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Le bonheur

L’économie du bonheur : un concept prometteur

La branche de l’économie qui étudie le bien-être subjectif s’appelle désormais l’économie du bonheur, et ne doit pas être confondue avec l’économie du bien-être.

Selon le CNRTL, le bonheur se définit comme l’état essentiellement moral atteint généralement par l’Homme lorsqu’il a obtenu tout ce qui lui paraît bon, et qu’il a pu pleinement satisfaire ses désirs, accomplir totalement ses diverses aspirations, trouver l’équilibre dans l’épanouissement harmonieux de sa personnalité. Ainsi, il est légitime de se poser la question suivante : en quoi l’économie du bonheur pèse-t-elle sur l’économie générale? Le premier volet de notre article présente les apports de l’économie du bonheur sur l’économie générale et nous nuancerons nos propos en exposant des limites.

 

Les apports de l’économie du bonheur sur l’économie générale 

 

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Un ouvrier épanoui (source : Pixabay)

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Le bonheur

L’argent fait-il le bonheur ?

 

  • Une expression dit que l’argent ne fait pas le bonheur, cependant est-ce que cela est encore vrai dans notre société actuelle, une personne vivant dans la rue sans argent peut elle se dire aussi heureuse qu’un millionnaire dans sa maison de luxe ?
  • Par ailleurs qu’est ce que le bonheur ? Peut on le mesurer et comment ? La quantité d’argent a-t-elle une importance dans le niveau de bonheur ? Et finalement, l’argent fait-il seulement “notre” bonheur ?

Comment mesurer le bonheur ?

  • Tout d’abord, qu’est ce que le bonheur ? Le Larousse nous dit qu’il s’agit d’un état de complète satisfaction, qu’elle soit matérielle ou spirituelle. Il est donc possible de le mesurer.
  • Mesurer le bonheur est un phénomène plutôt récent; avant cela on se reposait surtout sur le PIB et l’IDH, mais en Mai 2011 l’OCDE (L’Organisation de coopération et de développement économiques) met en place l’indice mieux vivre. Regroupant 19 variables telles que la sécurité, l’éducation, la santé et surtout les revenus, cet indicateur permet de déterminer le bien-être des habitants des 34 pays développés membres de l’OCDE. On obtient alors une note de 0 à 10.
JEANNEAU, Laurent. L’argent fait-il le bonheur ? Alternatives economiques, Août 2011, N°304, P.30-31
JEANNEAU, Laurent. L’argent fait-il le bonheur ? Alternatives economiques, Août 2011, N°304, P.30-31

 

  • Comme on peut le voir sur la carte ci dessus, même si les pays développés ont des notes de bien-être plutôt élevées on repère cependant quelques exceptions telles que le Japon, l’Espagne et le Portugal dont les notes de bien-être sont inférieures à celles des autres pays développés. Faut-il en conclure que l’argent ne fait pas le bonheur ? Pas vraiment, car comme beaucoup d’indicateurs socio-économiques, l’indice de mieux vivre à de nombreux défauts, il ne prend pas en compte la sécurité sociale, les inégalités ainsi que le taux de pauvreté qui sont des variables très importantes dans le sentiment de bien-être des habitants.

 

  • Une autre méthodologie plus classique consiste à prendre un échantillon de population et de leur demander eux même de noter leurs situations sur une échelle de 0 à 10. Mais là aussi les résultats ne sont pas forcément précis car tout le monde peut avoir une appréciation différente d’une vie au niveau 0.
  • En bref, mesurer le bonheur d’une population est très complexe en raison des nombreux facteurs que cela implique, même si il s’agit simplement de demander directement l’avis des habitants, on obtiendra des résultats ne pouvant pas être comparés entre eux. Il faut donc rétrécir notre point de vue et se consacrer au sentiment de bonheur d’une population sans la comparer avec ses voisins

Est-on heureux si on a beaucoup d’argent ?

RENAULT, Thomas. L’argent fait-il le bonheur ? Le paradox d’Easterlin. Captain Economics,13 Octobre 2015, [consulté le 29 Janvier 2017]
RENAULT, Thomas. L’argent fait-il le bonheur ? Le paradoxe d’Easterlin. Captain Economics,13 Octobre 2015, [consulté le 29 Janvier 2017]
  • Le graphique ci dessus représente l’évolution du bonheur (ici mesuré sur une échelle de 0 à 3) et des revenus aux Etats Unis (ajusté de l’inflation) en fonction du temps entre 1973 et 2003.
  • On voit que même si les revenus par personne ont presque doublé en l’espace de 30 ans, le sentiment de bonheur reste plus ou moins le même.
  • C’est ce qu’on appel le paradoxe d’Easterlin du nom de Richard Easterlin, un économiste Américain ayant démontré qu’une hausse du PIB d’un pays ne se traduisait pas forcément par une hausse du bonheur de ses habitants.

 

  • En 2009, l’Insee a mené un sondage auprès de 10.000 français en leurs demandant de noter leurs situations de 0 à 10; on obtient ainsi un niveau de satisfaction moyen en France de 6.8. Mais cela devient vraiment intéressant lorsqu’on associe ces données avec la qualité de vie des personnes interrogées, 22,5% des plus modestes se dise «très insatisfaits» de leur vie, contre 1,8% seulement chez les très hauts revenus. À l’opposé, 23,4% des personnes qui gagnent le plus d’argent se déclarent «très satisfaites» de leur vie, contre à peine 6,7% à l’autre bout de l’échelle des revenus. L’argent et les revenus demeurent donc les éléments qui ont le plus de capacité à accroître le bonheur et la qualité de vie.
  • Comment expliquer que l’augmentation des revenus n’augmente pas le bonheur mais que d’après des sondages, les personnes ayant un haut revenu sont plus heureuses que les personnes vivant avec un faible revenu ?
  • C’est parce que l’apport de bonheur par l’argent a des limites; une étude menée au Etats Unis par  le psychologue Daniel Kahneman a démontré qu’à partir d’un revenu annuel de 75.000$ (soit environ 6.000€ mensuel) tout montant additionnel n’augmentait pas le le bonheur d’une personne. Cela est expliqué par le fait qu’à partir d’un certain revenu, une grande quantité du stress lié à l’argent disparaît, ces sources de stress pouvant être le payement du loyer, les frais médicaux (les Etats Unis ne disposant pas de sécurité social), les frais d’éducation…

 

  • Dans certains cas, l’argent peut par contre être une source de malheur, plus d’argent peut aussi signifier plus de responsabilités.
  • De plus, et  presque exclusivement en France, avoir une grande quantité d’argent peut engendrer un sentiment de culpabilité chez certaines personnes en raison d’une logique égalitarisme inculquée en France contrairement à d’autres pays comme les Etats Unis où l’argent est vu presque uniquement comme un symbole de réussite sociale mais aussi personnelle.

L’argent fait-il le bonheur des autres ?

 

  • Nous venons donc de voir les liens entre la possession d’argent et le sentiment de bonheur, il y a cependant une facette de cette liaison qui reste généralement peu exploitée, la façon dont cet argent est utilisé.

 

  • Lorsqu’il s’agit de dépenser de l’argent, on peut ranger ces dépenses dans 3 catégories :
  1.  Les dépenses dans les expériences : un voyage de plusieurs semaine, un stage de pilotage d’avion, une sortie en plongé sous marine etc…
  2.  L’achat de biens matériels : une nouvelle voiture, un nouveau téléphone, une   nouvelle maison etc…
  3.  Les dons philanthropiques : parrainer un enfant dans un pays défavorisé, donner de l’argent à une organisation de lutte contre le cancer, financer la construction d’hôpitaux dans des pays en guerre etc…
  • Toutes ces dépenses apportent du bonheur à celui qui les fait mais comme vous l’avez peut être deviné, ces différentes catégories de dépenses ne procurent pas la même quantité de bonheur.

 

  • Acheter une nouvelle voiture va certes vous apporter une grande quantité de bonheur sur le coup, mais cela va s’estomper assez rapidement. Alors que si vous décider d’utiliser cet argent pour vous offrir un long séjour en Asie, même si vous profiterez de la voiture plus longtemps que du voyage, ce voyage va rester dans votre mémoire pour toute votre en vie en raison des expériences que vous y aurez vécues.
  • Quand aux dons philanthropiques, ils apportent encore plus de bonheur en raison du sentiments d’avoir fait quelque chose d’utile, d’avoir aidé quelqu’un dans le besoin.
  • Il faut d’ailleurs noter que de nombreux tests ont montré que le cerveau réagissait beaucoup plus positivement au fait de donner plutôt que de recevoir. Par ailleurs, le besoin de venir en aide aux autres est considéré comme un besoin fondamentale comme le besoin de reconnaissance et le besoin de sécurité physique et affectif.
  • L’autre avantage avec les dons philanthropique, c’est que contrairement aux autres dépenses, ils sont accessibles à tous quelque soit le revenu ou la condition sociale, il a été prouvé que lors d’un don, la satisfaction qui en résulte était la même quelque soit le montant ou la nature du don.

 

  • En conclusion, la question n’est pas vraiment de savoir si l’argent fait le bonheur mais plutôt de savoir comment utiliser cet argent pour qu’il nous rende heureux. Si vous décidez de garder votre gain de la loterie précieusement  sur votre compte en banque, vous serez sûrement rassuré de ne plus avoir à vous soucier de votre loyer ou de l’éducation de vos enfants, vous pourrez même vous offrir le luxe d’une nouvelle maison. Cependant toutes ces chose n’égaleront jamais la satisfaction d’avoir aidé quelqu’un dans le besoin et en plus vous pourrez partager votre bonheur avec la personne que vous  avez aidé.

 

  • C’est accessible à tous, n’importe quel don suffit, et il s’agit de la source de bonheur la plus importante, alors pourquoi cela n’est il pas plus courant ? Peut être ne sommes nous plus assez à l’écoute de nos besoins fondamentaux et répondons nous trop aux besoins artificiels créés par notre société de consommation.

 

 

 

  • Réalisé par BERCHOUD Louis et BLANCHETETE Thomas

Bibliographie :

  • FOURNIER, Clément. Le bonheur pour un jeune en 2016, c’est quoi ? e-RSE, 19 Décembre 2016 [consulté le 29 Janvier 2017]

http://e-rse.net/bonheur-jeune-2016-generation-cobaye-23395/#gs.EtRdyTQ

 

  • JEANNEAU, Laurent. L’argent fait-il le bonheur ? Alternatives économiques, Août 2011, N°304, P.30-31

 

  • LAMBELET, Jean-Christian. Pauvreté, Richesse et Bonheur. Géopolitique, juillet 2008, N°102

 

  • MAURIN, Louis. L’argent ne fait pas le bonheur (dossier : les régulations). Alternatives économiques, Janvier 2005, Hors-série N°063, P.40-41

 

  • MEESCHAERT, Cédric. Oui, l’argent fait le bonheur. LesEchos.fr, 20 Juin 2016 [consulté le 26 Novembre 2016]

http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-158111-largent-fait-le-bonheur-2007941.php

 

  • MOATTI, Gérard. L’argent ne fait pas le malheur. LesEchos.fr, 15 avril 2016 [consulté le 3 décembre 2016]

http://www.lesechos.fr/15/04/2016/LesEchos/22172-042-ECH_l-argent-ne-fait-pas-le-malheur.htm

 

  • PÉRINEL, Quentin. L’argent fait largement le bonheur, démontre l’Insee. LeFigaro.fr, 08 janvier 2013, [consulté le 3 décembre 2016]

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/01/08/20002-20130108ARTFIG00479-l-argent-fait-largement-le-bonheur-demontre-l-insee.php

 

  • SEUX, Dominique. L’argent fait-il le bonheur ? La théorie du Prix Nobel. France Inter, 13 octobre 2015, [consulté le 28 octobre 2016]

https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-eco/l-edito-eco-13-octobre-2015

 

  • THENIERE, Patrick. MOREL, Rémy. L’argent fait-il le bonheur ? Les Affaires, 21 Novembre 2014, [consulté le 09 février 2017]

http://www.lesaffaires.com/blogues/les-investigateurs-financiers/l-argent-fait-il-le-bonheur/574284

 

  • RENAULT, Thomas. L’argent fait-il le bonheur ? Le paradoxe d’Easterlin. Captain Economics,13 Octobre 2015, [consulté le 29 Janvier 2017]

http://www.captaineconomics.fr/-l-argent-fait-il-le-bonheur-le-paradoxe-d-easterlin