Dans un monde où les catastrophes se produisent de plus en plus, les populations doivent faire preuve de créativité. Elles mettent alors en place une résilience afin de mieux prévenir les prochains sinistres. Cela passe par différents aspects tels que politique, culturel et économique.
Une pensée politique face aux catastrophes
D’après Béatrice Quenault, les politiques ont un discours d’impuissance assumé face aux catastrophes ce à quoi ils s’adaptent en préventif face aux catastrophes mais aussi en faisant des sacrifices pour arriver à des finalités comme construire sa maison près d’une rivière implique le sacrifice des inondations, qui est selon eux une définition de résilience qui est une catastrophe acceptable souvent tabou et à une idéologie qui veut normaliser les catastrophes afin de les définir acceptables. Dont je cite ses propos : “L’hypothèse implicite que la résilience serait une propriété statique des systèmes et qu’une fois définie la forme de la vallée resterait inchangée au cours du temps. Or, les travaux récents indiquent que dans le cas des systèmes complexes les domaines de stabilité sont dynamiques et variables).”
En France la capacité d’apprentissage liée à ces catastrophes n’est pas assez exploitée et doit être renforcée.
Dans les systèmes urbains il y a un enchevêtrement de système complexe qui crée une fragilité et crée un effet de chaîne dans les catastrophes. La résilience lie un choc local à un choc qui peut être planétaire. Une temporalité de crise va se créer :
– A court terme, il y a la gestion de crise et donc d’y faire face.
– A moyen terme qui est le retour à la normale avec le temps de sortie de crise.
-A long terme avec l’adaptation en apprenant de la crise et en repensant le système urbain.
Un schéma politique va alors se créer dans le système : le choc, l’apprentissage et l’adaptation, et un choc moins puissant et dévastateur.
Ces dernières années on recense l’augmentation de crises. La résilience devient un objectif durable et une valeur universelle, elle devient ainsi une nouvelle condition pour obtenir de l’aide mais aussi des fonds à la suite des catastrophes.
Ce n’est plus l’état qui “gouverne les catastrophes » mais ce sont les catastrophes qui gouvernent l’état.
C’est pourquoi l’État cherche à responsabiliser la société à la résilience en inculquant une culture du risque en informant et éduquant les populations tout en faisant confiance aux autorités et communautés locales pour gérer les situations d’urgence.
D’après Ludovic Faytre, travaillant depuis 25 ans dans le domaine de l’aménagement du territoire et de l’intégration des enjeux environnementaux, une résilience unique n’existe pas face à de différentes catastrophes naturelles à cause de la complexité du système métropolitain ainsi que la diversité des acteurs ou encore la réaction des populations.
La résilience ne se fait pas seulement au niveau politique mais aussi au niveau culturel.
La résilience aux catastrophes dans la culture d’une personne ou d’une société
D’après Aline Richard, les catastrophes évoluent selon le niveau de développement d’un pays, c’est pourquoi une société contemporaine serait davantage productrice de risque. Les progrès technologiques dans certains cas peuvent être facteurs de fragilisation.
Les éléments culturels sont un puissant moteur de la résilience. Une catastrophe peut avoir une répercussion sur d’autres systèmes comme la santé ou encore la production. Les aléas naturels jouent un rôle important dans les catastrophes.
Les pays industrialisés sont plus vulnérables aux risques naturels, nous sommes donc entrés dans l’ère du risque global.
Par exemple, les catastrophes en chaîne du japon en mars 2011 ont eu un impact sur le territoire mais aussi un impact sur la santé et la production avec des terres salinisées par le tsunami.
D’après Danielle Maltais, Mathieu Roy et Vanessa Bolduc (Et d’après les travaux de Marie Anaut), les êtres humains réagissent différemment face à l’adversité. Certaines personnes, à la suite d’une exposition à un sinistre, développeront des problèmes de santé ou de fonctionnement social. D’autres personnes, exposées aux mêmes événements, s’en sortiront indemnes sans que leur santé physique ou psychologique, leur moral ou leur qualité de vie ne soient affectés. La majorité des personnes exposées à un sinistre s’en sortent sans développer de troubles psychiatriques ou de problèmes de fonctionnement social malgré le fait qu’elles doivent apprendre à gérer diverses manifestations de détresse émotionnelle à court ou à moyen terme.
On le voit avec les rassemblements de population après les catastrophes (Fukushima par ex), les commémorations, les monuments etc… La solidarité semble faciliter la résilience.
La créativité peut se manifester à travers l’art, et peut provoquer dans le public une réflexion sur les risques de catastrophes et la résilience que la science, les données et les chiffres ne pourraient inspirer. comme le Laboratoire d’innovation de la Facilité Mondiale pour la Prévention des Risques de Catastrophes et le Relèvement (GFDRR), qui est en liaison avec le Centre climatique de la Croix-Rouge/Croissant-Rouge, ont exploité les possibilités de l’art pour communiquer sur les risques et le GFDRR et le Programme artistique du Groupe de la Banque mondiale lancent aussi un appel à projets mondial en vue d’une prochaine exposition intitulée L’Art de la résilience avec cette citations : “Nous connaissons donc de nombreux exemples de créations innovantes qui incitent le public à s’arrêter, à réfléchir et à s’engager en faveur du climat et de la lutte contre les risques de catastrophe. “L’Art de la résilience cherche à réunir ceux qui savent, ceux qui agissent et ceux qui créent pour imaginer de nouvelles façons de réfléchir aux catastrophes.”
D’après André Dauphiné professeur de Géographie ainsi que Damienne Provitolo Chargée de recherche, depuis plusieurs siècles les ingénieurs mettent au point une stratégie qui visent à améliorer la résistance des sociétés face à un aléa, en calculant les magnitudes de plus en plus précises de cet aléa, puis persuadent les responsables d’édifier un équipement de défense pour équiper la société. Cette stratégie a permis de faire construire des digues le long des fleuves, des barrages en amont et des mesures antisismiques qui entrent dans l’évolution de la culture en fonction de leur situation géographique.
La résilience culturelle passe par des projets qui ont des prix.
Les catastrophes ont un prix avant et après leur passage
Selon Anthony Laurent, la stratégie de résilience de Paris face à la Seine, en acceptant sa vulnérabilité, 7,2% de la population régionale est exposé directement par le risque.
En 2016, les dégâts ont coûté 1 milliard d’euros.
Une stratégie a donc été mise en place avec 10 % d’investissement pour améliorer la résilience. Il y aussi des stratégies locales qui se sont mises en place, des aménagements en zones inondables mais aussi des exercices de simulations grandeur nature.
La stratégie principale de Paris est d’associer tous les acteurs de la ville dans la résilience.
D’après l’article de “The times of Israël”, la créativité permet la résilience à la suite des catastrophes naturelles. Des reconstructions d’habitations sont conçues pour les individus dans le besoin après une catastrophe naturelle.
Par exemple, l’entreprise israélienne Keter Plastic est connue pour ses abris de jardin do it yourself et ses boîtes de stockage en plastique. Elle utilise des panneaux très légers pour fabriquer des murs en plastique. Ils sont ensuite envoyés sur le terrain et enduits de boue locale ou d’autres matériels pour créer des logements temporaires confortables.
On peut en conclure que les catastrophes engendrent de la créativité pour se relever. Cela crée une résilience qui passe par le domaine politique afin de mettre en place des critères et des lois pour lutter. Le domaine socio-culturel aide aux populations à travers l’art, la santé et la géographie à faire preuve de résilience. Mais cette résilience à un coût qui se classe dans le domaine économique pour la rendre réalisable.
Osganian Coralie et Coulerot Florentin
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- QUENAULT Béatrice.La résurgence/convergence du triptyque « catastrophe-résilience-adaptation » pour (re)penser la « fabrique urbaine » face aux risques climatiques[en ligne],12/2014. [consulté le 15/01/2021]. Disponible sur 🙁 partie: 2.1. La résilience urbaine, un concept opérationnel pour une mise en dialogue du « fait » urbain avec la gestion des risques climatiques ?/2.2. Les dynamiques de réponse résiliente des systèmes urbains aux risques climatiques : toutes les formes de résilience se valent-elles au regard de l’objectif de soutenabilité urbaine ? )
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