pas été appliqué dans toutes les villes) et un « passeport cannabis » pour éviter les fraudes. Toutes ces lois ont provoqués une augmentation du nombre de « dealer » dans les rues, c’est pour cela que certaines municipalités n’ont pas voulu appliquer fermement ces réglementations. La  seul façon de limiter l’export de drogue des Pays-Bas aux autres pays de l’Europe, est la prévention, l’augmentation des contrôles douaniers et la surveillance de véhicule suspect (ceci est difficile à cause de l’Accord Schengen).

Les Pays-Bas veulent surtout diminuer le nombre de nuisance des étrangers perturbant la population local, tout en gardant le même nombre de touriste qui permettent de faire fonctionner l’économie du pays.

MAULE Julien

LAGER Matthieu

Bibliographie :

AFP (Agence France Presse). Les touristes ne seront pas chassés des coffee shops à Amsterdam,

Le Monde [en ligne], 12/12/2012, [consulté le 05/01/2013]. Disponible sur : http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/12/12/les-touristes-ne-seront-pas-chasses-des-coffee-shops-a-amsterdam_1805242_3214.html

AFP (Agence France Presse), Sale temps pour les champignons hallucinogènes aux Pays-Bas, Libération [en ligne], 12/10/2007, [consulté le 05/01/2013]. Disponible sur : http://www.liberation.fr/actualite/010120813-sale-temps-pour-les-champignons-hallucinogenes-aux-pays-bas

Baouz, Karim. Embarqués avec les Go Fast, ParisMatch [en ligne], 03/11/2012, [consulté le 05/01/2013]. Disponible sur : http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Actu/Embarques-avec-les-Go-fast-443091/

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Les Turcs en Allemagne, 50 ans de «mariage en or» ?

crée par Clémentine Bernet

               Le thème du voyage invoque le mouvement, c’est l’effet de partir et de venir. Le sujet choisi devait donc être en rapport avec la mobilité. Nous nous sommes alors penchées sur l’immigration des Turcs en Allemagne. En effet, ayant déjà vaguement abordé ce point  l’année précédente en allemand, cela était une bonne occasion de l’approfondir d’avantage. De plus en 2011 , l’Allemagne fêtait les 50 ans de l’arrivée de turcs.

Depuis longtemps, la Turquie est considérée comme un pays d’immigration avant de devenir un pays d’émigration. Cet exode turc en Europe constitue la dernière vague de migration officielle des trente glorieuses. Aujourd’hui, près de 3 millions de personnes vivant en Allemagne ont des origines turques. Les Turcs représentent la première communauté étrangère du pays, avec officiellement 1,63 millions de ressortissants.

On peut se demander, si ce flux de personnes arrivant dans un nouveau pays et si installe, ne va-t-il pas poser problèmes et provoquer des tensions? De plus, ces désaccords peuvent être présentes sous différentes formes et avec chacun leur spécificités: des difficultés à s’intégrer culturellement, un ressentis de discrimination envers les plus faibles etc…

Malheureusement, l’Allemagne est encore victime de division ethnique, malgré la succession des mouvements politiques, depuis les années 70 et qui ont essayé d’arranger les choses.

Récemment, le gouvernement allemand a reconnu et tout particulièrement la chancelière Angela Merkel, qu’il y à une « discrimination à l’égard des Turcs.

De ce fait, nous nous sommes interrogées sur les turcs en Allemagne: une intégration possible ?

Pour nous aider à explorer ce sujet, nous nous sommes aidées de différentes ressources comme la chaine Arte, le périodique le monde diplomatique notamment avec les articles le droit du sang prime encore en Allemagne d’Albrecht Kieser et l’Allemagne et « ses » turcs de Michel Verrier, le courrier international, mais aussi de trois articles : l’intégration des immigrés d’origine turque en Allemagne, La communauté turque en Allemagne entre intégration et protection identitaire et Turc en Allemagne problèmes et perspectives, respectivement écrit par : Martina Sauer, Céline Moreau et Asiye Öztürk.

Nous débuterons par les causes historiques de l’arrivée de turcs en Allemagne, puis par les problèmes sociaux et culturels de ces immigrés. Et enfin, nous terminerons par le problème de la ségrégation et l’aspect politique de cette intégration avec différentes lois.

 

 

 

I. Les relations historiques germano-turques

 

                Les rapports germano-turcs ne sont pas aussi récents. Ils peuvent remonter à l’époque de l’expansionnisme d’Otto Von Bismarck (1815-1898) et du déclin progressif de l’Empire ottoman au cours du XVIII et XIX ème siècles.

De ce fait de ce double contexte, l’empereur Guillaume II (1859-1941) en profita, lors d’un de ses voyages,  pour sceller une entente amicale de différentes natures : commerciale, maritime, ainsi qu’à la poursuite de la construction du chemin de fer de Bagdad. Mais avant tout, construire une alliance lors de la première guerre mondiale, avec le sultan Abdülhamid II(1842-1918). Le règne de Guillaume II, fut marqué par un changement total de la politique traditionnelle prussienne, un militarisme et un autoritarisme exacerbés. Désirant donner à l’Allemagne une envergure internationale, il passa dans une politique expansionniste et colonialiste et s’employa à développer une marine de guerre.

Durant l’année 1878, le sultan ottomanAbdülhamid II, fit appel à l’Allemagne pour moderniser son armée, au travers de missions militaires, ainsi que, l’envoie des élites militaires allemandes dans les écoles, à la suite de sa défaite contre la Russie, ainsi que de l’application du traité de Berlin de 1878, qui provoqua l’abandon de la voie libérale et la diversité des opinions dans l’Empire ottoman. La voie autoritaire et homogénéisatrice suivie par Abdülhamid II à partir de 1878 survivra suite à la révolution de 1908.

De plus, elle finira par être suivie par les Jeune Turcs (parti politique nationaliste révolutionnaire et réformateur ottoman) de Mustafa Kemal Atatürk vinrent parfaire leurs formations en Allemagne. Grâce au baron Colmar Von der Goltz (1843-1916) qui fut envoyé en 1883 comme Commandant de la mission militaire allemande dans l’Empire ottoman.

               Il y à deux ans, les Allemands fêtèrent les 50 ans de l’accord conclu entre l’Allemagne de l’Ouest et la Turquie pour accueillir les Gastarbeiter (« travailleurs invités ») en Allemagne, par une ouverture temporaire des frontières.  Ceci c’est fait le 30 octobre 1961.

Cet arrangement était basé sur le recrutement de main d’œuvre essentiellement. En outre, la Turquie voyait en elle un excellent moyen de désengorger son propre marché du travail et un formidable moteur pour son économie. L’Allemagne, quant à elle, trouvait ainsi une réponse à son besoin de travailleurs, dans le secteur de l’industrie.

Cette immigration concernait les hommes célibataires et peu qualifié, sélectionnés par un bureau de recrutement allemand installé à Istanbul. Entre 1961 et 1973, date de la fin de l’accord. 2,65 millions de Turcs tentèrent leur chance, mais seulement, entre 650 000 et 850 000 de Turcs purent s’installer en Allemagne.

Ensuite, l’Allemagne fut touchée comme toute l’Europe, par la crise pétrolière de 1973, qui figea les échanges de toutes natures. Il en découle, que ceux qui on put rester, obtiennent le droit de faire venir sa famille et ainsi s’installer définitivement sur le sol Allemand.

Ceci à pour conséquence de multiplier les générations. Maintenant, se sont les enfants et les petits enfants qui y vivent et sont au centre de tous les débats.

De ce fait, de ces grands mouvements migratoires, l’Allemagne a découvert une autre religion, une autre culture et des groupements ethniques dans des quartiers populaires des grandes villes.

crée par Clémentine Bernet

II. Les problèmes sociaux et culturels

 

               Effectivement, l’Allemagne a recruté de nombreux turcs pour venir travailler. Certains sont présentés en Allemagne depuis de nombreuses années, mais se ne sont toujours pas des citoyens.

Les travailleurs de la première génération sont employés en général dans le domaine de l’industrie, car, cela ne requiert pas une grande qualification. En effet, ils sont peu formé c’est pourquoi ils restent dans le milieu rurale.

Les migrants de la deuxième génération ont eut une éducation assez compliquée, entre autre il n’y avait pas beaucoup de place dans les écoles. Hormis ce fait, les parents voulaient que leurs enfants aillent travailler le plus tôt possible, cela générait une source de revenu supplémentaire, «  ils ne sont que 7% à accéder à un cursus universitaire » d’après Asiye Öztürk.

Les turcs de la troisième génération, ont plus d’accès à la scolarité et aux formations professionnelles, les jeunes turcs s’adaptent aux systèmes scolaires et pousse de plus en plus leurs études. Comme il est dit dans le document les Turcs en Allemagne rappel de quelques clés : « Les adolescents turcs sont de plus en plus nombreux à suivre les formations et à profiter des débouchés qui leur sont offerts en Allemagne ». Le graphique si dessous inspiré d’un tableau de l’institut français des relations internationales présente le niveau d’étude des migrants turcs en Allemagne.

De plus, un autre problème se présente pour les turcs vivant en Allemagne: le chômage. En effet, les turcs de la première génération n’étais pas formé pour des emploies de grande qualifications, ils avaient un retard dans la formation et les emplois dans l’industrie n’étaient pas éternels. De plus, « Même si les jeune Turcs ont plus de connaissances que ceux de la première génération, plus de 50% n’ont bénéficié d’aucune formation professionnelle »d’après Asiye Öztürk. Ensuite, dans le document écrit par Mehmet Koksal il est dit que: «  le taux de chaumage et de 23% et de 28 % chez les jeunes turcs » d’après lui  «  Les jeunes turcs nés en Allemagne sont plus confrontés au chômage que ceux qui ont émigré vers l’Allemagne ». Ce fort taux de chômage est conséquent d’une dépendance à l’assistance sociale, mais il ne faut pas oublier quand 1990, d’après Albrecht Kieser les immigrés étaient «  exclus du système de santé et des prestations sociales de base ».

                La langue est aussi source de difficultés pour l’intégration des turcs, nombreux sont les turcs qui ne maîtrise pas la langue germanique. D’après l’article de Arte : rappel de quelques clés il est signifié que « plus de la moitié des turcs […] jugent très moyenne leur compétence linguistique, c’est-à-dire leur compréhension de l’allemand » en revanche, «  un quart […] déclarent par ailleurs ne plus comprendre le turc qu’approximativement ». Les migrants de la deuxième et troisième génération ont une meilleure connaissance de l’allemand, mais cela reste toujours un frein à l’emploi pour certains. Dans l’article le droit du sang prime encore en Allemagne d’Albrecht Kieser, il est annoncé que « les étrangers doivent suivre les cours de langue et d’intégration que la loi sur l’immigration a rendus obligatoire ». Dans l’article de Birger Menke, on retrouve le témoignage d’un enfant de travailleur immigrés qui nous explique que « pendant (sa) scolarité, (son) père n’a jamais assisté à une réunion de parents, (sa) mère y allait, mais elle ne parlait pas allemand ». Il est aussi dit qu’ «  une école élémentaire a ouvert ses portes […] elle est financée par une association turque, les enfants d’immigrés y apprennent l’allemand » d’après Der Spiegel. En revanche un turc explique lors de sont témoignage sur arte qu’il parle mieux l’allemand que sa langue natale lors de son retour en Turquie.

               Au niveau de la religion, les turcs sont en majorité musulmans. Néanmoins, il existe une grande diversité de traditions et de pratiques de la religion; le voile est l’un de ces grands symboles. En Allemagne, le nombre de mosquée a augmenté, ce qui laisse penser à une intégration religieuse assez réussite. Cependant, les turcs ont tendance à se regrouper entre eux de plus en plus. Ils ont souvent migrés en famille, ce qui les lient. En effet, d’après Asiye Özturk : «  les Turcs sont en mesure de gérer leur vie quotidienne entre turcs : du médecin au coiffeur ». Cela provoque un retrait de cette population, qui se rapproche par « des activités communes de temps libre, ou bien des expériences identiques de discrimination quotidienne » ils ont «  leurs propres activités sociales, religieuses et culturelles » d’après le document d’outre terre.

Malgré tout, les turcs souhaitent avoir d’avantage de contact avec la population allemande. Les médiats tel la télévision, sont de bon moyens de contribution à l’intégration.  Les plus jeunes, par exemple, regardent des émissions allemandes et peuvent donc en discuter avec d’autre germaniques. Cela les aides aussi pour développer leurs capacités linguistiques. Ils se sont battus contre la domination de la culture allemande.

Il ne faut pas omettre, la difficulté de l’intégration de cette population dans les domaines sociaux et culturels, toutefois, la politique et la législation sont parfois une entrave à celle-ci.

III. Aspect politique et législatif de cette intégration

 

                » L’Allemagne a accueilli des millions de personnes: certaines y vivent depuis trente ans, mais ne sont toujours pas ses citoyens « . Voilà, un constat qui a été fait dans l’article, Le droit du sang prime encore en Allemagne de Albrecht Kieser, tiré du Monde diplomatique de 2012, qui reste d’actualité malgré des efforts qui ont été entrepris au cours des années.

Tout d’abord, le droit à la nationalité allemande relève de plusieurs compétences, qui ne c’est pas fait sans douleurs:

Dans un premier temps, le droit à la nationalité de la République fédérale repose sur le principe de filiation, c’est-à dire, que toute personne ayant au moins un parent allemand se procure la nationalité allemande de droit (droit du sang). Ce droit est en vigueur depuis 1914 et à été amandé à plusieurs reprises.

De plus, les ressortissants turcs vivant en Allemagne relèvent eux de la loi sur les étrangers.   C’est ainsi que le 1er janvier 2000, un nouveau code de la nationalité est entré en vigueur.      Il consacre le droit de naissance en plus du droit du sang. De ce fait, tous les enfants nés sur le sol allemand de parents étrangers reçoivent automatiquement la nationalité allemande. Ainsi, les enfants de migrants nés en Allemagne sont capable d’accéder à la naturalisation, elle peut s’effectuer de droit ou sur appréciation au cas par cas. Ceci offre un exemple marquant pour l’intérêt public et peut laisser une lueur d’espoir aux futures générations.

                 Ensuite, les Allemands d’origine turque ont dû abandonner la nationalité turque. « L’objectif de la perte de ce lien avec la Turquie est la volonté de favoriser leur intégration » d’après l’article de Céline MOREAU dans l’Europe des libertés. Toutefois, acquérir la nationalité allemande est la seule possibilité de participer à la vie démocratique du pays d’accueil

C’est pourquoi, l’objectif politique en matière d’immigration n’était pas nécessairement de préserver l’existence d’un groupe distinct, homogène, sensible aux traditions et coutumes. Mais cette intégration est vue comme le but à atteindre pour les Turcs qui vivent en Allemagne, car, on leur demande de fournir un effort d’intégration. Donc on leur refuse la double nationalité.

De plus, les turques ont connu de graves problèmes de racismes, d’une part par leur arrivée dans le pays comme travailleurs et d’autre part par leur installation définitive en Allemagne. Les premières victimes de ce racisme ont été les femmes, car du fait quelles avaient tendances à rester à la maison pour s’occuper des enfants, elles ne pouvaient accéder à l’apprentissage de la langue, ou tout simplement à la culture allemande.

Mais le point noir du racisme reste les travailleurs qui subissent de nombreuses discriminations, comme l’accession aux hautes responsabilités.

Cependant, tout ceci n’empêche pas aux Turcs de se regrouper en associations, comme leur permet la Loi de 1964. Ce regroupe en comité a permis de préserver leur identité collective, mais aussi, de défendre leur intérêt.

crée par Clémentine Bernet

                 Pour conclure cette analyse, les turcs on été une demande et un besoin pour les Allemands, dans le but de reconstruire le pays économiquement à la suite des deux guerres mondiales. Mais, cette échange et cette installation définitive pour certain, ne sais pas déroulé dans les meilleurs conditions.

Il semble que même au bout d’un demi-siècle, les immigrés ne soient pas encore acceptés.

Tout d’abord, ils rencontrent des difficultés dans le domaine du travail, par un fort taux de chômage pour les jeunes turcs et peu de chance d’obtenir une promotion.

Ensuite, les problèmes ne se résument pas qu’aux travail, ils sont présents dans le domaine scolaire par une mauvaise connaissance de la langue qui handicap les enfants dans leur intégration au sein d’une classe, ou tout simplement leur progression dans le cursus scolaire. Ou bien dans le domaine culturel, marqué par une exclusion involontaire qui les obliges à se regrouper en associations et en collectivités.

De plus, cette intégration n’est pas facilitée par le pouvoir politique, en dépit de quelques efforts du côtés du droit à la nationalité pour les enfants d’immigrés.

Toutefois, d’après le document de Mehmet Koksal, le professeur Kolb ajoute «On dit souvent que l’intégration est un échec en Allemagne. En réalité, si on compare nos indicateurs au niveau international , on constat que l’intégration des étrangers en Allemagne est la moins mauvais ». On peut se demander, quand est-il de l’intégration des Turcs dans les autres pays de l’Europe.

BERNET Clémentine & SCHULTZ Lisa

 

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