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La Terre se restreint, conquérir Mars, une alternative ?

Mars, photo de la NASA

Mars, photo de la NASA

La planète va mal…

L’Homme, et ses avancées techniques, scientifiques et médicales, font que la Terre s’épuise, et ce de plusieurs façons:

Le nombre d’humains étant en constante augmentation, notre planète aurait donc tendance à nous paraître de plus en plus petite.

Les nouvelles technologies demandent des matériaux rares, que notre planète contient mais ne peut produire; nous somme en train de l’épuiser.

La majorité de nos matériaux synthétiques, carburants et moyens de production d’énergie proviennent du pétrole, or nous consommons cette ressource plus vite que le planète en produit, nous asséchons donc cette ressource.

Nous rendons notre planète malade en la polluant, et nous avec: la pollution de l’eau, de l’air et du sol nous affecte directement, ainsi que la faune et la flore: nos moyens de locomotion rejettent énormément de gaz à effet de serre, et détruisent la couche d’ozone, nos déchets polluent l’eau, ce qui détruit des espèces et des écosystèmes entiers, et nos rejets médicamenteux nuisent eux aussi à notre environnement (la pilule contraceptive provoque la stérilité d’espèces aquatiques). Les déchets nucléaires sont également un problème dans le sens où nous ne savons pas (encore) comment les traiter, et que nous les stockons comme nous le pouvons, parfois au détriment de l’environnement.

 

La majorité de nos erreurs passées sont quasi ineffaçables (essais nucléaires, réchauffement planétaire, sols pollués …) et notre planète devient de plus en plus pauvre en ressources, nous avons donc un choix à faire: rester et s’adapter/stagner ou partir et recommencer à zéro avec plus de prudence.

Nous verrons, pour commencer, ce qui nous est indispensable pour une telle conquête, nous aborderons également les différents projets mis en place actuellement pour préparer les prochains astronautes à un éventuel voyage, et nous finiront par la notion de terraformation de la planète rouge, qui marquerait le début du peuplement de Mars.

À la conquête d’un nouveau monde

Astronaute, photo de la NASA

Les planètes habitables

Il existe dans notre galaxie plusieurs planètes ayant les ressources nécessaires afin d’y rendre la vie possible, seulement ces planètes se trouvent hors de notre portée car elles sont située sur d’autre systèmes, à plusieurs années lumières de la Terre, nous ne pouvons donc y accéder.

Pour qu’une planète soit habitable par l’Homme, elle doit posséder plusieurs caractéristiques :

– Présence d’eau sous ses trois états (l’eau liquide est nécessaire pour la Vie, l’eau sous forme de vapeur est necessaire pour former une atmosphère)

– Une pression ni trop faible, ni trop forte (sous peine d’être « broyé » ou « dépressurisé »)

– Un sol (les planètes gazeuses ne conviennent donc pas)

– Une certaine distance de leur étoile (afin de reçevoir de l’énergie sous forme de lumière, mais pas trop: il ne faut ni brûler, ni geler, et permettre la photosynthèse ainsi qu’un effet de serre bénéfique et protecteur)

– Une atmosphère (arrêtant les radiations émises de l’étoile)

Si une planète ne contient pas ces caractéristiques, la vie ne peut s’y développer.

 

L’atmosphère de Mars est extrêment riche en eau (Document 1) et la planète a un sol solide et est dans un périmètre raisonnable du soleil: les contraintes restantes pour la viabilité sont la pression et l’atmosphère, toute deux liées.

L’avènement des équipements spatiaux

Voici une copie de Rover, sonde d’exploration et d’analyse.

L’Homme, comme toute forme de vie, ne peut pas vivre dans l’espace. Il lui est donc indispensable de se préparer, et de trouver, ou plutôt de concevoir, des équipements qui lui permettront de rester en vie une fois en dehors de l’atmosphère terrestre, et, peut-être, dans des atmosphères hostiles.
Seulement, pour concevoir de tels équipements, il faut savoir où nous allons « mettre les pieds »; c’est pour celà que nous envoyons, depuis bon nombre d’années, des sondes et drones, en « éclaireurs », dans l’espace et sur d’autres planètes, afin d’en savoir plus sur les potentiels dangers qui pourraient mettre en péril une éventuelle mission habitée.

C’est ainsi que nous voyons la naissance de nombreux robots dignes d’oeuvre de science fiction, qui sont capables de prélever et d’analyser l’atmosphère ou le sol d’une planète, qui sont à la recherche de vie extraterrestre, ou encore des « mini-droïdes » de l’ordre du nanomètre, lâchés en essaim de très grand nombre capables selon leur disposition entre eux, de former des engins ou des instruments (antenne) servant par exemple de relais entre les astronautes et la Terre (ce projet est en cours de réalisation, les prototypes font actuellement plusieurs dizaines de centimètres)(Document 2).

De plus, les données recueillies par ces éclaireurs permettront de mettre au point des combinaisons répondant exactement aux attentes voulues, rendant presque négligeables les risques d’une sortie hors de notre atmosphère.

 

Tout ces équipements serviraient à une première mission sur Mars, dans le but d’y faire des analyses complémentaires de celles des sondes. Seulement, conquérir Mars pour améliorer la vie sur Terre, ou encore pour s’y installer, nécessiterait des moyens énormément plus grands, car l’atmosphère étant insuffisante et non respirable, il faudrait se promener avec une combinaison, et avoir des logements et véhicules préssurisés et ayant des reserves d’oxygène…

Une autre solution, qui relève plus de la science fiction que du réalisable, serait la terraformation.

Prêt pour un tel voyage !

Départ d’une navette spatiale, par Wikipédia et Jurvetson

Les astronautes s’entrainent déjà pour ce voyage ! Des essais effectués en isolement pendant six mois par des volontaires on été effectués, ce dans le but d’analyser le comportement et les capacités d’adaptations des futurs voyageurs à un voyage sur Mars.

Des candidatures ont également été lancées pour l’obtention de places dans le même objectif: l’ensemble de ce projet serait suivi par une télé-réalité, ce qui permetterait d’aider au financement du projet final, à savoir le vrai départ pour Mars; le projet Mars One (Document 3 et Document 4).

Cet aspect médiatique et d’actualité risquerait pourtant de ressembler, à la longue, aux télé-réalités que nous connaissons aujourd’hui, ce qui nuirait à ce projet, qui à la base, était tout à fait vraisemblable.

 

Les industrie sont également en marche: comme dit plus haut, des combinaisons sont en cours de réalisation.

Plusieurs prototypes sont aujourd’hui en projet; des combinaisons disposant d’une aide mécanique pour les mouvements (à cause des résistances de la combinaison). La notion d’agilité est également mise en avant: les combinaison actuelles ne permettent pas certains mouvements, ou les rendent extrêmement difficiles.

Point de vue sécurité, il faut également que les combinaisons soient réparables facilement et n’importe où, sans quoi la durée de vie des astronautes serait considérablement réduite en cas de déchirure. C’est ainsi que nous commençons à voir apparaitre des matériaux et des alliages à mémoire de forme, qui confèrent agilité et résistance. Les casques contiendraient de véritables ordinateurs de bords permettant l’analyse comme la communication, avec un système d’affichage sur la visière, semblable au système d’affichage des pilote d’avions de chasse (Document 5).

 

Du cotés des moyens pouvants permettre aux Hommes de survivre à de telles aventures, on peut trouver les moyens de fabrications d’énergie électrique, essentiellement solaire, mais également sur les moyens de productions de vivres; les Chinois ont mis au point un moyen de pratiquer de l’agriculture hors de notre atmosphère (Document 6), ce qui signifie que les équipes envoyées seront en totale autonomie.

Terraformer Mars ?

Mars terraformée, vue et réalisée par l’internaute Gothicpagan

La terraformation

La terraformation est issue de la science fiction, mais est toute fois un sénario possible, qui consiste à donner à une planète les mêmes caractéristiques que la Terre, et donc la rendre viable aux espèces terrestres. Un film de science fiction, « Planète rouge « , sorti le 29 Novembre 2000, et réaliser par Antony Hoffman, fait mention d’une terraformation par des plantes génétiquement modifiées qui changeraient l’atmosphère de Mars pour la rendre respirable et vivable.

Le sénario le plus réaliste serait de libérer la glace de Mars, de la faire fondre par divers moyens: une fois sous forme de gaz, un effet de serre se mettrait en place, et ferait fondre la glace restante, amplifiant le phénomène jusqu’à la formation d’une atmosphère durable.

Une fois l’atmosphère établie, des plantes pourront être envoyées pour changer la composition de l’atmosphère, et alors seulement les Hommes pourront peupler Mars.

Comment terraformer Mars ?

Afin de faire fondre les glace de Mars, plusieurs moyen ont été imaginés, comme par exemple placer des miroirs géants qui devront refléter la lumière du soleil, ou encore des explosions nucléaires (Document 7).

Un autre projet de terraformation à également été imaginé: installer sur Mars des « usines » contenant des plantes qui seront placées sous rayon UV, et qui échangeraient ainsi le CO2 de l’atmosphère par du dioxygène.

L’eau ne manquant pas sur Mars (son atmosphère en est saturée), il ne manque que de l’oxygène pour amorcer la vie sur la planète rouge.

Pour ce qui est des ressources non-vitales, tel que les minerais, des appareils robotiques, ou sattellites, pourraient voir le jour; ils iraient collecter les minerais, l’eau de les gazs présent sur les comètes, et les ramèneraient à la base (Document 8).

 

La recette de la conquête de Mars

Pièces de monnaie, par « J »

Conquérir Mars aurait des avantages énormes pour l’humanité; en plus de relancer l’économie par la confection des équipements spatiaux et par le travail que fournirait ce projet, la découverte de nouvelles ressources, et sans oublier le travail que fournirait le peuplement de Mars serait en tout point positif pour toutes les nations participantes.

De plus, notre planète commençant à se faire petite par rapport à la démographie sans cesse croissante, le « gain de place » que fournirait la conquête de Mars ne serait pas de refus !

Un tel projet serait également bénéfique pour la coalition des pays participants à cet ouvrage; économiquement comme socialement, ces pays renforceraient leurs liens, et deviendraient de plus en plus solidaires.

Nous avons les moyens techniques, technologiques et matériels de ce projet, seul l’aspect financier est incertain , ces moyens sont d’ailleurs mis en avant dans le projet Mars Direct (Document 9 et Document 10)…

Aussi, pourrions-nous voir un jour une entraide des pays pour le bien de toute la planète ?

Hézard Nicolas,

BTS Gemeau

 Les documents:

Document 1: CNES, de l’Espace pour la Terre (en ligne), L’atmosphère de Mars saturée de vapeur d’eau ! ( http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/9579-st-l-atmosphere-de-mars-sursaturee-de-vapeur-d-eau.php , 30 septembre 2011)
 
Document 2: Courrier International n° 1150, L’avènement des mini-vaisseaux (p 50-51), Maggie McKee, 15 novembre 2012
 
Document 3: Le Monde.fr (en ligne), SIDÉRAL – Aller-simple pour Mars : la sélection des Terriens intéressés commence dans trois mois ( http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/12/05/sideral-aller-simple-pour-mars-la-selection-des-terriens-interesses-commence-dans-trois-mois/ , 5 décembre 2012 )
 
Document 4: Futura Sciences (en ligne)Mars One, le projet d’un aller simple pour la Planète rouge ( http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/mars-one-le-projet-dun-aller-simple-pour-la-planete-rouge_39172/ , Jean-Luc Goudet, 6 juin 2012)
 
Document 5: Courrier International n°1150 – Un Nouveau Monde, La nouvelle conquête spatiale (p 48), Erik Sofge, 15 novembre 2012
 
Document 6: Le Monde.fr (en ligne), Soupe Cosmique, les Chinois sont prêts à planter un potager sur Mars ( http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/12/04/soupe-cosmique-les-chinois-sont-prets-a-planter-un-potager-sur-mars/), 4 décembre 2012
 
Document 7: Science In School La vie sur Mars: terraformer la Planète Rouge
( http://www.scienceinschool.org/2008/issue8/terraforming/french )3 Aout 2010
 
Document 8: Courrier International n°1150, Besoin de minerais ? Creusez un astéroïde ! (p 52), Michael Belfiore, 15 novembre 2012
 
Document 9: Le Point.fr (en ligne )Le scénario fou de la colonisation de Mars (http://www.lepoint.fr/science/le-scenario-fou-de-la-colonisation-de-mars-02-08-2012-1493376_25.php ), Frédéric Lewino, 2 Aout 2012
 
Document 10: Le Point.fr (en ligne), La conquête de Mars (peut-être) pour après-demain, ( http://www.lepoint.fr/actu-science/la-conquete-de-mars-peut-etre-pour-apres-demain-03-06-2010-462594_59.php  ), Frédéric Lewino, 3 juin 2010
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Tourisme médical : une réalité ?

      Les premiers déplacements pour se soigner existent depuis les temps anciens. A titre d’exemple, le mer Morte est reconnue depuis l’Antiquité comme un lieu de traitement de certaines maladies de la peau (psoriasis), du fait de la forte filtration des rayons ultraviolets provoquée par l’intense évaporation de l’eau de mer. De même, dans la Grèce antique, des pèlerins convergeaient de toute la Méditerranée pour se faire soigner au monastère du « dieu médecin » Asclépios, à Epidaure. Mais, c’est plus particulièrement  à partir du XVIIIe – XIXe siècle, que cette mobilité de santé prend de l’ampleur avec le développement du thermalisme et l’avènement d’un tourisme de bien-être. Parallèlement, les bienfaits climatiques de certains lieux (ensoleillement, air pur) ont été utilisés pour traiter des maladies respiratoires ou la tuberculose (sanatorium).

Ce n’est que depuis les années 1980 que ce que l’on nomme « tourisme médical » s’oriente vers des soins sophistiqués et techniques. Et s’il s’intéressait dans un premier temps essentiellement  à la chirurgie esthétique, il concerne à présent tout type de maladie. Dans notre travail, nous nous sommes demandés si le tourisme médical était aujourd’hui une pratique avérée ?

L. et W. Menvielle « le tourisme médical, une nouvelle façon de se soigner », ainsi que N. Anido Freire «  l’essor du tourisme médical : joindre l’utile à l’agréable » et C. Le Borgne « le tourisme médical : une nouvelle façon de se soigner », constatent le développement du tourisme médical et ses causes. D. Pierrat « tourisme médical », R. Rivais « le tourisme dentaire séduit les familles modestes » et N. Tatu « la roulette hongroise », démontrent, dans des articles plus populaires, la vulgarisation du tourisme de santé.
On ne peut plus nier aujourd’hui l’existence du tourisme médical et on comprend les facteurs qui permettent son essor. Les états ont eux aussi pris conscience de ce phénomène mondial et sont très attentifs aux retombées socio-économiques.


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« Conjuguer voyage et panacée » de Deleaud C. est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 non transposé.

Le tourisme médical : un concept en pleine évolution 

      Le tourisme médical se définit comme le déplacement, dans un pays autre que celui de sa résidence habituelle, pour s’y faire soigner. Le touriste dont le voyage est motivé par des soins médicaux est défini comme un touriste médical ou patient international.

Le tourisme médical revêt deux formes. Soit le patient organise lui-même son voyage et s’adresse directement aux prestataires de services médicaux locaux, soit il contacte une agence de tourisme médical qui gère l’ensemble des prestations liées aux soins médicaux, combinés à des services touristiques. Ce type de société s’est développé dans le monde. Chaque pays en possède plusieurs, l’Amérique du Nord est dans ce domaine pionnière et leader ; « Ypsée » est la première créée en France en 2007.

Il n’existe pas de données précises ni sur le nombre de personnes qui voyagent à l’étranger afin de recevoir des soins, ni sur la progression du tourisme médical car cette pratique découle du droit privé. Seules des estimations sont suggérées. Dans son article, C. Le Borgne rapporte que selon le « Baromètre Cercle Santé-Europ Assistance (…) [qui étudie les préoccupations en matière de santé] de cinq pays européens (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suède), 65% des européens se déclarent prêts à se faire soigner à l’étranger pour bénéficier de soins non disponibles dans leur pays d’origine, 61 % sont favorables à l’accueil à titre payant de patients étrangers dans leur pays et 73 % estiment que les soins prodigués par des médecins ayant obtenu leur diplôme en dehors de la Communauté européenne sont identiques à ceux d’un  médecin diplômé hors d’Europe ». Cette étude montre également que les jeunes sont plus favorables à ce nouveau mode de soins, ce qui peut laisser présager une augmentation du phénomène (5). En 2006, De Greef et Thomaes (1) ont estimé à 19 millions par an,  le nombre  de patients se rendant à l’étranger pour des soins médicaux. Ils ont comparé ce chiffre avec les 908 millions de touristes annuels dans le monde, ce qui représente 2 % du nombre total des touristes avec peut-être 5 à 10 % des dépenses effectuées.

Si la Hongrie est reconnue pour sa compétence en soins dentaires, la Tunisie et le Brésil se sont spécialisés en soins esthétiques. On vient du monde entier pour se faire opérer des yeux à Moscou ou à Cuba, mais c’est surtout en Asie où se développe une offre de destinations et de spécialités hors du commun avec l’Inde qui possède des pôles hospitaliers ultramodernes spécialisés dans la cardiologie de pointe, tandis que les Philippines sont reconnues comme le centre d’excellence de la transplantation rénale, et la Thaïlande parmi toutes ses offres, excelle dans la pratique de la fécondation in vitro (voici une carte du monde qui nous indique les différents pays avec leurs spécialités médicales).

Mais pourquoi choisir de quitter son pays pour se faire soigner ?

(5) Le Borgne, Catherine. Le tourisme médical : une nouvelle de façon de se soigner. Les tribunes de la santé, février 2007, n° 15, p. 47-53.

(1) Anido Freire, Naïade. L’essor du tourisme médical : joindre l’utile à l’agréable ? Cahier de la recherche de l’ISC Paris, premier trimestre 2010, n° 26, p. 10-62. Etude de  De Greef S. et Thomaes R., 2006, Audace et Soins, Internationalisation du secteur médical belge (21/09/2006), FEB (Fédération des Entreprises Belges), 68 p., Belgique

Pourquoi se faire soigner à l’étranger ?

      « L’argent est le nerf de la guerre », et le tourisme médical n’échappe pas à la règle. Le faible coût des soins pratiqués dans les pays émergents et en développement, est le facteur le plus attractif. Ceci est particulièrement vrai dans les pays où peu de personnes bénéficient de l’assurance maladie (Etats Unis) ou bien si celle-ci diminue ses bases de remboursement à cause de l’augmentation de son déficit (sécurité sociale française). Alors, lorsque la possibilité de bénéficier de tarifs au moins trois fois inférieurs avec une prise en charge et une qualité de soins identiques, et pourquoi pas dans un lieu idyllique, le patient-touriste hésite peu (un lifting du visage pratiqué en Europe pour un montant de 12 500 $, coûtera 4 500 $ au Brésil (6), pendant que des soins dentaires de qualité réalisé en Hongrie sont deux à trois fois moins chers qu’en France (9)).

Un autre facteur de départ est relatif aux listes d’attente, parfois longues pour l’obtention de certains soins. Ce phénomène se retrouve particulièrement pour les patients britanniques et canadiens ; en Angleterre, le système de soins fournit des soins presque gratuits mais le manque de structures et de personnels font que les délais d’attente pour une intervention sont très longs ; on peut estimer à 1,2 millions de britanniques qui attendaient une intervention en 2003 (5).

L’essor du tourisme de santé est également la conséquence de l’amélioration et du développement des moyens de transport rapides à bas coût, le monde n’est plus inaccessible ! De même, la multiplication des moyens de communication et d’information (internet, téléphonie, visioconférence) donne à chacun  l’opportunité de se documenter et de comparer  les offres de soins sur la planète.

Par ailleurs, le « touriste médical » ne craint pas de s’expatrier pour se faire soigner. En effet, la qualité et les compétences des personnels médicaux dans les pays pourvoyeurs de ce type de tourisme est tout à fait comparable à ceux des pays développés. Souvent même, ils y ont effectué leurs études médicales. Les établissements de santé quant à eux, possèdent les équipements médicaux de pointe, rapidement et largement amortis par le nombre d’interventions effectuées. De plus, certains appareillages médicaux ou médicaments ont vu leur production délocalisée dans ces mêmes pays.

Pour d’autres, le tourisme médical est une façon d’échapper aux lois de leur pays. Depuis longtemps, c’est le cas de l’avortement, quand les femmes quittent leur pays soit parce qu’il est illégal ou bien parce qu’elles ont dépassé le délai légal. Il en est de même pour les interventions ayant une connotation sexuelle : procréation médicalement assistée (don d’ovule, don d’embryon, diagnostic préimplantatoire, fécondation in vitro…), mère porteuse où certains pays ont une législation plus libérale. Enfin, on peut citer le cas particulier de l’euthanasie autorisée dans très peu de pays (Suisse) et dans lesquels des patients étrangers en fin de vie décident de se rendre.

Aussi, l’explosion du tourisme médical a modifié la perception de ce phénomène par les pays.

(6)    Etude de Bovier (2008) – Menvielle, Loïck ; Menvielle, William. Le tourisme médical, une nouvelle façon de voyager. Téoros, 2010, vol. 29, n° 1, p. 109-119.

(9) Tatu, Natacha. La roulette hongroise. Le Nouvel Observateur, 6-12 août 2009, n° 2 335, p. 44-46.

(5) Le Borgne, Catherine. Le tourisme médical : une nouvelle de façon de se soigner. Les tribunes de la santé, février 2007, n° 15, p. 47-53.

Impact du tourisme médical pour les pays

      Si le tourisme médical s’est développé aussi rapidement ces dernières années, c’est peut-être qu’il existe une inadéquation entre l’offre et la demande de soins de santé dans les pays riches. Dans les pays anglo-saxons, les pouvoirs publics l’encouragent même, plutôt que d’investir dans leur propre système de santé. En effet, les remboursements de ces soins moins onéreux sont très favorablement accueillis par les systèmes de prise en charge. Par ailleurs, la population vieillissante s’accroît, et de fait, les besoins de santé sont de plus en plus importants. La baisse des remboursements et la fermeture d’établissements de soins, pour réduire les déficits, favorisent ce déplacement à but thérapeutique, pour une population malgré tout souvent favorisée. Parfois, cette nouvelle patientèle étrangère dans les pays émergents permet de faire bénéficier à la population locale des progrès et techniques médicales actuels ainsi que d’un savoir-faire de qualité. Bien sûr, on s’aperçoit aussi que les médecins et les personnels soignants locaux désertent le service public pour s’installer dans le secteur privé bien plus lucratif. Ainsi, le tourisme de santé peut aussi contribuer à maintenir ou aggraver des inégalités sociales, à l’échelle locale et internationale.

Par ailleurs, pour les pays qui l’accueillent, le tourisme médical est en passe de devenir un secteur économique majeur et ils ont bien compris l’intérêt qu’ils ont à le soutenir. En effet, le tourisme médical permet le développement du secteur de la santé et des services d’accueil des patients et de leurs accompagnants (hôtellerie, transport, alimentation). Il est en outre, une source d’emplois non négligeable et un apport de devises étrangères loin d’être dérisoire. De même, pour les pays « exportateurs » de patients-touristes, l’intérêt économique est également positif, avec l’apparition de sociétés intermédiaires créant ainsi un nouveau secteur d’activité, mais aussi avec la diminution des dépenses de santé. A long terme, cette façon de consommer du soin pourra peut-être faire diminuer les tarifs locaux pour s’adapter à la concurrence.

Cependant, le tourisme médical possède également ses controverses. Parmi les plus médiatiques, la greffe d’organes reste une interrogation majeure quant à sa contribution à un trafic indigne et scandaleux. Mais également, la disparition de la relation médecin-patient, qui est la base de la confiance dans une démarche thérapeutique, questionne sur la mutation du secteur de la médecine, devenu un marché à part entière. Et dans une course à réaliser des bénéfices, le risque de favoriser des contrefaçons de médicaments et d’appareillages médicaux est réel. De plus, la plupart des interventions réalisées à l’étranger n’assurent pas de suivi médical, à moins de se rendre à nouveau sur place. Il est alors difficile, pour le patient de gérer des complications postopératoires (éloignement, nouvelle équipe médicale) et de faire reconnaître le préjudice. D’un point de vue éthique plus général, la création de complexes de santé privés pour étrangers, à côté de dispensaires vétustes pour la population locale reste un fait concret qui embarrasse.

      Pour conclure, le tourisme médical, pratique déjà bien implantée dans les pays anglo-saxons, continue de progresser. Il soulève pourtant un certain nombre de questions marketing comme la vente de « forfaits médicaux ». La mondialisation, par la diffusion rapide de l’information, la mobilité simplifiée grâce à des moyens de transport performants, une économie internationale, et l’exacerbation de la consommation ont transformé la santé en une « marchandise » disponible.

Bien sûr, l’augmentation de la population mondiale et son vieillissement encourage la demande croissante de soins à des coûts de plus en plus compétitifs, sans en dévaloriser la qualité.

Aux instances internationales de contrôler le phénomène du voyage à but thérapeutique pour qu’il ne devienne pas un facteur d’aggravation des inégalités d’accès au soin, mais plutôt un tremplin pour que chaque individu puisse bénéficier des structures de santé légitimement espérées.

Le tourisme médical semble en bonne santé…

DELEAUD Benoît

MOUTENET Fabien

Bibliographie :

– 1 : Anido Freire, Naïade. L’essor du tourisme médical : joindre l’utile à l’agréable ? Cahier de la recherche de l’ISC Paris, premier trimestre 2010, n° 26, p. 10-62.

– 2 : Barla, Jean-Christophe. Ypsée espère s’envoler grâce à la mobilité médicale. La Tribune, 8 juillet 2011, n° 4761, p. 12.

– 3 : Constanthin, Paul ; Evrard, Alexandre ; Gautier, Morgan et al. Tourisme Médical, Immersion en Communauté. Université de Genève, Mai-Juin 2011. Chap. 1-8, Introduction-Le tourisme médical en Suisse-Les acteurs-Cadre légal et Assurances-Conséquences du tourisme médical-Ethique-L’Avenir du Système de Santé : entre Décisions politiques et Considérations financières-Conclusion, p. 4-50.

– 4 : De Clayssac, AnoukGuide du Tourisme Médical et Dentaire. Delville santé. Piktos, Mars 2011. Chap. 1-2, Introduction-Généralités, p.14-31.

– 5 : Le Borgne, Catherine. Le tourisme médical : une nouvelle de façon de se soigner. Les tribunes de la santé, février 2007, n° 15, p. 47-53.

– 6 : Menvielle, Loïck ; Menvielle, William. Le tourisme médical, une nouvelle façon de voyager. Téoros, 2010, vol. 29, n° 1, p. 109-119.

– 7 : Pierrat, Dominique. Tourisme médical. Top Santé, janvier 2012, n° 256, p. 60-65.

– 8 : Rivais, Rafaële. Le tourisme dentaire séduit les familles modestes. Le Monde [en ligne], mercredi 19 Août 2009 [consulté le 8 décembre 2012]. Disponible sur : http://www.ypsee.com/fichiers_site/a102ypse/contenu_pages/le%20monde.pdf

– 9 : Tatu, Natacha. La roulette hongroise. Le Nouvel Observateur, 6-12 août 2009, n° 2 335, p. 44-46.

– 10 : Tremblay, MonicaTourisme médical : quel rôle pour l’état ? Laboratoire d’étude sur les politiques publiques et la mondialisation. ENAP, février 2012, 21 p.

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Les réfugiés climatiques : Un défi pour l’avenir.

 

Les réfugiés écologiques et climatiques.

Quels impacts ?

Le cas des pays insulaires et de Fukushima.

 

Depuis les années 1990, la question des réfugiés climatiques est de plus en plus étudiée du fait de la montée du niveau de l’océan à l’échelle planétaire. La montée des eaux sur les pays insulaires et sur les grandes villes côtières des pays développés inquiète les communautés locales et internationales du fait du nombre important de futurs réfugiés. Selon les estimations, «50 à 500 millions de personnes pourraient migrer d’ici à 2050» (Goodplanet.info) sous l’effet de catastrophes naturelles et technologiques. Le cas de Fukushima est un exemple absolu puisque ces deux types de désastre étaient combinés, provoquant un grand nombre de conséquences comme la destruction de la ville ainsi que l’inutilisation des terres radioactives. Les écoréfugiés augmentant, des moyens doivent être mis en œuvre pour les aider à l’insertion sociale et lutter le maximum possible contre la nature.

La question du sort des réfugiés climatiques, et des îles menacées de disparition est préoccupante, c’est pourquoi nous nous intéressons à la question suivante :

Le problème des réfugiés climatiques : un défi pour l’avenir ?

Les impacts de la mone des eaux dans les pays insulaires.

Les impacts des changements climatiques sur les pays insulaires sont aujourd’hui prouvés par les organismes internationaux comme le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Les rapports du GIEC ont identifiés les territoires insulaires comme particulièrement vulnérables aux aléas climatiques. Il prévoit des conséquences environnementales avec notamment l’élévation du niveau des océans, et la salinisation des terres. Les conditions de vie des populations insulaires vont très vite se dégrader. L’essentiel des territoires insulaires de très faible altitude sont des atolls coralliens, dont la géologie desquels la hausse du niveau des mers a un effet incertain. Plusieurs études ont ainsi mis en évidence l’existence d’effets de seuil. Les atolls pourraient « absorber » la hausse du niveau des mers jusqu’à un certain niveau, au-delà duquel ils seraient submergés (Dickinson). Enfin, les effets locaux de la hausse du niveau des mers restent également incertains en raison de l’influence de phénomènes locaux, comme les courants marins ou l’attraction gravitationnelle des masses glaciaires. A certains endroits, il est même possible que le niveau de la mer baisse.

Les premiers atolls noyés par le réchauffement s’appellent Tebua Tarawa et Abanuea, en république de Kiribati. Situés dans l’Océan pacifique, ils ont disparu sous les eaux en 1999 mais ils n’étaient pas habités. Tuvalu, avec son sommet à 4 mètres d’altitude, à connu les premiers déplacements de population. En effet, des témoignages d’habitants affirment l’apparition de marées géants recouvrant une partie des territoires de l’île pendant plusieurs jours et ceci à des fréquences de plus en plus rapprochée de l’ordre d’un an. Les Maldives, avec un point culminant à 3,5 mètres, pourrait prendre la suite. C’est presque 400 000 habitants qui devront aller vivre ailleurs.

Un autre effet, moins visible, de l’élévation du niveau des mers est la salinisation des sols. L’eau de mer s’infiltrant à l’intérieur des sols, elle contamine ceux-ci et rend souvent les cultures difficiles, voire impossibles. Cette dégradation des sols a des conséquences très importantes sur le mode de vie des populations : ne pouvant plus pratiquer de cultures vivrières traditionnelles, ils sont souvent obligés de modifier leur régime alimentaire traditionnel.

Mais ce n’est pas tout. La plupart des grandes villes du monde sont situées en bord de mer. C’est le cas de New York, Shanghai, Londres, … Ces villes abritent des millions de personnes et sont eux aussi particulièrement menacés. Même loin des côtes, des populations vont devoir quitter leur maison et  devenir des migrants de l’environnement, autrement dit des écoréfugiés. Au total, le changement climatique pourrait entraîner jusqu’à 250 millions de réfugiés d’ici à 2050.

 

Fukushima : Un désastre naturelle et nucléaire.

Le 11 mars 2011, le nord-est du Japon a été dévasté par un séisme de magnitude 9, doublée d’un tsunami. La catastrophe a fait des milliers de victimes, causé d’énorme dégâts et provoqué l’accident nucléaire de Fukushima. Des vagues de 15 métres de haut ont pénétrées jusqu’a  5 kilométres à l’intérieur des terres, emportant sur leurs passages bâtiments, routes, bateaux …  Le séisme et le tsunami ont causé la mort de 15 846 personnes. La catastrophe a complètement anéanti pas moins de 128.558 bâtiments, et 916.883 autres ont été partiellement détruits. Ces destructions et l’évacuation du périmètre autour de Fukushima ont jeté dans les rues 341.411 personnes à travers tout le pays. Suite à l’évacuation d’une zone de sécurité de 20 km autour de la centrale japonaise de Fukushima, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont dû tout abandonner pour rejoindre des centres d’hébergement. Plus encore que des réfugiés climatiques ou environnementaux. ils deviendraient des réfugiés atomiques, victimes d’une catastrophe technologique majeure.

Classée au même niveau que Tchernobyl, la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue le 11 mars 2011 a forcé plus de 100.000 habitants à quitter leurs logements. Certains ont trouvé refuge dans des foyers de la région, parfois aussi exposés à la radioactivité que leur village. D’autres ont préféré fuir plus loin. En exclusivité pour La Vie, le photographe Jérémie Souteyrat est parti à leur rencontre.

 

 

 

 

Malgré la fuite  de la population locale et les dangers imminents de la zone entourant Fukushima Daiichi, un marginal à décidé d’outrepasser les interdictions et de rester vivre dans sa région natale car il refuse de devenir réfugié.

 

                                                                                                     ©Antonio PAGNOTTA

 

Naoto Matsumura, 51 ans, est le dernier habitant de Tomioka, une commune proche de Fukushima, qui comptait 17 000 habitants avant la catastrophe. Cet agriculteur refuse d’être évacué malgré la radioactivité. Il vit sans eau et sans électricité. En effet, dans la zone évacuée, il n’y a plus de distribution d’eau. Naoto Matsumura récupère celle qui vient de la montagne. Il est donc le « dernier homme » à vivre dans la région ruinée par les désastres environnementaux et radioactifs.

Pendant plus de neuf mois, le journaliste Antonio Pagnotta est régulièrement entré dans la zone interdite autour de la centrale de Fukushima où il a rencontré cet homme.

 

Les moyens mis en oeuvre pour les limiter.

La question des ‘réfugiés climatiques’ pose une série de défis politiques particulièrement dans le contexte des petits Etats insulaires. La disparition annoncée du territoire de certaines nations suscite aussi des réflexions juridiques sur la protection des futurs réfugiés. Aujourd’hui, ces réfugiés ne sont pas reconnus en tant que tels par les textes internationaux, comme la convention de Genéve. Certains experts plaident pour la révision de la convention sur les réfugiés afin de donner un statut juridique aux éco-réfugiés. D’autres experts considèrent qu’il est nécessaire de crée une nouvelle convention qui serait spécifique pour les réfugiés écologiques.

Les représentants de Tuvalu ont commencés à envisager l’émigration de leurs habitants. Ils ont demandés des visas à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Le gouvernement Australien les à refusés, ce qui est particulièrement injuste puisque les petits Etats insulaires sont parmis les plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre, tandis que l’Australie est tout l’inverse. Mais la Nouvelle-Zélande a accepté d’accueillir certains tuvaliens sous réserve de certaines conditions. Dans un accord appelé Pacific Access Category , signé en 2001, 75 résidents de Tuvalu, et 250 des îles Tonga peuvent chaque année recevoir une carte de résident. Mais il est important de noter que tous les réfugiés ne franchiront pas les océans pour trouver un asile dans les pays d’accueil par manque de moyens financiers. Certains migrants ne se déplacent de quelques centaines de kilomètres et certains restent à l’intérieur de leur pays, souvent dans des conditions précaires.

Mais le réchauffement climatique et les atteintes croissante à notre environnement devraient donner lieu à une augmentation considérable du nombre de réfugiés environnementaux dans les années à venir malgré les actions mis en oeuvre.

Un avenir au détriment des changements climatiques.

Disparaîtront ou ne disparaîtront pas ? Entièrement ou partiellement ? Dans les toutes prochaines décennies ou à beaucoup plus long terme ? Mais certains atolls comme Tuvalu, les Maldives et Kiribati ont un avenir qui semble déjà joué. Ils sont condamnés d’avance, car ils ne pourront pas faire face aux changements climatiques et à l’élévation du niveau moyen de la mer qui sont désormais inéluctables. Mais la submersion des îles coralliennes n’est pas si affolante que ça. Le départ des populations ne semble donc pas un enjeu majeur. Mais ce territoire terrestre tout entier finira par disparaître un jour ou l’autre. Pourtant, ces îles qui pourraient disparaître nous livrent  des informations importantes sur ce qui se passe réellement. Ces renseignements seront utilisés pour connaître et mieux prévoir  ces changements climatiques.

 

BORNE Romain / SAINTPERE Florian

Bibliographie