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LE VOYAGE ECOLOGIQUE

           Depuis des générations, l’homme n’a cessé de se déplacer à travers le monde. De l’homme préhistorique au globe-trotter1 de notre temps, les moyens pour se déplacer ont considérablement évolué. Le cheval d’autrefois, remplacé par la voiture ou encore le bateau à voile, détrôné par l’avion à réaction, l’homme façonne et adapte ses moyens de transport pour parcourir tous les horizons.

LES TEMPS CHANGENT, Florian PESEUX

            De nos jours, les pays développés sont les maîtres dans ce domaine. En voyageant, et en affrétant massivement des marchandises par tous les moyens (avion, bateau, camion,…). Ils constituent les noyaux de l’import/export et du tourisme mondial. Ainsi, tous les pays prenant la voie du développement socio-économique, sont obligés d’accroitre en nombre leurs moyens de transport pour exister dans ce monde.

           Aujourd’hui, les transports sont largement dépendants des énergies fossiles comme le pétrole. Cela profite au système économique mais a aussi un impact direct sur le système écologique de la planète. Alors, voyager sans énergies fossiles, dans les pays développés, est ce possible ?

L’analyse se base sur plusieurs documents :

–        une fiche pédagogique sur le charbon, écrite par les experts de Connaissance Des Energies.

–        Un article concernant l’énergie propre dans les transports, écrit par LASCOURREGES Guillaume.

–        Un article concernant l’écologie et l’économie, écrit par BROWN Lester.

–        Trois articles concernant les biocarburants.

–        Un article de l’organisme GREENPEACE sur le pétrole et les gaz à effet de serre.

–        Un document de GADREY Jean qui met en avant l’économie écologique.

–        Un article dédié à la consommation de la voiture électrique.

–        Un article concernant les GPL par WIKIPEDIA.

         Cette étude se compose de trois parties : La première partie expose la situation actuelle en termes de transport et d’énergies utilisées. La seconde partie liste des solutions pour voyager sans polluer. La troisième partie parle du conflit présent entre l’économie et l’écologie.

ENERGIES FOSSILES : LES PIECES MAITRESSES :

            C’est depuis la révolution industrielle, au XVIIIe siècle, que les moyens de transport mécanisés font leur apparition. Le charbon étant la principale source d’énergie à cette époque, c’est naturellement qu’il a été pensé de l’utiliser dans les premiers moyens de transport. Ainsi, les locomotives et bateaux à vapeur sont devenus incontournables pour le fret de marchandises, et le transport des personnes. La réussite de l’homme dans ce domaine le poussa donc à construire toujours plus grand et c’est ainsi que le TITANIC (1912) fut un des symboles de cette réussite. Au XXe siècle, le charbon fut progressivement abandonné dans les pays développés, bien que des nouvelles techniques de transformation soient étudiées pour continuer à utiliser le charbon au même titre que le pétrole.

PANIC ECOLOGIQUE, Florian PESEUX

           De nos jours, le pétrole est à la base des grandes évolutions dans le secteur des transports et prend une place importante. Cela représente 68% de la consommation totale de pétrole en France. En plus de 30 ans, cette consommation de pétrole a quasiment doublé dans ce secteur. De plus, ce phénomène débouche sur un large problème écologique. En effet, les transports sont responsables de plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre et parmi cela, 141,1 MteqCO22 chaque année. Cette augmentation de la pollution a été conséquente entre 1990 et 2007, soit près de 19%. Enfin, à l’échelle mondiale, la pollution émise par le secteur des transports représente 15%, dont la moitié due à la consommation de pétrole.

           Si le pétrole est un acteur majeur dans les transports, ses dérivés, comme le GPL3, ont fait leur apparition à la fin du XXe siècle. Tiré du pétrole, le GPL est quand même considéré comme un carburant propre, malgré un bilan écologique mitigé et remis en cause. En 2008, environ 160 000 véhicules étaient déjà équipés d’un moteur GPL en France. Bien qu’au niveau environnemental, il présente des atouts majeurs, les pollutions qu’il génère, restent dangereuses pour l’homme.

            Alors, bien que le GPL ait des avantages économiques, il n’est pas vraiment la solution écologique. Y a-t-il d’autres moyens plus innovants pour préserver la planète ?

ENERGIES VERTES : VERS UN NOUVEAU FUTUR POSSIBLE :

           Depuis des années, l’exploitation des ressources naturelles de notre planète n’a cessez d’engendrer des conflits et de dégrader l’environnement.

          Le transport utilisant une très grande part de ses ressources surtout dans les pays développés, il était urgent de trouver des solutions alternatives utilisables sans un bouleversement des moyens de transport moderne. C’est pour cela que des carburants d’un nouveau genre ont vu le jour. Ces carburants, aussi appelés « biocarburants » ne sont pas issus de l’exploitation des énergies fossiles et ne sont donc pas soumis aux mêmes contraintes du marché mondial de l’énergie. Evidemment, pour obtenir ses énergies beaucoup  plus propres, il a bien fallu qu’elles puissent se substituer sans obliger ses utilisateurs à changer leurs moyens de transport, car leur potentiel avantage écologique n’aurait pas comblé de déficit économique engendré.

             A ce jour, trois générations de « biocarburants » on été conçues.

           D’après le site internet de « ECOSOURCE » la première génération est issue de l’exploitation des graines ou des tubercules. Pour les véhicules « diesel », l’huile extraite de ce procédé est suffisante comme substitut, alors que pour les véhicules « essence », une filière de fermentation est nécessaire pour transformer le sucre en éthanol. Utilisé en complément, avec de l’essence sans plomb standard, ou seul dans les véhicules, cette fois-ci équipés de façon a être alimenter que par du « bioéthanol ».

          Les deuxièmes générations visent à n’utiliser que des plantes non comestibles (telle que la plante « JATROPHA CURCAS »), pour éviter une augmentation du prix des denrées alimentaires sur le marché mondial.

JATROPHA CURCAS, TONRULKENS, disponible sur FLICKR.com

            La troisième génération provient de l’utilisation de micro-organismes pour produire de l’hydrogène. Ce procédé reste le moins développé à ce jour.

           Les véhicules électriques, malgré leur augmentation en nombre dans le commerce, restent quand même en marge. L’objectif européen d’atteindre 80% à 85% de ces véhicules en circulation pour 2050, semble un peu optimiste d’après « FRANCE-MOBILITE-ELECTRIQUE ». Mais à terme, il devrait s’imposer, car l’épuisement totale des énergies fossiles et l’utilisation de biocarburants restant moins compétitifs avec un rendement plus faible.

           Cependant les véhicules électriques souffrent de nombreuses contraintes, telle qu’un rechargement long avec une autonomie diminuée. De nombreuses améliorations ont malgré été tout effectuées, c’est ce qu’un duo « d’aventuriers » a tenté de démontrer, en effectuant un tour du monde à bord d’une voiture électrique. En février 2012 est parti, depuis Strasbourg, le 1er tour du monde en véhicule électrique de série : 25 000 km, 8 mois, 17 pays, 250 € d’électricité », ce projet fut baptisé l’Odyssée. Il fut couronné de succès, malgré une autonomie de 150 km par rechargement du véhicule. Toute l’aventure est relatée sur « ELECTRIC-ODYSSEY ».

  Alors si les solutions sont là, sous les yeux de l’homme, quels problèmes doit-on encore résoudre ?

L’ENNEMI DE L’ECONOMIE :

            Selon Jean GADREY, « Nous entrons dans une crise écologique et sociale sans précédent historique, pouvant aller jusqu’à un « effondrement » humain mondial ». Une succession d’obstacles s’oppose au développement d’un système écologique/économique. La société de consommation aveuglerait les gens en ce qui concerne les questions écologiques, la publicité mettant en avant les produits de consommation, cachant inévitablement les problèmes liés à l’écologie de la planète. Une politique recentrée sur l’écologie permettrait de créer beaucoup d’emplois, et notamment dans le secteur des transports (transport en commun, développement et conception de véhicules plus propres,…), ce domaine pourrait progresser de l’ordre 15%.

             Selon Lester BROWN,  « L’économie du jetable, basée sur les combustibles fossiles et centrée sur l’automobile qui s’est développée dans les sociétés industrielles occidentales, n’est plus un modèle viable, ni pour les pays qui l’ont façonnée, ni pour ceux qui les imitent ». L’économie doit changer en se basant sur les nouvelles énergies (éolienne, solaire,…) et créer un système de transport plus propre et diversifié. D’après L.BROWN, il est possible de révolutionner l’économie rapidement. En 1942, les Etats-Unis ont prouvé cette théorie. En effet, juste avant la seconde Guerre Mondiale, la fabrication de voitures était à l’origine de la puissance industrielle du pays. Ce pays produisait environ 3 millions de voitures par an. Pendant la guerre, le pays ordonna de produire plus de matériel militaire et de stopper sa fabrication de voitures. Il prévoyait de construire 45 000 chars et 60 000 avions, et l’objectif fut largement dépassé, ce qui projeta le pays dans une croissance économique supérieure à l’avant guerre.

            Il n’a pas fallu 10 ans aux Etats Unis pour restructurer son économie industrielle. Il est donc probable que l’on puisse changer l’économie mondiale de l’énergie au cours de la prochaine décennie.

ET MAINTENANT ? :

            Aujourd’hui, le phénomène d’évolution est ralenti, mais l’être humain continue d’innover dans tous les domaines. Les transports utilisés jusque là vont probablement connaitre une révolution, qui pourrait même causer leur déclin. Des énergies plus écologiques sont en marche, et d’autres comme l’électricité sont déjà présent dans le secteur des transports (TGV, voitures électriques,…). Si pour l’instant, l’écologie est perçue comme un ennemi de l’économie, l’avenir de la planète commence à devenir critique et inquiétant. L’urgence d’un changement radical de système économique parait inévitable. Les solutions sont là, les voitures roulent déjà à l’électrique, le pétrole peut être remplacé dans le secteur de la mobilité, et l’économie peut être révolutionnée.

                 « Le choix vous appartient — nous appartient. » Lester Brown.

            Devant cette urgence de changement, les solutions sont possibles. Alors, quels changements seraient prioritaires face à la catastrophe écologique et comment l’homme peut il les organiser pour contribuer à une amélioration rapide ?

SMOKING KILLS, Florian PESEUX

LE VOYAGE ECOLOGIQUE, de Jérôme BOURDONNAY et Florian PESEUX.

GLOSSAIRE :

  1. Globe-trotter : Personne qui voyage beaucoup et dans le monde entier
  2. MteqCO2 : Million de tonnes équivalent CO2
  3. GPL : Gaz de Pétrole Liquéfié

BIBLIOGRAPHIE :

Document 1–  Site conçu par Arnaud DE LA BATIE, développé par des équipes d’experts sur les sujets, Connaissances Des Energies, ALCEN, 2012, fiches pédagogiques, charbon, 20 septembre 2012 (date de mise à jour article), 23 décembre 2012 (date de consultation), disponible sur :

http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/charbon

Document 2– l’Avere-France association de professionnelle ayant vocation de favoriser le développement du transport et la mobilité électriques.(consulté le 06 janvier 2013) introduction d’énergie propre dans le transport. Disponible sur :

http://www.france-mobilite-electrique.org/introduction-d-energie-propre-dans,1450.html

Document 3– BROWN Lester, traduit de l’anglais par ZICHKA Marc et JOUFFROY Frédéric, La conversion de l’économie à l’écologie. BIED Dominique, CAP21 [en ligne], Over-blog, 24 août 2011. Disponible sur :

http://www.dominique-bied-cap21.com/article-la-conversion-de-l-economie-a-l-ecologie-par-lester-brown-82332451.html

Document 4– Ecosources.info est un portail Internet d’information dédié aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

Le portail EcoSources a été réalisé par la SCOP Belek en 2007.disponible sur :

http://www.ecosources.info/dossiers/Biocarburant_de_premiere_generation

Document 5– Ecosources.info est un portail Internet d’information dédié aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

Le portail EcoSources a été réalisé par la SCOP Belek en 2007.disponible sur :

http://www.ecosources.info/dossiers/Biocarburant_de_deuxieme_seconde_generation

Document 6– Ecosources.info est un portail Internet d’information dédié aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.

Le portail EcoSources a été réalisé par la SCOP Belek en 2007.disponible sur :

http://www.ecosources.info/dossiers/Biocarburant_de_troisieme_generation

Document 7– Equipe de communication de GREEN PEACE, GREEN PEACE France. GREEN PEACE, 2010, (consulter le 28 décembre 2012), Transport, pétrole et gaz à effet de serre. Disponible sur :

http://www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/energie-et-climat/fiches-thematiques/Transport-petrole-et-Gaz-a-effet-de-serre

Document 8Jean GADREY, « La crise écologique exige une révolution de l’économie des services », Développement durable et territoires [En ligne], Points de vue, mis en ligne le 02 septembre 2008, consulté le 03 janvier 2013. Disponible sur :

http://developpementdurable.revues.org/6423

Document 9– Ce site est consacré à l’Odyssée Électrique qui se trouvent être un tour du monde a bord d’un véhicule électrique, ce qui a pour but de valoriser l’image des véhicules électriques auprès du grand public et de le rassurer sur la capacité de ce mode de transport à répondre à ses besoins .disponible sur :

http://www.electric-odyssey.com/exemple-titre

Document 10– Equipe WIKIPEDIA, Gaz de Pétrole liquéfié. WIKIMEDIA, WIKIPEDIA [en ligne]. WIKIMEDIA, 7 novembre 2003, mise à jour 7 décembre 2012. Disponible sur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_de_p%C3%A9trole_liqu%C3%A9fi%C3%A9

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Partir-Venir

L’ « American Dream », au péril de leur vie

Lorsque le thème « Partir-Venir : Voyage, Mobilité, Migration » nous a été présenté, le sujet sur les migrations entre le Mexique et les Etats-Unis nous a tout de suite semblé évident. Le 15 Juin 2012, durant sa campagne présidentielle, Barack Obama a pris un décret facilitant la régularisation d’une partie des sans-papiers vivants sur le sol américain. Parmi eux, on compte beaucoup d’hispaniques venus d’Amérique du Sud ou Latine. Quand on sait que la population hispanique ne représentait pas moins de 41% de l’électorat du Nouveau Mexique en 2008, ainsi que 15% dans le Nevada ou encore 13% dans le Colorado, on comprend l’influence non négligeable qu’ont les voix des latinos dans les Etats clé et ce décret pourrait effectivement avoir assuré la réélection d’Obama en novembre 2012 obtenant ainsi un deuxième mandat. La situation des sans-papiers aux Etats-Unis est donc un sujet d’actualité qui provoque des débats houleux entre les défenseurs de l’immigration et les prôneurs de l’anti-immigration. C’est dans ce contexte que différents auteurs ont détaillé, de près ou de loin, le calvaire des Mexicains lors de la traversée de la frontière la plus contrôlée au monde. Ainsi, l’AFP, Corine Lesne, Tara Barhampour, Tony Barry, Malie Montagutelli, Andrew Rice, Wihtol de Wenden Catherine, Frias Roxanne, Bowden Charles, qu’ils soient journalistes, politiciens ou encore professeurs en Université, ces auteurs nous apporterons des réponses à nos questions, dont la principale est « l’immigration Mexique-Etats-Unis : derrière le mur la désillusion ? ». Il nous faudra tout d’abord comprendre ce qu’est un migrant, puis comment les Etats-Unis ont réagi suite à une immigration massive des Mexicains et enfin les raisons pour lesquelles ces derniers sont prêts à risquer leur vie  pour accéder à l’ « American Dream ».

 

Envie de voir ailleurs, ou simplement envie de rêver à une vie meilleure

 

 

 

 

La planète Terre est aujourd’hui peuplée de plus de six milliards d’habitants. Sur ces six milliards, seulement 150 millions de migrants sont  inscrits dans un processus migratoire déclare Catherine Wihtol de Wenden dans l’article du site Ceras,  Motivations et attentes des migrants.

Partout dans le monde, certaines personnes sont subjuguées par l’envie de bouger, obnubilées par l’immigration clandestine, alors que d’autres quittent leur pays afin d’espérer une vie meilleure : pouvoir accéder plus facilement aux biens de consommation, trouver du travail. Ces envies de déracinement sont entretenues par les médias, séries de télévision et autres films occidentaux.

L’installation d’antennes paraboliques dans les années 80  qui permettent aux populations des pays en voie de développement de pouvoir contempler la richesse, le confort, est d’ailleurs un exemple flagrant. La Chine a instauré la politique de l’enfant unique, alors les femmes voulant assouvir leur instinct maternel décident de quitter leur pays pour rejoindre les pays occidentaux. De plus, les frontières sont synonymes de vie meilleure, d’espoir, même si le fait de les franchir peut s’avérer difficile. « Entre l’Europe et le Maghreb 3 286 morts » ont été dénombrés à Gibraltar entre 1997 et fin 2001 précise Catherine Wihtol de Wenden. Les réseaux migratoires font office de business, notamment pour les passeurs, à cause des systèmes de contrôles des frontières très sophistiqués. Les personnes les plus concernées par l’immigration ou la migration sont souvent de jeunes diplômés qui rêvent de liberté, de modernité et de la vie professionnelle qui devrait leur être destinée, mais aussi des femmes seules, scolarisées, ou qui, n’étant pas jugées comme elles devraient l’être, quittent leur entreprise. Parfois ce sont même des enfants qui sont récupérés aux frontières. Certains sont mêlés à des affaires douteuses et d’autres ont été placé chez des familles. Certains groupes, qui forment des élites, souvent des personnes riches vivant dans un mode de vie de mobilité, un jour ils sont dans un pays et un mois après ils partent pour aller ailleurs, découvrir de nouvelles contrées.

Les populations pauvres sont elles aussi incluses dans une catégorie de migrants. Ces migrants-là quittent leur terre d’origine en quête d’une vie meilleure car dans leur pays la misère fait partie du quotidien, car la guerre fait rage ou parce qu’il y a de grosses tentions au niveau politique.

Ainsi, durant les 30 dernières années du XXème siècle, le nombre d’immigrés Mexicains allant aux Etats Unis a fortement augmenté. En effet un recensement de 2000, annonçait que « les Hispaniques représentaient 12,5 % de la population totale des Etats-Unis, soit 35 305 906 habitants (…). Ce même recensement en dénombrait 20,6 millions, soit 58,5 % du groupe “hispanique” » déclare Malie Montagutelli. Cependant la réaction des Etats Unis ne se fit pas attendre, car cette exode ne pouvait pas durer éternellement et risquait de créer des déficiences économiques aux Etats-Unis.

 

Une réaction plutôt radicale pour les Américains

 

http://fr.fotopedia.com/items/RtdmkW8dOBY-yEMYg6T4Cio


                http://fr.fotopedia.com/items/RtdmkW8dOBY-yEMYg6T4Cio

 

USA flag par Foto Havlin

 Tout d’abord, la réaction du gouvernement américain

Suite à ce flux massif, majoritairement illégal, des Mexicains vers les Etats-Unis, est promulgué, en 1986, l’IRCA (Immigration Reform and Control Act). Cette loi a été votée pour contrôler l’immigration illégale, elle prévoyait de sanctionner tout employeur d’immigrés en situation irrégulière, relate Malie Montagutelli. Elle régularise la situation des sans-papiers ayant travaillé sur le sol américain de mai 1985 à mai 1986. Mais, cette réforme n’a pas connu une grande réussite. Les employeurs hors la loi ne sont pas poursuivis avec un grand acharnement et les travailleurs illégaux ne pouvaient pas prouver depuis combien de temps ils vivaient aux États-Unis.

 

La lutte contre l’immigration illégale et la lutte contre les narcotrafiquants au Mexique ont fait augmenter de manière importante les moyens de surveillance à la frontière depuis les années 1990. Corine Lesnes dans l’article, M. Bush veut déployer 6000 soldats à la frontière du Mexique, explique qu’en mai 2006 le président des Etats Unis (M. Bush), aurait annoncé un déploiement des forces militaires, le long de la frontière Mexique-USA. Cependant, ces paroles auraient été reformulées de façon à permettre une meilleure compréhension par le Mexique. En effet le Mexique et les Etats Unis s’étaient entendus sur le fait qu’ils ne remilitariseraient pas leur frontière. M. Bush a donc précisé que cette action servirait à soutenir, les autorités frontalières, qu’il n’y aurait donc pas d’arrestations ou d’emprisonnements. Quelques mois après cette annonce le président des Etats Unis annonçait, le 4 octobre 2006, une nouvelle « loi finançant la construction de plusieurs centaines de kilomètres de barrière sur la frontière Mexicaine », cette « barrière » n’est pas au goût des Mexicains, mais permettrait d’arrêter l’immigration selon l’article de l’AFP Les Etats Unis consacrent 1,2 milliard de dollars à une barrière de séparation avec le Mexique. Les chiffres que fournit l’AFP sont impressionnants, «  33,8 milliards  de dollars pour des programmes de sécurité intérieurs »  dont 1,2 milliard contribueront à renforcer la frontière. L’AFP annonce dans l’article Le Congrès vote l’édification d’un mur à la frontière mexicaine que le 31 décembre 2008 la construction du mur fut lancé. Il fait 1200 km, c’est l’un des plus grands murs qui fut jamais construit.

Le mur n’était pas la seule surprise pour les Mexicains, en effet, afin de dissuader les futurs clandestins, les USA ont construit plusieurs centaines de prisons, ils ne se contentent plus seulement de les renvoyer dans leur pays après leur jugement, ils sont désormais automatiquement incarcérés sur le sol américain, comme le relate Tom Barry, dans son article Le business de la «  crimmigration ».

Ensuite celle de la population américaine

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San Francisco par Kaptain Krispy Kreme

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L’Etat ne fut pas le seul à réagir, bien avant que ces projets soient lancés les immigrés et migrants mexicains n’étaient pas perçus de la même façon par les Américain du Nord. En effet, Malie Montagutelli montre que, déjà lors de l’époque de la ruée vers l’or, des tensions étaient présentes. Les Américains accusaient les Mexicains de leur voler leur or, qu’ils n’avaient rien à faire dans leur pays. D’après l’article de J.W. Delano et C. Bowden les Américains dénoncent le fait que les Mexicains, en immigrants aux Etats Unis, leur prennent leur travail. Ces plaintes sont basées sur la xénophobie, les nouvelles générations de migrants ou immigrés se sentent rejetées et rencontrent un gros problème de socialisation. Les relations entre cultures sont hétérogènes, la population Mexicaine n’est donc pas intégrée. Dans ce cas, pourquoi les Mexicains cherchent-ils tellement à passer la frontière qui les sépare des Etats Unis, en sachant qu’ils ne seront pas forcément bien accueillis ?

 

 

Des risques ?! Quels risques ?

 

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 Lien de l’image

Drapeau du Mexique

Un pays en développement

14ème puissance économique au monde, le Mexique est un pays du Sud aux forts potentiels de développement. Peuplé par plus de 113 millions d’habitants, le pays met tout en œuvre pour valoriser sa production, mais les emplois qu’elle génère ne sont pas suffisants pour répondre aux réalités du marché du travail. En 2008, le Produit National Brut par habitant du Mexique était de 8 800 dollars soit ¼ du PNB par habitant de la France et 1/5 de celui des Etats-Unis. Sur le marché mondial, face aux grandes puissances, le Mexique ne fait pas le poids. (Chiffres tirés du site www.tresor.economie.gouv.fr).

 

http://atlas.challenges.fr

 

Données tirées du site http://atlas.challenges.fr, site appartenant au journal Le Nouvel Observateur, graphique réalisé par Mylène Heck et Elodie Lengrand.

La richesse du Mexique par rapport à celle de la première puissance mondial et celle de la France ne laisse aucun doute quant à sa place sur le marché mondial.

 

 

 

La société mexicaine, est marquée par de très fortes inégalités, de gros contrastes des niveaux de vie. Pourtant à en croire les chiffres, le PIB par habitant du Mexique est plutôt correct, 10 153 dollars en 2011, mais ils cachent la réalité. Parmi les revenus globaux, seulement 5% sont perçus par les plus pauvres (d’après www.tresor.economie.gouv.fr). Cette situation économique et sociale explique en partie les raisons du fort taux d’immigration de la population mexicaine vers les Etats-Unis.

 

 Pauvreté, désespoir, départ..

 

La pauvreté est le premier facteur qui pousse les Mexicains à abandonner leur vie, leur famille, leur maison, en espérant trouver une vie meilleure. Ils seraient un demi-million à traverser illégalement le mur chaque année, selon les chiffres officiels. Mais en réalité ils sont peut-être le double voir le triple, personne ne sait vraiment, comme nous le font comprendre J.W.Delano et Charles Bowden dans leur article passionnant sur le dur voyage des immigrés Mexicain traversant le mur, intitulé  Le sale voyage. Les emplois sont mal rémunérés ou il n’y a tout simplement pas de travail pour tout le monde. « Les mêmes mots reviennent en boucle : « Il n’y a pas de travail au Mexique. Savez-vous ou est l’Oregon ? Où se trouve le Tennessee ? » », nous relatent-ils.

 

 

 

Quoi qu’il en soit, le principal but pour ces immigrés est de traverser la frontière pour accéder à ce qu’ils croient être un pays de rêve, où l’argent fait partie du quotidien, où le travail est facile à trouver etc. De l’autre côté ils gagneront de l’argent et pourront ainsi en envoyer une partie à leur famille restée au pays, affirment les auteurs de l’article.

 

 

 1942 vs 2000 : les USA retournent leur veste

Il est important de ne pas oublier qu’en 1942, il y a 70 ans à peine, les Etats-Unis, qui manquaient cruellement de main d’œuvre,  ont passé un accord avec le Mexique pour faire venir des hommes sur le sol Américain. Ainsi Malie Montagutelli nous parle du « Bracero program » qui a permis au milieu agricole essentiellement de pallier le manque de main d’œuvre. Ce programme à fonctionné jusqu’en 1964, l’immigration clandestine était déjà nettement observable mais dans des proportions beaucoup moins importantes qu’à l’heure actuelle. Ce phénomène s’est nettement accentué, nous en sommes aujourd’hui à plusieurs millions de clandestins qui tentent de gagner l’Eldorado américain en prenant des risques inconsidérés, allant jusqu’à mettre leur propre vie en danger.

 

La frontière de tous les dangers  

 http://www.dailymotion.com/video/xcvszz_reportage-usa-mexique-3-3-fin_webcam?search_algo=2#.UNg59OTFDAs

Vidéo expliquant comment les gardes frontière agissent ainsi que les risques que les Mexicains prennent pour traverser la  frontière

Roxanne Frias

http://www.dailymotion.com/video/xcvszz_reportage-usa-mexique-3-3-fin_webcam?search_algo=2#.UNg59OTFDAs

Les passeurs sont de simples employés, qui obéissent à leur chef appelé le « coyote ». Ils ne demandent pas moins de 2 000 euros pour franchir la frontière. Ces « trafiquants d’êtres humains » comme les surnomment nos deux journalistes, entrainent des groupes d’environ 40 clandestins par-delà le désert, les montagnes ou en gagnant la rive américain du Rio Grande. La soif, la chaleur, la nuit, les épines qui leurs lacèrent les pieds, le voyage est difficile. Les femmes ne pourront échapper au triste sort qui les attend, être violées durant le voyage par les passeurs. Selon les chiffres officiels, 500 personnes mourraient chaque année en tentant cette traversée, mais combien sont morts au beau milieu du désert sans que personne ne le sache ?

Autour de la frontière, des trafiquants installent leurs petites affaires de « deal ».

Ce phénomène récent s’intensifie et rend la vie pénible et même dangereuse pour les habitants des villes Mexicaines proches de la « linéa ». Andrew Rice relate dans son reportage sur la ville frontière de Ciudad Juarez, l’enfer qui y règne. En effet, le journaliste a côtoyé pendant plusieurs mois les habitants de la petite ville et la population ne se sent plus du tout en sécurité depuis 2011. C’est vraiment à partir de cette année que la guerre entre les  gangs et les cartels de drogue a commencé. Il dit ainsi : « Depuis ses débuts, en 2008, le conflit a fait près de 40 000 victimes au Mexique (…) il y a eu plus de 3 000 homicides à Ciudad Juárez [en 2011]. ». Selon lui l’immigration mexicaine aurait baissée de 80% depuis le début du 21ème siècle, principalement grâce au renforcement de la surveillance.

Mais nous l’avons vu précédemment, les immigrés mexicains qui parviennent à leur but ne trouvent pas ce qu’ils attendaient aux USA, ce qui pourrait expliquer cette baisse d’engouement.


L’immigration Mexique États-Unis, est devenue un sujet sensible depuis les années 1990. La dégradation de l’économie américaine, une population mexicaine démunie en quête de solutions pour sortir de la misère, dont une partie plus sensible sera entraînée dans des affaires de drogues ou manipulée par des passeurs trop gourmands, sont autant d’éléments qui entrainent les USA à prendre des mesures pour réguler l’important flux migratoire en provenance des pays d’Amérique Latine et en particulier du Mexique. En tentant de traverser la « linéa » beaucoup se font arrêter par les gardes-frontière qui patrouillent jour et nuit le long des 1 200 km de mur et des 2 000 km du cours du Rio Grande. Depuis quelques temps le gouvernement américain a consolidé la loi et les immigrés illégaux sont désormais emprisonnés dans les établissements pénitenciers aux USA. En effet les américains n’acceptent pas le fait que les Mexicains entrent dans leur pays illégalement ou même légalement, et leur subtilisent les emplois, qui actuellement se font de plus en plus rares. Etant dans une phase économique de dépression, les entreprises américaines ne recrutent plus, le chômage s’intensifie. Les Mexicains ayant réussi à traverser, se retrouvent devant un marché de l’emploi peu garni avec des offres qui requièrent de hautes qualifications, alors qu’ils ne sont pas ou peu qualifiés. Ces phénomènes produisent des tensions entre les deux populations, ce qui rend difficile l’intégration des Mexicains. Si les USA étaient pour eux un Eldorado, lorsqu’ils pensent avoir déjoué les innombrables vicissitudes de ce périlleux voyage et outrepassé le mur, ils se retrouvent alors devant un obstacle quasi infranchissable, celui de la xénophobie ; la désillusion les envahie. La faute à la fatalité à en croire Oscar Wilde : « Tout chemin aboutit au même point : la désillusion. ».

Mylène Heck, Elodie Lengrand

 

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Partir étudier à l’étranger

Photo par Willamor Media sur Flickr

De nos jours, les études à l’étranger font partie des nombreux flux migratoires et sont assez importantes. En effet, les études supérieures sont de plus en plus nécessaires, et pas suffisamment accessibles dans tous les pays ; globalement dans les pays africains, des milliers d’étudiants n’ont pas possibilité de continuer des études supérieures. On peut donc se poser la question suivante : Partir étudier en France, pour un Africain : une opportunité accessible à tous ? Dans une première partie, nous verrons les difficultés des étudiants africains sur leur terre et les facteurs d’attrait français, puis dans une seconde nous verrons les relations France-Afrique, et enfin dans une dernière les difficultés d’accès aux études en France. Pour ce faire, nous nous appuierons sur de nombreux documents, comme une enquête menée par l’Observatoire National de la Vie Etudiante (écrite par Ridha ENNAFAA et  Saeed PAIVANDI), ou encore d’un mémoire écrit par Aline MANDRILLY et bien d’autres.

Les difficultés en terre africaine et les facteurs d’attrait français :

C’est à travers un exemple représentatif des conditions d’études en Afrique que l’on comprend les difficultés rencontrées dans leur pays par les étudiants africains. En effet, comme en témoigne l’étudiant de Dakar Alou DIAWARA dans france24, même en étudiant dans l’une des meilleures universités d’Afrique, il explique les conditions difficiles et surtout les problèmes d’hébergement et de nourriture qu’il rencontre.

D’autres grandes difficultés viennent s’ajouter à celle-ci, notamment celle du sureffectif, en effet il arrive souvent qu’une université accueille plus du double d’étudiants que le nombre pour laquelle elle a été conçue. De plus, l’encadrement est insuffisant et le matériel pédagogique pratiquement inexistant, car l’argent manque pour alimenter les bibliothèques universitaires, et le prix des livres est trop important pour que les étudiants les achètent eux-mêmes. C’est donc le manque de moyens, principalement financiers, qui explique les mauvaises conditions d’études en Afrique et l’envie des étudiants de partir étudier où les conditions sont meilleures.

 Les Africains sont attirés par la France de par de nombreuses formations de qualité à prix modéré et réparties sur tout le territoire, qui leur permette de compléter leur études entreprises dans leur pays, mais également par la qualité de la vie, ainsi que le rayonnement culturel de ce territoire. L’enquête d’OVE Info permet d’ajouter d’autres facteurs attraits français qui sont l’apprentissage de la langue française, un intérêt culturel, c’est-à-dire développer ses connaissances sur le pays, mais aussi pour la valeur des diplômes français. Sur l’aspect financier, la France a l’un des plus faibles coups d’inscription à une université d’Europe.

Relation France-Afrique.

La relation entre la France et l’Afrique, surtout avec ses anciennes colonies, est marquée par trois grandes phases d’immigration des étudiants africains en France :

Tout d’abord de 1971 à 1984, lorsque les anciennes colonies françaises deviennent indépendantes, la France  ouvre ses frontières aux élites africaines, les étudiants originaires des anciennes colonies arrivent en masse. La France maintient ainsi son influence culturelle sur les étudiants des pays émergents et elle montre aussi aux autres pays les valeurs de sa générosité et de se fraternité pour les peuples qu’elle prétendait défendre.    Ensuite de 1985 à 1987, l’essor des migrations intra-européennes fait régresser l’immigration étudiante africaine. Enfin depuis 1987, l’immigration africaine s’est stabilisée, et contrairement aux années précédant 1980 où seule l’élite intellectuelle des pays migrait pour effectuer ses études en France, les étudiants sont maintenant d’origines sociales très diverses ; on assiste donc à un accès aux études en France moins sélectif quant à l’origine sociale de l’étudiant.

Aujourd’hui les étudiants africains sont très majoritaires ; en effet jusqu’en 2003-2004, plus de la moitié des étudiants étrangers inscrits dans les universités françaises sont originaires des pays francophones d’Afrique, et principalement du Maroc et de l’Algérie (un étudiant sur quatre est Marocain ou Algérien). Le nombre d’étudiants africains a augmenté de 73% entre 1998 et 2003.  Jusqu’en 2004, les étudiants africains étaient majoritaires parmi les étudiants étrangers en France ; cela s’explique par les liens historiques, la langue, l’existence en France d’une communauté en provenance de l’Afrique, et par les bourses. Mais cette croissance s’est réduite de deux tiers en 2004. C’est désormais les étudiants d’Asie qui sont les plus nombreux à venir en France. La croissance des étudiants africains diminue, la sélection est de plus en plus importante à travers le talent et les compétences.

Pour venir en France, les étudiants africains passent par le biais de programmes d’échanges entre les deux pays, comme Erasmus, Leonardo, Erasmus Mondus, CampusFrance etc. De plus, les bourses qui permettent très souvent aux étudiants africains de venir étudier en France proviennent principalement de l’Afrique, ou de la France, ou des deux pays ; très peu sont données directement par les universités ou les fondations privées. Les principales bourses sont les bourses des ambassades de France à l’étranger, les bourses d’études supérieures de la fondation Bouyguesles bourses d’études en théologie, les programmes de bourses cofinancées Quai d’Orsay/ Entreprises, les bourses du CNRS (Centre national de la Recherche Scientifique), les bourses de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et enfin les bourses d’excellence Eiffel ;  mais toutes ces bourses sont accessibles à certaines conditions.

Les difficultés d’accès aux études en France.

L’étudiant africain ne peut pas aller en France du jour au lendemain ; il va devoir faire face à un parcours administratif long et compliqué. En effet comme l’explique parfaitement Aline MANDRILLY dans Les Etudiants Africains en France : « Avant même de déposer un dossier de candidature pour l’inscription dans une université française il est imposé aux étudiants étrangers venant d’un pays non francophone, ou n’ayant pas étudié dans un lycée français, de passer (et de réussir) un test linguistique de connaissance de la langue française, et parfois même un test académique d’évaluation des connaissances, malgré la présentation d’un diplôme. Si ces deux tests sont passés avec succès, l’étudiant peut monter son dossier de candidature et l’envoyer, le plus souvent par le biais d’un organisme habilité, aux différentes universités demandées, qui sélectionnent ensuite les dossiers. Depuis la Loi CESEDA, les critères sont plus difficiles à réunir (moyenne plus élevée au baccalauréat, conditions de ressources, projet professionnel…) et les quotas d’étudiants étrangers ne sont plus les mêmes en fonction des filières. Ils auront plus de chance de s’inscrire dans une filière peu demandée par les étudiants français (Lettres, Arts…), alors qu’en Sciences ou en Economie, les places sont de plus en plus verrouillées».

Quand l’étudiant a été accepté, il doit obtenir un visa long séjour avec mention étudiant. Pour obtenir celui-ci, il faut encore fournir de nombreux documents : un passeport valide que l’étudiant va devoir payer ; une garantie de domicile, qu’il ne peut fournir que s’il connaît déjà quelqu’un sur place qui peut le loger ; la pré-inscription à l’université, qui peut être délicate lorsque la filière offre peu de places ; et une attestation bancaire qui prouve que l’étudiant disposera de minimum 430 € par mois durant son séjour en France. Si l’étudiant réussit à réunir tous ces papiers administratifs, il faut encore qu’il puisse assurer le paiement de son visa.

Parmi ces nombreuses étapes, deux sont difficiles à franchir. La première est celle de l’ouverture d’un compte en banque. En effet, l’étudiant peut être confronté à une discrimination indirecte c’est-à-dire que la banque refuse l’ouverture d’un compte en banque sous prétexte que l’étudiant n’a pas assez d’argent pour le remplir ; ou encore une mauvaise volonté des banques qui ne veulent ouvrir un compte que sur présentation d’une carte de séjour, alors que cette carte n’est délivrée que sur présentation d’un relevé d’identité bancaire. De plus, l’étudiant ne connaissant pas beaucoup le système législatif français, ou ne maîtrisant encore parfaitement la langue française, ne comprend pas correctement le premier entretien avec le banquier. Enfin l’obtention des moyens de paiement est généralement longue et cela empêche les étudiants étrangers de payer leur inscription à l’université ou la caution pour leur logement. La deuxième étape difficile est l’inscription universitaire. En effet les termes utilisés dans ces dossiers sont parfois déjà bien difficiles à comprendre pour un Français, et représentent alors un réel obstacle pour un étudiant étranger. Les dossiers ne sont pas adaptés à l’origine étrangère des étudiants. De plus, les étudiants étrangers sont reçus comme des étudiants français, il n’y a pas d’accueil spécifique. En matière de santé, les étudiants de nationalité étrangère bénéficient de la sécurité sociale étudiante, mais ils ne sont pas informés de certaines modalités qui leurs permettraient par exemple de ne pas payer la sécurité sociale (cotisation salariales), ou encore des conditions et démarches nécessaires pour l’accès à une mutuelle gratuite (CMU).

Une fois en France, après ce parcours administratif long et difficile, l’étudiant africain a encore un souci, celui de la carte de séjour. Elle n’est valable qu’un an et doit obligatoirement être renouvelée avant sa date d’expiration. Son renouvellement dépend de la progression dans les études de la part de l’étudiant africain, c’est-à-dire que de façon générale il ne doit pas redoubler une année. Des justificatifs sont demandés à l’occasion de chaque renouvellement (relevé de notes des derniers examens passés). Le renouvellement de la bourse dépend des mêmes critères pour les étudiants étrangers. Si ces critères ne sont pas respectés, la reconduite à la frontière est généralement la seule issue. De plus, la France a des faiblesses structurelles, les étudiants africains rencontrent des difficultés pour s’insérer et se loger et peuvent parfois être déçus par le peu de débouchés professionnels à la fin de leur formation en France. Comme le montre Adrien DE CALAN dans Slate Afrique, seulement 64 % des étudiants originaires d’Afrique interrogés trouvent que leur séjour en France a favorisé leur insertion professionnelle. L’aspect financier rend difficile la vie en France. En effet les étudiants africains sont obligés de travailler pour vivre. C’est donc de part un parcours long et compliqué , mais surtout avec beaucoup d’envie et de motivation que l’étudiant africain pourra aboutir à son « rêve ».

 

 

 

Pour conclure, l’accès aux études en France pour tous les Africains est possible mais à certaines conditions. De nombreux facteurs motivent les étudiants africains à quitter leur pays et choisir la France ; en effet, les mauvaises conditions d’études les poussent à venir étudier sur le territoire français qui est une bonne terre d’accueil, avec de nombreuses formations de qualité. De plus, la relation France-Afrique favorise leur venue de par les aides financières et les programmes d’échanges. Toutefois, il existe des facteurs restrictifs comme la difficulté de constituer le dossier de candidature, d’obtenir des bourses, de s’insérer, et des moyens financiers trop faibles.

« Si tu n’as pas voyagé, étudie » Proverbe camerounais ; Le Cameroun en proverbe, 1909.

CABERLON  Alexandre

POLYDAMAS Andy

Bibliographie :