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Consommer autrement

Surconsommation : un comportement très présent dans le monde de l’habillement

Depuis plusieurs années, le comportement des consommateurs vis-à-vis du monde de l’habillement a bien évolué. En effet, l’achat par plaisir a remplacé l’achat par nécessité. Ils s’habillent donc par ce qu’ils en ont envie et non parce qu’ils le doivent, et cela donne lieu à un comportement tout à fait néfaste : la surconsommation, qui est à l’origine de nombreux problèmes environnementaux. Nous sommes donc en droit de nous demander : dans quelle mesure la surconsommation vestimentaire a-t-elle influencé, ces 20 dernières années, la crise environnementale et les activités socio-économiques dans le monde ?

Fast-fashion : moteur principal et condamnable de la surconsommation

« La fast fashion désigne une tendance très répandue dans l’industrie de la mode reposant sur une renouvellement ultra-rapide des collections, en s’appuyant sur un rythme de production effréné et insoutenable. Cette mode « jetable » produite à moindre coût a des conséquences sociales et environnementales désastreuses. »

Oxfam France

L’apparition de la fast-fashion a révolutionné le monde de l’habillement. Des vêtements correspondant aux tendances du moment à moindre coût, en magasin ou sur internet, c’est ce qui a poussé massivement les acheteurs à se tourner vers ce genre de consommation. Jusque-là, cela paraissait être une bonne initiative de la part des entreprises car beaucoup de personnes aux revenus modestes pouvait enfin se permettre de renouveler leur garde-robe plus souvent.

Mais les tendances vestimentaires étant extrêmement changeantes, et l’accès à celles-ci toujours plus facile, les consommateurs ont donc adopté un rythme d’achat frénétique et se livrent de plus en plus à un gaspillage sans pareil.

700 000 tonnes : c’est la proportion de déchets textiles annuel uniquement pour la France. La surconsommation dans le domaine textile atteint des sommets tels que seuls 12% des vêtements produits parviennent à être recyclés.

La grande majorité des vêtements jetés finissent dans des pays (pour la plupart en voie de développement) tels que le Ghana ou le Chili où 59 0000 tonnes de vêtements débarquent chaque année. Des pays qui souffrent de ce gaspillage car les vêtements qui leurs sont envoyés sont gorgés de produits chimiques, ce qui nuit non seulement à la santé des habitants mais aussi à l’environnement.

Catastrophe environnementale et sociale

Dans le rapport « La mode sans dessous-dessous » de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), on constate que

  • l’industrie textile est le troisième secteur le plus vorace en eau de la planète, derrière la culture du blé et du riz
  • il représente à lui tout seul plus de 10% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

De plus, les traitements infligés aux vêtements sont extrêmement polluants. Le coton par exemple est un véritable nid à pesticides, car, afin d’avoir un rendement optimal lors des récoltes et pour lutter contre les insectes, les agriculteurs n’hésitent pas à utiliser des traitements en quantités aberrantes. Et le lessivage de ceux-ci pollue les nappes phréatiques présentes aux alentours.

On peut aussi mentionner les nombreux drames liés à cette production vestimentaire. Le plus marquant est sûrement celui de de Dacca au Bangladesh. Le 24 avril 2013, le Rana Plazza, une usine textile de huit étages dédiée à la production de vêtements destinés aux grandes enseignes de la fast fashion, s’est effondrée. Le bilan humain fut très lourd : 1138 ouvriers perdent la vie et 2500 sont blessés.

La fast-fashion est donc responsable de nombreux problèmes et engendre énormément de drames, qu’ils soient écologiques ou humains.

Conditions de travail et droits humains déplorables

La plupart des vêtements issus de la fast-fashion proviennent des pays d’Asie du Sud-est. Le Bangladesh en fait partie. Les ouvrières de ce pays sont exploitées et sous payées. Le taux horaire est en effet le plus bas du monde avec 0,32 dollars de l’heure. Une exploitation qui bafoue les droits humains et remet en question le principe même de mondialisation.

De plus, l’industrie de la mode profite de la jeunesse en employant de nombreux enfants dans leurs chaînes de production, âgés de 6 à 14 ans. Notamment à Dacca au Bangladesh, où 15% des enfants déscolarisés exercent un travail à temps plein.

Les alternatives pour une consommation vestimentaire plus responsable

Une prise de conscience est effective ces dernières années. Les consommateurs commencent à réaliser que leurs mode de consommation n’est pas forcément le bon et essayent tant bien que mal de corriger le tir. Cela donne lieu à des changements de comportement radicaux concernant l’achat de nouveau vêtements.

Beaucoup se tournent vers la seconde main grâce aux nombreuses friperies qui émergent de plus en plus dans les villes, mais aussi grâce aux site dédiés à la revente de vêtements entre particuliers (Vinted, Vestiaire Collective, Onceagain, etc)

De plus, les Français consacrent de moins en moins de budget pour leur garde-robe, ce qui induit une forte baisse de consommation pour le marché de l’habillement. En 2019 en France, on constate une perte d’intérêt pour ce secteur de la part du consommateur ( baisse de 12%).

Quel avenir pour la planète ?

Il est indéniable que si l’on continue sur cette lancée de destruction environnementale et sociétale, nous courrons à notre perte.

La pollution incommensurable de l’industrie textile à des impacts environnementaux et humains croissants (pollution, destruction de la nature, mort prématurée des employées, conditions sanitaires douteuses, etc).

A première vue, les conséquences de la surconsommation vestimentaire semblent irréversibles mais des améliorations sont à noter, spécialement au niveau des alternatives afin de boycotter les grandes enseignes de la fast-fashion.

MARLE Mallaury

GENEVOIS Gaëtan

SOURCES

  • GARNIER Juliette. Les changements de mode de consommation sapent le marché de l’habillement. Le Monde [en ligne] 21/11/2021 Disponible sur :

https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/20/les-changements-de-mode-de-consommation-sapent-le-marche-de-l-habillement_6102948_3234.html

  • MINVIELLE Gildas. Bilan 2020 : consommation d’articles d’habillement textiles. Institut Français de la Mode, Février 2021 Disponible sur :

https://www.ifmparis.fr/fr/etudes-et-chiffres-cles/2020-consommation-textiles-habillement-1-1

  • KOWATSCH Susann et LÜBBERS Norbert. Fin de la fast fashion : place aux habits durables. ARTE Regards. 2021. Disponible sur :

https://www.arte.tv/fr/videos/100291-002-A/arte-regards-fin-de-la-fast-fashion-place-aux-habits-durables/

  • Article Oxfam France

commentaires

Article très intéressant. Les parties sont complètes avec des chiffres et des documents pour argumenter. Les illustrations le rende très attrayant, il est très bien présenté et donne envie d’être lu jusqu’au bout. Vraiment très bien.

Louis Denicourt

Article bien détaillé, avec des arguments et des exemples cohérents, les documents présenter aident à la compréhension, vraiment un bon article.

Guillaume MONNERET

Article vraiment très intéressant qui touche tous le monde. Il est bien détaillé avec des images et des chiffres ce qui donne une idée de l’ampleur de notre surconsommation. Les photos donnent envie de lire l’article.

Prune Chavanne

Article très intéressant vu qu’il nous apprends les impactes négatifs du à notre consommation dans le textile.

Romain Fortes

Article complet et intéressant avec des données chiffrées

Alain BOLORONUS

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SOW Cheikhouna