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Consommer autrement

La consommation de produits industriels conduit à la maltraitance animale dans les élevages intensifs en Europe 

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poulets_d%27%C3%A9levage_intensif.jpg

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes s’interrogent sur notre mode de consommation, ce qu’elle entraîne, et quelles en sont les conséquences. Ici, nous allons évoquer la cause animale en analysant les conditions de vie des animaux au sein d’un élevage intensif, l’essence de son existence puis en étudiant la partie législative. 

En 2020, au sein de l’Union Européenne, la consommation de viande s’élevait à environ 38 millions de tonnes. Pour répondre à cette demande qui ne cesse d’augmenter, la production animale utilise l’élevage intensif : plus rapide et plus efficace. Cependant, ce mode de production amène de plus en plus d’européens à débattre sur la question de maltraitance animale dans ce type d’élevage. Cet article vise donc à montrer le poids de la consommation de produits alimentaires industriels face aux conditions de vie que sont exposés les êtres vivants afin de répondre aux besoins de la population tout en étudiant la reconnaissance, la considération juridique de l’animal.  

Maltraitance animale   

Avant d’analyser les conditions de vie des animaux en élevage intensif, il est important de rappeler que les animaux ont une conscience et qu’ils peuvent ressentir la douleur. Ceci est prouvé scientifiquement avec l’aide d’études d’études neurobiologiques, physiologiques et comportementales. Cela a même été reconnu dans la Charte nationale concernant l’expérimentation animale dans laquelle il est inscrit que « les animaux sont des êtres sensibles, susceptibles de souffrir, dotés de capacités cognitives et émotionnelles, et ayant des besoins physiologiques et comportementaux propres à chaque espèce ; […] ». 

 Maintenant que nous avons défini cela, prenons un exemple concret de la vie d’un canard durant la période de conception de foie gras en élevage intensif. Dès la période de pré-gavage les canards sont traités avec des substances chimiques irritantes ce qui provoque une inflammation sous forme de petites taches au niveau du proventricule et une irritation au niveau de l’œsophage. Ensuite, en phase de gavage, les animaux ingèrent énormément d’aliments afin d’atteindre un poids d’au moins 300g en très peu de temps. Par conséquent, ce fonctionnement augmente les blessures de l’œsophage, les pododermatites sur les pattes et fait apparaître des lésions caractérisées par des dermatites augmentant les cellules anormalement dans les tissus, provoquant un épaississement anormal de la partie la plus superficielle de l’épiderme. De plus, les palmipèdes sont en situation de stress thermique évacuant de l’extra chaleur afin de pouvoir respirer ce qui réduit le temps qu’ils s’accordent pour prendre soin de leurs plumes. Pour finir, l’hébergement dans lequel les canards se trouvent entassés les uns contre les autres et le déplacement des animaux pour les amener à l’abattoir sont à l’origine de lésions au poitrail, d’hématomes et d’arthrites au niveau du tibia et de blessures vers les ailes. Nous constatons donc que les oiseaux sont exposés à de nombreuses blessures sûrement très douloureuses tout le long du mode de production de foie gras. On remarque aussi qu’en élevage extérieur des milliers de canards ont été exposés à l’influenza aviaire via les oiseaux sauvages en contact avec eux dans les champs. Ce qui entraîne les animaux à vivre ainsi c’est la consommation. C’est ce que nous allons développer par la suite. 

Une tendance à la surconsommation 

Rien qu’en France la consommation représente 74% de la consommation mondiale de foie gras. En dehors du foie gras la consommation générale de viande est relativement élevée. En effet, en 2018, la consommation de viande des européens s’élevait à environ 70 kg par an et par habitant. Or, les politiques nutritionnelles conseillent 500 g de viande rouge par semaine et dans le cas de la viande transformée, de limiter voire d’en éviter la consommation. Ce qui fait qu’avec ces recommandations nous devrions consommer au total environ 26 kg de viande par an et par habitant ce qui est largement inférieur aux 70 kg évoqués précédemment. Nous constatons alors ici une tendance à la surconsommation qui est aujourd’hui au cœur de nos discussions.  

Face à la pression des consommateurs, la production à plutôt tendance à maximiser ses profits pour satisfaire cette demande afin d’avoir les prix les plus rentables possible. De plus, en termes de concurrence, il faut aussi produire un maximum pour inciter le consommateur à acheter ; ce qui amène également à des chiffres très élevés, dans notre cas, de la production de produits transformés c’est-à-dire : industriels d’animaux. Ainsi, d’après les statistiques publiées dans le rapport FAO-OCDE 2021, sur une période de deux ans (2018-2020) l’Union Européenne a produit 48,2 millions de tonnes de viandes. Pour produire autant et rapidement l’élevage intensif en est un acteur principal. Sans oublier que la publicité mensongère montrant par exemple un cochon vivant paisiblement dans sa prairie alors qu’en réalité plus de la moitié sont élevés dans un bâtiment clos, n’aide en rien.

Nous allons étudier ultérieurement, en comparant la vie quotidienne des animaux dans un élevage intensif énoncé précédemment, ce qui est évoqué dans la partie législative établit pour l’animal et qui fait polémique.

La loi et les conditions de vie en élevage intensif ne se corrèlent pas.

Par rapport aux normes reconnues mondialement pour assurer le bien-être animal les conditions de vie que nous avons vues précédemment font débat au sein de la société. La loi du 10 juillet 1976 reconnaît dans son article L214-1 du Code rural que « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Cette reconnaissance a permis d’établir des critères définis pour assurer le bien-être animal (définition au début du lien) avec les cinq libertés reconnues mondialement car elles sont reprises par les codes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qui consiste à ce que les animaux ne manquent ni de nourriture ni d’eau, n’aient pas de blessures ni de maladies, ne doivent pas avoir peur et ne doivent pas développer un stress physique et/ou thermique. Il faut également s’assurer que l’animal puisse exercer un comportement normal avec ses congénères, qu’il puisse faire son nid ou sa toilette – signe de bien-être – pour cela, un environnement confortable et espacé doit être mis à disposition.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:DxE_France_en_tournage_lors_d%27une_enqu%C3%AAte_dans_un_%C3%A9levage_intensif_de_cochons_pr%C3%A8s_de_Bordeaux_en_septembre_2019.jpg

Néanmoins, nous avons étudié avec l’exemple des canards qu’ils développent des comportements ne correspondant pas avec leur mode de vie biologique et ce ne sont pas les seuls. Les truies sont élevées dans des cages non adaptées à leur corpulence et sans litière car des systèmes sur caillebotis ont été mis en place pour évacuer leurs excréments, la cage est si petite qu’après l’accouchement elles ne peuvent pas s’occuper de leurs petits. En revanche il existe tout de même des méthodes qui ont été mises en place pour diminuer la conscience de l’animal comme étourdir un porc avant de se faire abattre.   


 Certes, la surconsommation animale entraîne aussi des problèmes environnementaux basés sur le changement climatique et la consommation d’eau utilisée pour produire, sur la santé humaine liée à l’injection d’antibiotiques sur les animaux en élevage intensif.  Mais à noter que de plus en plus d’individus font attention à leur mode de consommation (végétarisme, flexitarien …) par conséquent la consommation de viande est en baisse. Reste à savoir si cela va durer ? Comment allons-nous gérer notre mode de consommation à l’avenir ? Allons-nous vraiment manger et vendre des insectes en grande surface ?

Bibliographie 

  • Litt, Joanna. Leterrier, Christine. Fortun-Lamothe, Laurence. Conditions d’élevage des palmipèdes à foie gras : des demandes sociétales à une démarche de progrès. La revue INRAE Productions Animales [en ligne], 12 janvier 2021, 33(3), 203-222 [consulté le 2 décembre 2022]. Disponible sur : https://doi.org/10.20870/productions-animales.2020.33.3.4500 
  • Guyomard, Hervé. Bouamra-Mechemache, Zohra.  Chatellier, Vincent. Delaby, Luc. Détang-Dessendre, Cécile. Peyraud, Jean-Louis. Réquillart, Vincent. Pourquoi et comment réguler la production et la consommation de produits animaux ? Le cas de l’Union européenne. La revue INRAE Productions Animales [en ligne], 10 décembre 2021, 34(3), 191-210 [consulté le 20 décembre 2022]. Disponible sur : https://doi.org/10.20870/productions-animales.2021.34.3.4912
  • Genet Roger. AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif au « Bien-être animal : contexte, définition et évaluation ». L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation [en ligne], février 2018, n°« 2016-SA-0288 », [consulté le 8 décembre 2022]. Disponible sur : https://www.anses.fr/fr/system/files/SABA2016SA0288.pdf 

COSTANTINI Solenne

Article très intéressant et détaillé. Avec des exemples précis sur le sujet. Egalement, je trouve que les différentes parties abordées sont cohérentes les unes avec les autres ainsi que complémentaires, ce qui permet de bien comprendre la problématique.

PERNOT Noémie

Cette article est vraiment très intéressant et très complet. Il est bien écrit et les différentes parties se complète bien.

CHAVANNE Prune

Un article bien écrit qui démontre des problèmes actuels liés à la surconsommation. Il explique que nous devons changer notre méthode de pensée et nos habitudes qui nuit aussi bien à la planète qu’aux animaux. C’est un article intéressant.

Stanislas Gaudin

Cet article est très bien organisé; nous pouvons voir le travail fourni en amont. Les différents aspects de ce sujets sont cernés. Nous pouvons comprendre les enjeux qui reposent derrière la surconsommation de viande et l’élevage intensif.

HOUMBOUY Loba

Un article intéressant qui traite un sujet d’actualité. Cette article nous fait donc comprendre l’importance de modifier notre manière d’élevé les animaux.

Romain Fortes

Un article très touchant, le sujet peut être sensible pour certain mais reste tout de même un bon article. Je pense qu’il va ouvrir les yeux de personnes qui consomment de la viande. 

BADER Tom..

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Le domaine médical, un terrain à fort enjeu

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Fondé sur un besoin vital, la consommation de médicaments possède une vitrine alléchante qui a besoin d’être sécurisée. Malgré la vigilance de l’État dans la régulation de ce domaine à fort enjeu, dans les faits on constate quelques détournements.

Ces dernières années, le monde entier a connu un grand nombre de changements, causés en grande partie par la mondialisation. Ainsi la France, en tant que grande puissance européenne, n’a pas été épargnée par ces bouleversements. D’ailleurs il y a actuellement une société de consommation excessive dans presque tous les domaines, notamment dans le domaine médical avec la consommation de médicaments qui est devenue un enjeu socio-culturel au sein de la société française.

Les lobbies pharmaceutiques

Pour commencer, d’après Jean-René Brunetière, c’est pas le monde des professions de santé qui est à l’origine des lobbies dans le domaine médical car celui-ci est trop anarchique et individualiste pour cela, mais c’est autour des industries pharmaceutiques que de vrais lobbies s’installent, c’est-à-dire un groupe de pression capable d’avoir une influence déterminante sur la politique de la santé. Mais que sont ces industries pharmaceutiques ? L’ industrie pharmaceutique c’est le secteur économique qui s’occupe de la consommation de médicaments. Cette consommation est ainsi bien devenue un enjeu socio-culturel car elle impacte la politique de la France dans le domaine de la Santé, elle touche tout le monde et les médicaments sont des produits ancrés dans notre société moderne dont on ne peut plus se passer. Par exemple, en 2013, le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique en France est de 26.8 milliards d’euros. Il y a donc un énorme enjeu pour ces industries. Or pour arriver à un tel résultat, les entreprises se détournent de leur objectif premier, en effet, en 2013, 9 des 10 plus grandes entreprises pharmaceutiques du monde ont dépensé plus d’argent en marketing et en publicité qu’en recherche et développement cela montre bien l’enjeu socio-culturel que représente notre consommation de médicament. De plus, les industries pharmaceutiques jouent très bien sur nos peurs en vers les maladies pour pouvoir nous vendre leurs produits. Pour autant, est-ce que plus on consomme de médicaments, mieux on est ? Est-ce vraiment la solution à tous nos problèmes ?  

Les médicaments vendus comme une solution miracle

De nos jours, les médicaments représentent l’évolution, le progrès ou encore le modernisme. Pour la population, consommer des médicaments c’est vivre dans le temps moderne, ça permet d’être à la mode. Or avec cette vision utopique du médicament ancrée par tout un tas de facteurs (média, médecin, famille,…) comme un produit qui soigne tout et n’importe lesquels de nos malheurs, notre société de consommation excessive a vu l’apparition de la banalisation des médicaments au sein même de la culture française. Toutefois nous pouvons tout de même comprendre l’origine de cette vision des médicaments car c’est en partie grâce à eux que nous vivons plus longtemps de nos jours et que la médecine a pu sauver des vies et soulager énormément de patients. Cependant nous oublions parfois qu’ils peuvent être dangereux et qu’ils ont des effets secondaires néfastes si on en consomme de trop. Cela prouve donc bien que la consommation de médicament est devenue un enjeu socio-culturel car celle-ci est ancrée dans la culture du public français si profondément qu’il en est d’une part le premier consommateur en Europe (48 boites par an et par personne en  2013, cela revient presque à une boite consommée par semaine et par personne en moyenne) et que d’autre part il y a une banalisation de cette consommation.

 Pour montrer cette banalisation, l’exemple du paracétamol est parfait : en 2006 nous étions à 16 doses standards par jour pour 1000 personnes et en 2015 nous sommes passé à 41 doses standards par jour pour 1000 personnes (soit 2.5 fois plus en moins de 10 ans). Par conséquent, en France, il y a 20.3 % de la population qui est à risque de surdosage de paracétamol avec les conséquences pour le foie qui peuvent être mortelles.

Le problème de cette banalisation, c’est qu’outre les effets secondaires potentiellement dangereux, cela a provoqué l’accélération dans les années 2000 de l’antibiorésistance mais aussi d’une forme d’addiction aux médicaments, leur usage ayant été détourné pour servir de drogue pharmaceutique. Par exemple, dans l’Hexagone, les antalgiques représentent désormais la première cause d’overdoses mortelles. C’est ainsi que nous arrivons à nous demander si les médicaments sont des produits sûrs ? Devons-nous encore prouver leur efficacité ? Ce marché de médicament est-il encadré ? Ou au contraire n’importe quel produit peut-il désormais y être commercialisé ?

Un marché tout de même sécurisé

L’ampleur de la consommation pharmaceutique, la forte croissance de cette consommation ou encore l’enjeu majeur qu’elle représente, sont autant d’éléments qui expliquent la nécessité de la régulation du secteur qui se fait principalement par les pouvoirs publics. Mais pour mieux comprendre je vais vous expliquer le cycle de vie d’un médicament :     Dans un premier temps, une partie conception du médicament, qui dure entre 8 à 10 ans qui est marqué par une phase de recherche et aussi des phases d’essais pré-clinique et clinique, ce qui prend du temps mais qui assure la bonne fonctionnalité du produit. Ensuite, il y a une partie autorisation, qui dure entre 1 et 3 ans, à la fois nationale et européenne, ce qui permet d’éliminer toutes les contrefaçons et de légaliser sa mise en vente sur le marché. Puis il y a une phase de transparence qui permet de faire réguler son marché et de limiter le fait que les entreprises basent leur économie la dessus en faisant plein de publicité pour inciter les gens à le consommer et eux le produire en masse. Enfin, il y a la partie vie du médicament breveté , c’est-à-dire le moment où il est en circulation sur le marché, où les médecins le prescrivent et où les patients le consomment. Puis après la mise à disposition du médicament pendant 20 ans, arrive la fin du brevet qui marque la mise en vente du médicament en générique.                                                                                                                     Maintenant que vous connaissez le cycle du médicament, vous avez pu remarquer qu’il est bien encadré et qu’il a plusieurs étapes à passer avant d’être commercialisé ce qui permet de sécuriser le marché. L’État a conscience du fort enjeu que représentent les médicaments, il prend donc des mesures en conséquence. D’ailleurs il ne se contente pas de vérifier la production des médicaments, le régulateur public agit aussi pour limiter les effets de la progression de la consommation de médicaments sur les comptes sociaux. Pour se faire il emploie principalement 2 méthodes : le contrôle des prix des médicaments remboursables et la modulation des taux de remboursement. Par exemple, si d’après certains critères, il est démontré que le médicament rend un service médical majeur et permet de soigner une pathologie grave alors il sera remboursé à 65 %. Tandis qu’un médicament qui rend un service médical insuffisant et permet de soigner une pathologie « sans caractère habituel de gravité » lui n’aura pas de prise en charge de le sécurité sociale.                                      

Une fois encore, cela prouve que la consommation de médicaments est bien devenue un enjeu socio-culturel de part le fait que l’État soit obligé de réguler ce marché mais aussi qu’il mette beaucoup de moyens en place pour sécuriser et garantir la fiabilité des médicaments mais aussi pour réguler cette consommation qui en a besoin.

Reste à savoir si la consommation des médicaments sera encore détournée ou pas. En tout cas il faut que nous soyons conscients qu’un médicament n’est pas un bonbon. Nous devons nous méfier de l’automédication et même sous ordonnance médicale nous devrions nous demander avant chaque utilisation de médicaments : Cela est-il vraiment nécessaire, puis-je m’en passer ? Est-ce le bon médicament à prendre pour mes symptômes ? A combien de temps remonte le dernier médicament que j’ai pris ? Par ailleurs le plus important, est de ne pas oublier que comme le dit Khadidja Sohbi « Une minute d’optimisme est meilleur qu’une dose de médicament ».   

NAVARRO Batiste   

Bibliographie

Brunetière, Jean-René. Les lobbies et la santé. Après-demain [en ligne], janvier-février-mars 2004, n° 460-461-462 [consulté le 18 janvier 2023]. Disponible sur http://2012.fondation-seligmann.org/ApresDemain/AD460-461-462/460-461-462_4718.pdf

Lancry, Pierre-Jean. Médicament et régulation en France. Revue française des affaires sociales [en ligne], 3 avril 2007, n°2007/3-4, [consulté le 18 janvier 2023]. Disponible sur https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_073_0025

Hancock, Coralie. La clé pour comprendre le problème des antidouleurs. Science & Vie [en ligne]. 20 novembre 2019, n°1227 [consulté le 18 janvier 2023]. Disponible sur https://www.science-et-vie.com/article-magazine/les-cles-pour-comprendre-le-probleme-des-antidouleurs

Leem. Le cycle du médicament [infographie]. In Futura Science [en ligne].  Futura Science, février 2020, [consulté le 11 janvier 2023]. Disponible sur : https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-cycle-medicament-1125/ 

Article intéressant répondant très bien aux différents enjeux et problématiques du sujet. Les sources utilisées sont issus de sites très fiables.

HOUMBOUY Loba

Article intéressant qui nous montre les travers du domaine pharmaceutique. Il nous permet donc de réfléchir sur la consommation de médicament dans notre société actuelle

Romain Fortes

Article très intéressant bon travail il nous apprend beaucoup de chose. je trouve également le sujet choisi inintéressant.

STREICHER Louis

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L’interdiction des drogues en France

Figure 1 : United States Fish and Wildlife Service. Feuille de cannabis [photo]. Wikimedia [en ligne]. Mise en ligne le 1 août 2007 [consulté le 13/02/2023]. Disponible sur : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marijuana.jpg

La drogue en France, ses conséquences pour le consommateur et la société. La légalisation une solution pour lutter contre les conséquences de la drogue ?

                Les drogues existent depuis 8000 ans. La première drogue à être consommée est l’opium. Depuis les drogues se sont diversifiées. Il existe des drogues dures (cocaïne, héroïne, GHB, LSD, …) et des drogues douces (cannabis, poppers, …). Au départ, la consommation de stupéfiants était un patrimoine culturel pour de nombreuses populations minoritaires, socialement marginalisées et culturellement discriminées par les groupes dominants qui considéraient ces usages (thérapeutiques, rituels ou festifs) comme « archaïques » voire « démoniaques ». Leurs consommations étaient donc ponctuelles et non régulières comme c’est le cas aujourd’hui. A notre époque, les consommateurs de stupéfiants sont devenus addicts aux effets psychotropes des drogues. En terme général, les addictions ont toutes des conséquences mais les drogues encore plus car elles sont interdites à la vente et à la consommation. En France, les conséquences sont sociales, sanitaires et économiques pour les consommateurs et pour la société.

Les conséquences sociales

                En général, lorsque l’on ne consomme pas de stupéfiant ni ne nous renseignons sur la question, nous pouvons penser que les consommateurs de drogues mènent une vie comme tous le monde. Cette pensée est plutôt normale puisque beaucoup de personnes sont dépendantes à quelque chose sans que cela ait un impact fort dans leurs vies. Lorsque l’on voit des consommateurs et des vendeurs de drogues, on peut penser qu’ils ont des amis et de la famille sur qui compter. Cependant (il s’agit là d’une généralité), la réalité est tout autre car ils peuvent avoir honte de leur condition et ne pas en parler ce qui éloigne les personnes. De plus, même si les proches sont au courant, il est compliqué pour eux d’agir sans blesser le consommateur et, dans le pire des cas, les proches peuvent craindre les consommateurs de stupéfiants.

« On ne me demandait jamais si je vais bien mais si j’ai de la drogue à vendre. En fait, je n’ai pas d’amis. »

Figure 2 : Camilo Silva. Drogue [photo]. Flickr [en ligne]. Publiée le 18 mars 2012 [consulté le 13/02/2023]. Disponible sur : https://www.flickr.com/photos/camilofso/16352440015/in/photolist-qV1wGX-2zUuNy-ddwfeq-6fG7KY-qcDqaw-5bfqzD-2o2HFLE-6pm9T5-oCZ84h-6JJmrC-nVYeU5-98jX7o-hqSN33-pS1HT-YNwo4Y-Nead1-qbssok-2axwsz3-aw6miN-5qZxcU-6uT1Ar-BvY4U-aEvvqZ-2c1HntD-XTs82P-JRftC-R9czT5-dogqrp-dRFMJd-2nhMxac-2hr5VBq-9rvBXG-2m4kAmJ-2hTrzAT-2kdFCZT-nkk73c-2o4HL1w-9DcwvN-niyUnh-gXLRe6-4sB7FG-ichnbQ-9rvCrN-aEvB2F-2ktxCij-5h6RdG-2hFADUR-2jsjsEM-CNY3kQ-6RnaUD/

Le plus souvent, les personnes qui consomment de la drogue sont entourées de personnes qui en consomment ou en vendent aussi ce qui fait que les consommateurs sont dans un cercle fermé. Le problème d’être entouré de personnes qui consomment des drogues c’est que s’il arrive quelque chose (overdose par exemple) les autres ne pourront pas réagir suffisamment vite car ils ne sauront pas assez lucides.

L’interdiction des drogues amplifie l’isolement social des consommateurs de stupéfiants. Les personnes craignent de s’impliquer avec des consommateurs et des vendeurs de drogues car ils ont peur de ce qui pourraient leur arriver si jamais ils se faisaient prendre.

« Il écope d’une peine de cinq ans de prison ferme dont dix-huit mois avec sursis et d’une interdiction de paraître à Mont-de-Marsan et à Saint-Pierre-du-Mont. Son amie est condamnée à six mois de prison avec sursis. »

Les conséquences sanitaires

                Les conséquences sanitaires de la consommation de drogues sont dues à beaucoup de facteurs mais le facteur principal est son interdiction, du moins en France. Comme l’ensemble des drogues sont interdites, il ne peut pas y avoir de contrôle de la qualité des drogues vendues. Beaucoup de drogues sont coupées avec des produits (talc, verre, plomb, hydrocarbure, détergent, sable, colle, cirage…) qui ne sont vraiment pas bons pour la santé des consommateurs. Les drogues pures sont moins dangereuses, sauf si on en prend trop, que les drogues coupées puisqu’il n’y a pas ou peu d’ajout de produits. De plus, l’interdiction des drogues empêche les consommateurs de drogues d’être suivis par des médecins pour voir s’il y a de gros risques pour leur santé. Bien sûr consommer de la drogue a des effets négatifs sur le cerveau et la santé du consommateur mais certains sont plus sensibles que d’autres. Par exemple, les consommateurs d’héroïne n’ont pas forcement les moyens de s’acheter des seringues ni de stériliser les seringues pour prendre leurs doses, ils risquent donc des infections… S’il existait des salles où les consommateurs pourraient se piquer en étant encadrés, leurs conditions s’amélioreraient énormément.

Figure 3 :Polinesiaphotography.Flickr [en ligne]. Publiée le 16 juillet 2007 [consulté le 13/02/2023]. Disponible sur : https://www.flickr.com/photos/polinesia/832519749/in/photolist-2gyT7M-7cLgbb-25nwzbH-2mVgMGE-2n2yNtD-2me3SyA-2h9st6J-6oK3JJ-9gQHmf-5CmP5J-Fxyu7-2k7tjPz-NUSiE-2i3sdVS-4KojDt-zEC87B-2isunSy-NypQCF-2kRFHqU-2jJ3aUC-2hD5mRo-2kUzwrb-6DtntL-2kSCKgT-7r5g5-8LKgNr-9syHnE-viiCZ-5WhyVv-2kQYJ4J-9Yp3Y5-69N5xF-2k8Y2ZT-6xQvGv-2jBwjAL-2jQBoXL-2m3j5HA-SUPcvQ-2bpkQsW-2gPESHY-2mg3Ggu-Jm8Rur-2m2mksP-YH4WdW-em6av3-2jMREH8-RvzzV8-BbMwdQ-4v3684-GR3XGZ

On peut prendre le Portugal pour exemple : en 2001, ils ont dépénalisé toutes les drogues ce qui veut dire que la consommation et le trafic sont toujours illégaux mais il n’y a pas de sanction pénale pour son usage. Cette dépénalisation a permis de mettre en place un suivi médical pour les consommateurs et des campagnes de prévention pour les jeunes. Ces dispositifs ont permis de baisser le taux de mortalité.

« A population égale, les décédés sont passés de 340 en 2000 à 60 en 2019. »

La dépénalisation des drogues pourraient être une solution pour réduire la mortalité de ses consommateurs. Cependant, il y a un gros point négatif, la consommation et la vente reste illégale. C’est pourquoi les consommateurs sont obligés de se procurer de la drogue sur le marché noir ce qui ne garantit pas sa qualité. De plus, les autorités ne peuvent pas vérifier la qualité puisque les drogues sont illégales.

Les conséquences économiques

                L’achat de drogue peut être un vrai budget pour un consommateur de drogue ce qui fait que certains consommateurs, n’ayant pas les moyens de s’en acheter suffisamment, se mettent à revendre de la drogue. Cette revente permet au marché de s’auto-alimenter puisque les vendeurs consomment et les consommateurs vendent. Certains gros consommateurs, au lieu de vendre de la drogue, se prostituent ou deviennent délinquants pour pouvoir se payer leur consommation. La précarité est extrêmement importante chez les gros consommateurs de drogue. Pour eux il est plus important d’avoir sa dose quotidienne plutôt que de savoir s’ils vont réussir à manger en fin de mois.

« Chaque mois, je prenais à mes fournisseurs 50 grammes de cocaïne, pour 2000 euros, 100 grammes d’héroïne pour le même montant et 5 kilos de cannabis […] alors qu’on avait du mal à finir les fins de mois. »

Les drogues, étant illégales, ne sont pas disponibles sur un marché normal mais sur le marché noir. Ce marché ne profite pas à l’économie du pays mais alimente une économie souterraine qui permet de faire vivre des quartiers entiers. A cause de cela, les politiques n’osent pas lutter de peur que ses quartiers vivent encore plus dans la misère. En ne s’attaquant pas à ce problème, les politiques achètent une paix sociale. Les habitants des quartiers sont les premiers à payer pour la non-réaction des politiques.

« A 12 ou 13 ans, ils sont déjà guetteurs ou « charbonneurs » dans les réseaux de drogue de Marseille. »

Figure 4 : Mémoire 2cité. 69 ZUP de Venissieux le grand ensemble HLM des Minguettes [photo]. Flickr [en ligne]. Publiée le 3 mai 2019 [consulté le 13/02/2023]. Disponible sur : https://www.flickr.com/photos/163564300@N02/32819692997/in/photolist-2hszHVX-2fG7d3b-25bH1yv-2hqhdQ9-2hsyFWT-2hqiY5X-2fHMcUG-2fHDmQo-S1aviP-2hsoad3-2hszBvY-2eAf82Q-2hswxyw-2hszayb-2hsv4tD-2hqk3if-2hsw9YX-2hskFhz-S5d5Wc-2hssU2g-2g68QDs-2hsA4ch-2hssU3t-2g7T3K9-2g7Tdp5-2g68MPK-25bpnkB-25bPDia-2g7awwg-25m7p4F-2g7a1sJ-25bPKFF-2hsyX89-2hsvJ5B-2m5M41B-TE7Cvf-2eKX7G5-TE8rZJ-2m6Cueq-2hsA4b5-2g4uq91-2fMZ2Nk-2hsyUhe-2g4uYAV-2fG1t45-2hqj3PS-2hszJbr-2m5M3ZQ-2hqiY3N-2hqh67U/

Pour lutter contre les trafics de drogue, l’État dépense des millions d’euros tous les ans qui pourraient être investis autre part (hôpital, école, salaire, …).

Les différentes solutions

                La dépénalisation est une solution qui peut être proposée contre les drogues car elle permet aux consommateurs de ne pas avoir de sanction pénale et de mettre en place des suivit médicales pour les personnes qui sont contrôlées avec de la drogue. Elle permet aussi de décriminaliser son usage et de faire de la prévention auprès des plus jeunes. Cependant, toutes les solutions ont forcément un côté sombre. Les consommateurs sont obligés d’acheter leurs consommations sur le marché noir car la dépénalisation ne rend pas la commercialisation de drogue légale. Ce qui est un problème car les autorités ne peuvent donc pas contrôler la qualité de la marchandise.

Photomorti. Tetrahydrocannabinol [photo]. Flickr [en ligne]. Publié le 3 mars 2007 [consultée le 13/02/2023]. Disponible sur : https://www.flickr.com/photos/morti/408970051/in/photolist-C95xM-C9c8Q-C95xD-C95xy-671kY9-gBk7M-671isd-agFUzz-4GjehH-cn9MLS-C9c8P-a8Skb5-aLR3zK-C9c8J-7GCpwW-3LispZ-budG1u-yW9V8t-66W4yn-2nKbuRn-2m4YjbU-bkan9Z-7CHnK2-8Kn3Nb-3crYuY-V8Swdm-2h3Y15q-2jadYN-7h2xHJ-hkbTu-5HiWMP-8Sdcf2-7xsQ9R-8VLB3z-7AWn6v-nLSNnV-pX26Hv-4ZMyyD-6AP6dK-buRquC-7JMuNa-3ocxFG-r7urDD-2mE8Lb4-2gKSsU1-3581jE-3eyvHn-2j8o5y-8pnTFL-2h753a8/

« La concentration en tétrahydrocannabinol (THC), la molécule à l’origine des effets psychotropes. En France, dans les années 2000, son taux était de 6%. En 2019, il était de 28%. Cela rend l’usage du cannabis plus dangereux et plus addictif »

Selon certains économistes, la légalisation des drogues est la suite de la dépénalisation puisqu’elle autorise sa production, sa distribution et sa consommation car elle permet une régulation et un contrôle du marché de la drogue. Grâce à la légalisation, les taux de THC retrouvé dans le cannabis peuvent être contrôlé ce qui fait que les consommateurs ont moins de risques pour leur santé. De plus, les drogues seraient vendues dans des boutiques spécialisées ce qui permettrait, comme avec l’alcool et les cigarettes, de limiter l’âge d’achat pour préserver le cerveau des jeunes, puisque celui-ci n’a pas fini d’être formé.

« Ce qui revient à créer une toute nouvelle filière économique dans le pays. Mais une filière très régulée, où la vente est interdite en dessous d’un certain âge car c’est chez les jeunes que le cannabis présente le plus de risque. Leur cerveau n’étant pas complément formé. »

              En 1971, la France a interdit les drogues. Cela fait donc 50 ans qu’une politique répressive est en place mais cela a-t-il été efficace ? La société d’aujourd’hui refuse de faire le bilan de cette politique car ils ont peur de la drogue et ont une pensée très archaïque : « tu fumes un joint aujourd’hui, demain tu vas te piquer ». Aujourd’hui, les jeunes ont un accès très facile à la drogue douce ce qui est une preuve que la politique d’interdiction de la drogue n’est absolument pas efficace. Si l’on dépénalisait l’usage de la drogue, la police et les tribunaux pourraient s’occuper d’autres affaires. De plus, cela permettrait de désengorger les prisons. Sortir du système répressif permettrait d’arrêter de faire du travail policier pour le remplacer par un travail social. La société ne doit plus voir les consommateurs comme des délinquants mais comme des personnes ayant besoin d’un accompagnement social et médical.

Bibliographie

  • Labrouse, Alain. Géopolitique des drogues, 2011. 127p. Puf (Presses universitaires de France)
  • Vergelati, Elodie. J’ai perdu pied. Sud Ouest – Landes [en ligne], samedi 17 septembre 2022, p18, [13/01/2022]. Disponible sur : https://nouveau.europresse.com/PDF/EditionDate?sourceCode=SOA_P&singleDate=2022-09-17&useFuzzyDate=false

CHAVANNE Prune et ZIMMERMANN Cybélia

J’ai apprécié la structure de cet article, la façon dont le sujet a été exploité et les exemples choisis qui selon moi illustrent très bien le thème sélectionné.

COSTANTINI Solenne

Article particulièrement intéressant, il montre bien les conséquences à toutes les échelles de la consommation de drogue en France.

DEMEUSOIT Bastian

Article très intéressant le sujet est maîtrisé, les sources sont sûr, je recommande vivement cet article, qui joue aussi un rôle de sensibilisation.

BADER Tom