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« Les marches » du sel

Il y a de cela presque un siècle aujourd’hui, que le Mahatma Gandhi a entamé la « marche du sel », la première doctrine concrète de la non-violence. Cependant, toutes « les marches »  n’ont pas les mêmes formes. Elles se présentent parfois sous forme de manifestation et souvent menées dans des buts bien distincts comportant des effets politiques et spirituels, comme dans le cas de Gandhi. Beaucoup d’intellectuels ce sont penchés sur le sujet des marches du sel comme Etienne Godinot, journaliste, Bernard Droz, historien, les revues de Web YOUPIL, mais aussi des noms biens connus tel que Raoni Matuktire ou Nehru Jawaharlal qui l’ont soutenu dans son combat et qui ont eux aussi participé à des marches. En quoi l’œuvre de Gandhi « la marche du sel », a-t-il apporté des effets politiques et spirituels jusqu’à nos jours ?

Dans un premier temps, nous présenterons les fondements, c’est-à-dire les éléments précurseurs de l’œuvre de Gandhi. Dans un deuxième temps, nous aborderons les effets politiques que cela induit, puis les effets spirituels et sociaux.

 

Les fondements de l’histoire de Gandhi

Marche du sel

En 1869 Mohandas Karamchand Gandhi naquit à Porbandardans dans le Gujarat en Inde. En 1888 Gandhi part pour l’Angleterre pour étudier le droit. En 1891, il retourne à Bombay quand il apprend que le peuple anglais a colonisé son pays mais aussi pour installer un cabinet d’avocats. En 1894 Gandhi fait une campagne pour le droit de vote des indiens. Puis il crée le « Volunteer Ambulance Corps » (Volontaire pour soigner les blessés, service d’ambulance). En 1903, il lance un journal nommé « Indian Opinion », Mais en 1906 Première Satyagraha «  étreinte de la vérité » (Satya = vérité, ãgraha = saisie) contre la discrimination envers les indiens ce qui le mena en prison en 1908 où il fait 8 mois d’emprisonnement. Pour finir Gandhi décide de s’installer définitivement en Inde en 1915. Les anglais font un massacre d’Amritsar (C’est un jardin au cœur de cette ville qui en 1919 était entouré de murs de brique pour ne pas que les indiens sortent de la ville, ce jour-là en 1919 les soldats britanniques ouvrirent le feu sur un rassemblement politique pacifique, tuant plusieurs centaines d’indiens), Gandhi réagit, il devient alors le président de « All-India Home Rule League (AIHRL)  » ( C’est l’autonomie, dans des enjeux locaux, par une ville, ou un comté, qui fait partie d’un gouvernement national). Mais  Gandhi eu une condamnation de 6 ans de prison. Pour riposter Gandhi utilisa son arme favorite, la « Non-violence », en utilisant « la marche du sel ». Gandhi fit cette marche de 380 kilomètre pour aller prendre une poignée de sel et montrer à l’Angleterre que l’Inde appartient au peuple indien. Le peuple de l’Inde veut récupérer leurs marchés du textile et suprimer la taxe sur le sel que les anglais soumettent. Leur terre n’était pas à vendre et Gandhi montre que le peuple indien peut s’en sortir seul.

 

Un combat politique

 

Les pratiques de Gandhi sur la non-violence ont attiré l’attention de Nehru, (politicien faisant parti du Congrès avant de devenir 1er ministre de l’Inde) qui le rejoint dans sa lutte politique. Lors de la marche du sel du 12 Mars, après 25 jours de marche et de rassemblement la marche du sel nous fait comprendre quels sont les enjeux à la fois spirituels et politiques de la non-violence qui inspira toute la vie de Gandhi. La non-violence, enracinée dans les traditions spirituelles de l’Inde et dans celles d’autres peuples, nous apparaît alors, non plus comme une utopie, mais comme une voie de sagesse et une méthode d’action politique qui pourrait permettre aux hommes de relever les défis de notre temps comme le précise Etienne GODINOT (membre du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN)). Gandhi est donc à l’origine d’une révolte sous 3 mouvements ; Un boycott des produits britanniques, le refus de l’impôt, des marches de protestations avec grèves de la faim. Mais Gandhi fût l’inspiration de plusieurs hommes qui ont, eux aussi, marqué toute une génération.

En effet, face au soulèvement populaire qu’engendre le combat d’Anna Hazare, le gouvernement accepte la création d’une nouvelle loi, la Jan Lokpal Bill, afin de mieux protéger les citoyens contre la corruption. Par exemple, pour contester le monopole britannique du sel ou des usines de textile. Anna Hazare fût nommé comme étant le « New Gandhi », comme l’est Raoni aujourd’hui.

Raoni est un chef charismatique qui poursuit depuis des décennies une croisade pour tenter de sauver la forêt amazonienne. Il va à la rencontre de chaque chef d’état pour les convaincre de plaider en faveur de son peuple avec des arguments universels. Accueilli comme un symbole, c’est tout un peuple qui compte sur ses agissements et à ses capacités à persuader des hommes de haut rang.

 

Des effets spirituels et sociaux sur la société Indienne

 

Grâce à sa non-violence et ses «  marches du sel », Gandhi a pût soulever une nation entière privée de ses pensées, asservie par un régime colonial. Il réunit deux peuples (hindous et musulmans) en utilisant sa force spirituelle pour tenir un jeûne de 21 jours. Quelques années plus tard, en 1978, les occidentaux veulent faire un film sur un grand chef du peuple des Kayapos, nommé Raoni Metuktire, qui vit dans une réserve protégée au Brésil. C’est une figure emblématique de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et de la culture indigène. Alors, en 1989, Raoni ayant rencontré Sting, chanteur anglais connu qui s’intéressait à la lutte de Raoni, ils firent une campagne internationale dans 17 pays pour sensibiliser le monde et leur faire comprendre l’importance de la nature sur la Terre. Il gagna son combat de non-violence, et en prenant exemple sur Gandhi, il devint l’ambassadeur international de la lutte pour la préservation de la forêt et des peuples amazoniens.

Il y a très peu de temps en 2011 un homme de 74 ans, Manmohan Singh qu’on appela lui aussi « Nouveau Gandhi », fit une grève de la faim pendant 100 heures pour dénoncer au peuple indien la corruption qui envahit l’Inde, il fit le même acte que Gandhi. On peut voir aussi que dans chaque pays du monde les gens protestent pour montrer que le peuple est là et qu’il n’est pas d’accord sur les décisions prises par leur gouvernement. La marche du sel qui nous montre l’enjeu spirituel de la non-violence inspira donc la vie de Manmohan Singh. La non-violence devint une tradition spirituelle de l’Inde et d’autres peuples. Cela semble utopique et résonne comme la voie de sagesse qui pourrait éviter les bravades de notre temps.

 

                Bien que quelques hommes furent honoré du titre de New Gandhi par leurs actions, nous constatons que le message prédominant des marches est de faire comprendre une/des contradiction(s) d’un peuple sans utiliser la violence. D’un point de vue politique, il est clair que les chefs d’états ne peuvent décider sans l’avis de leur peuple, car sans ça, il ne peut y avoir de cohésion sociale et cela compromet le « bon vivre » de toute une population. Aujourd’hui les marches ou protestations, sont des moyens universels pour faire passer un message, mais malheureusement souvent subjectifs puisqu’ils ont pour objectif de dénoncer.

                Par le passé, les marches du sel ont donc aidé à l’expression et au soulèvement de peuples. Aujourd’hui encore, les marches dénoncent des faits, mais quand sera-t-il de demain ? Les marches auront-elle toujours autant d’influence face à un monde plus moderne ?

 LEININGER Sandy, CAMOZZI Kevin.

Bibliographie